Donne de la couleur à vos mangas
Suite à la rencontre du jeune Hachi, Rogi Uichi se souvient de son passé. Aujourd’hui père de famille, l’énigmatique personnage est loin d’avoir eu une jeunesse aussi rangé que la vie qu’il semble avoir maintenant. Entre guerre de gangs, amours et passions, Uichi se remémore l’époque où il fit la connaissance de Ôyamato Akitora, l’actuel chef du clan yakuza Ôyamato et père de Tatsuyuki. Source : Taifu
Après Minori no te dont je n’ai pas franchement apprécié la lecture, je me lance dans une nouvelle série de Scarlet Beriko, toujours en cours au Japon avec deux volumes, Jealousy. L’œuvre est liée au one-shot Yondaime Ôyamato Tatsuyuki dont on retrouve certains personnages dans leur jeunesse. Il n’est pas nécessaire d’avoir lu le one-shot pour comprendre l’histoire, ce qui est mon cas. J’ai été plutôt agréablement surprise par ma lecture.
Le récit nous entraine dans le milieu mafieux avec son lot de complots, de violence et de trahison. Au centre de ce tourbillon se trouve Rogi Uichi, personnage particulier qui court après Akitora du clan Ôyamato. La construction de l’histoire est très intéressante car nous fait naviguer entre temps présent et temps passé. Ainsi, nous découvrons la jeunesse d’Uichi qui vit sa vie suivant des principes qui lui sont propre et qui s’oppose au Uichi du présent, plus modéré mais qui dégage une certaine mélancolie. L’autrice maîtrise parfaitement les sauts temporels qui offrent un récit prenant, maîtrisé et surtout qui interroge sur le devenir des relations entre les personnages et sur ce qui a conduit Uichi à sa situation actuelle.
La narration est posée, presque lente et dévoile par petites touches ses personnages et l’univers assez dur des yakuzas. Heureusement, quelques notes d’humour viennent alléger l’ambiance souvent lourde du récit.
Les scènes de sexe sont nombreuses, d’ailleurs l’histoire s’ouvre sur l’une d’entres elles. Ces scènes sont incroyablement variées et régulièrement violentes, milieu mafieux oblige. Vous voilà prévenus !
Les personnages sont assez nombreux mais ce sont Uichi et Akitora qui sont au cœur de l’histoire. Uichi ne s’encombre pas de contraintes sociales. Il vit librement mais révèle une redoutable intelligence lorsqu’il doit arriver à ses fins. On sent également qu’il lutte contre un profond sentiment de solitude ce qui l’amène parfois dans des situations dangereuses. Son nouvel objectif est personnifié par Akitora, mafieux bien placé dans le clan Ôyamato. Finalement c’est ce dernier qui est le plus complexe à cerner. Uichi semble l’intriguer et le fasciner. La suite de l’histoire s’annonce prometteuse en ce qui concerne leur relation.
Visuellement c’est très beau. Cela reste classique dans la mise en scène mais le dessin est soigné.
L’édition est agréable avec un papier de qualité et une première page en couleurs.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Taifu Comics.
La fin du premier volume a vu la situation totalement déraper entre Rogi, Handa et Akitora qui a complétement perdu le contrôle, à l’image de la première case du tome qui est saisissante.
L’histoire bascule dans une sorte de huit-clos et délaisse l’aspect mafieux, très utilisé jusqu’à présent.
Akitora entraine Rogi dans un de ses appartements loin du tumulte de la capitale. Asoda est naturellement de la partie mais la surprise vient de la présence de la femme d’Akitora, Asami qui apporte une touche féminine bienvenue.
Un étrange équilibre se développe au sein de ce groupe surprenant et les sentiments de chacun se révèlent en filigrane. L’autrice exploite la jalousie sous toutes ses formes ce qui renforce le choix du titre.
Les personnages secondaires sont travaillés et c’est par leurs yeux que nous observons la complicité qui existe entre Rogi et Akitora, ce dernier étant réellement transformé lorsqu’il est en présence du jeune chevelu. Leurs solitudes se complètent mais Akitora ne sait pas comment il doit posséder Rogi. Nous découvrons sa position au sein du clan Ôyamato et surtout son rapport au milieu mafieux. C’est un homme dévoré par la solitude qui possède un but précis mais l’arrivée de Rogi dans son existence semble faire vaciller l’ensemble.
Ce point inquiète fortement Asoda qui a toujours vu Rogi comme une nuisance qui n’est absolument pas bon pour l’avenir du clan.
Asami est une femme de caractère qui finalement n’arrive pas à détester Rogi. Elle épaule Akitora de la meilleure des façons mais sur un point elle est battue par le jeune homme. Son introspection rend le personnage vraiment attachant.
Les multiples échanges mettent à nu les protagonistes et on s’interroge sur l’avenir de ce groupe hétéroclite, surtout vu le contenu de la dernière page qui relance l’intrigue autour de la mafia.
Rogi quant à lui a récupéré une mission, jouer en bourse mais encore une fois ça ne se passe pas du tout comme prévu et nous avons droit à une scène violente. D’ailleurs le tome contient peu de scènes érotiques par rapport au premier.
L’autrice nous offre quelques pages de la situation du temps présent auprès de la fille de Rogi et de son « chien ». Cela installe une coupure au récit, au moment même où l’ont sent/sait que l’histoire va partir en cacahuètes. C’est très bien fait.
Les graphismes sont toujours aussi fins et soignés. Certains angles de vue sont audacieux et renforcent le caractère puissant de nombreuses scènes.
Le tome met de côté l’aspect mafieux du récit afin de se concentrer sur les différents personnages mais le clan devrait faire un retour en force dans le prochain volume.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Taifu Comics.
Le milieu mafieux est à l’honneur dans ce volume et rend la lecture particulièrement captivante. Cette fois-ci Scarlet Beriko reste dans le passé Rogi qui s’improvise boursicoteur afin de gagner sa place au sein du clan Hanamura et surtout afin de rester aux côtés d’Akitora. L’élément est le fil conducteur du tome. Il met en avant le lien particulier qui unit Rogi et Akitora, lien décrit d’ailleurs par ce dernier de manière surprenante. Le volume finalement expose les conséquences de cette relation sur l’entourage d’Akitora et en particulier en ce qui concerne Asoda qui s’affiche fièrement sur la couverture. Nous découvrons son parcours au sein du clan. Il a gravi les échelons à force d’intelligence et d’abnégation. Il voue une admiration sans borne à son patron, Akitora qui n’est pas le grand chef du clan et c’est élément qui a des conséquences sur ses actes, grâce à un Matsumi qui se révèle retors et brillant. Les réflexions d’Asoda sont très intéressantes à suivre car derrière la jalousie, dans son acceptation la plus large, sa cache un semblant de haine. Son échange avec Rogi qui occupe les dernières pages est absolument magistral et très bien mis en scène. La dernière page est incroyable et laisse entrevoir beaucoup de complications.
L’autrice explore la complexité des sentiments avec brio, en s’appuyant sur une autre sorte de jalousie avec l’épouse d’Akitora, Asami. Elle est totalement déstabilisée par la présence de Rogi, ce qui est logique et par le fonctionnement de son mari qui est assez particulier. D’une certaine façon, ses interrogations, nous permettent de mieux saisir le personnage d’Akitora qui reste difficile à saisir.
Le milieu mafieux offre un cadre convaincant, à cette exploration tortueuse des sentiments humains. Akitora fait face à son père et ses remarques tranchantes risquent de le mettre dans une position difficilement tenable. Et Rogi dans tout ça ? Et bien il apprend, dans la douleur, ce que signifie être un yakuza et ce qui implique de vivre dans ce milieu. Il démontre des talents précieux pour certains activités et dévoile une volonté farouche à atteindre ses objectifs. Il s’illustre également en redressant une situation difficile. De fait, ce personnage qui apparaît comme se lançant porter par le courant et indolent, dévoile une intelligence incisive. Il est capable de rebondir très rapidement. Voilà pourquoi la dernière page promet beaucoup de choses pour la suite du récit.
Scarlet Beriko nous présente encore une fois, un tome riche, dense et parfaitement équilibré avec quelques touches d’humour. Le duel de regards avec le corbeau est totalement surréaliste mais formidable. Les graphismes sont toujours aussi beaux et la mise en scène efficace. A noter, qu’il y a très peu de scènes érotiques
L’autrice maîtrise parfaitement son récit. Je suis terriblement impatience de découvrir la suite.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Taifu.
En conclusion
Jealousy propose un premier volume à l’histoire bien construite, servit par de beaux graphismes.
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