Avis principal par Beldaran
Après la très plaisante série courte, Wizard of the Battlefield, publiée par les éditions Doki-Doki, j’étais assez impatiente de découvrir d’autres œuvres de Daisuke Hiyama, même si dans le cas de Iron Hammer, Shinya Murata signe le scénario. Ajouté à cela, un résumé plutôt intrigant, je me suis laissée tenter par le premier volume de cette œuvre qui en totalise 3. Autant l’écrire immédiatement, j’ai eu l’impression de lire un manuel sur les instruments de torture utilisés par l’Inquisition. Je suis péniblement arrivée au bout.
L’histoire s’inspire librement de l’Inquisition espagnole qui se met en place à la fin du XVème sur le territoire de la Péninsule Ibérique et nous propose une uchronie faite de violence, le tout saupoudré de sorcellerie. Le concept est intéressant sur le papier mais la narration et les dialogues rendent le tout insipide et la lecture laborieuse.
Le scénario s’appuie sur les multiples instruments de torture où chaque sorcière est liée à un instrument particulier. Cela aurait pu être intéressant si l’histoire avait suivi mais finalement tout est dans le résumé. Très rapidement, on saisit quel est l’être qui se cache derrière cette chasse aux sorcières. La révélation manque de finesse, tout est tellement prévisible. La foule hargneuse qui suit aveuglément les préceptes d’une religion qui condamne à tout va et surtout qui est capable d’inspirer les Hommes à commettre les pires atrocités. Bien sûr, les Sorcières Inquisitrices sont là pour apporter une autre réponse à cette vision manichéenne mais ça n’aide pas le récit à gagner en intérêt. La narration est hachée et surtout n’est pas aidée par les multiples explications au sujet des instruments qui viennent tuer la dynamique.
En ce qui concerne les personnages et bien, il y en a trop. De plus, ils sont nombreux à arriver comme des cheveux sur la soupe, sans beaucoup d’explications. L’héroïne est assez agaçante à suivre. On connaît son supplice, son objectif et c’est tout. A voir, si elle gagnera en consistance par la suite. Dans son périple, elle est accompagnée par 3 personnages féminins aussi clichés les uns que les autres. Tandis que d’autres sorcières s’ajoutent dans les dernières pages. Leur développement est plus que léger et leur caractère respectif plutôt pénible.
Heureusement les dessins sauvent la lecture, en jouant sur la violence des scènes, tout en appuyant sur l’ambiance sordide qui se dégage des pages. Le trait est fin, précis et donne un visage très expressif à la folie humaine et la douleur qu’elle engendre. Les doubles pages sont assez marquantes.
L’édition est très agréable avec une page couleur et une jaquette vraiment soignée.
La postface sur l’origine de la série est très sympa, comme la présence de quelques croquis dans les dernières pages.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Delcourt/Tonkam.
En conclusion
La lecture du volume aurait pu être prenante si la narration avait été maîtrisée et les personnages plus travaillés et intéressants. Cependant, les graphismes sont plaisants.
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