Avis principal par Beldaran
Au mois de mai dernier, Makoto Ojiro faisait son retour dans le catalogue des éditions Soleil Manga avec sa dernière série en date, Insomniaques, toujours en cours de publication au Japon avec 7 volumes au compteur. Son titre précédent La Fille du Temple aux Chats, également publié par l’éditeur, m’avait lassée et pourtant je suis friande de tranche-de-vie. Cette fois-ci, l’autrice nous amène au lycée, aux côtés d’adolescents souffrant d’insomnies. Je n’ai jamais autant bâillé en lisant un tome mais attention, pas par ennui, car j’ai apprécié ma lecture.
L’entrée en matière est surprenante. Elle est particulièrement morbide. Néanmoins, si cet aspect disparaît rapidement, la légende du club d’astronomie devrait avoir de l’importance par la suite, notamment en ce qui concerne le personnage de Magari.
Le récit s’articule autour d’une thématique originale, l’insomnie. Ce mal rapproche deux lycéens qui cachent leurs problèmes de sommeil. La manière dont l’autrice traite leurs troubles est pertinente. L’insomnie influe sur leur caractère, en particulier chez Nakami qui est irritable et quelque peu perché car totalement épuisé. Magari apparaît comme maladroite mais garde toujours le sourire malgré son épuisement. C’est intéressant car cela met en lumière les effets nocifs de cette souffrance, sur l’organisme mais aussi sur les interactions sociales qui forment le cœur de l’histoire. En effet, c’est une tranche-de-vie qui se déroule en milieu scolaire dont se dégage une certaine poésie. L’ambiance est douce et légère.
Au fil des pages, nous observons le lien qui se tisse entre les deux lycéens souffrant de la même affection. Cela commence par l’aménagement d’un nid qui devrait leur ouvrir de nouvelles perspectives, vu les derniers chapitres. Et surtout, cette affinité les fait se voir à l’extérieur du lycée, en vadrouille nocturne. Ce chapitre est très beau, surtout que Magari dévoile un pan de son passé qui explique son comportement. Il est évident qu’à son contact le taciturne Nakami est amené à changer et à peut-être, enfin, trouver le repos.
Ils forment un duo touchant et attachant. Il y a de nombreux personnages secondaires qui ne sont pas encore développés mais qui devraient gagner en importance dans le récit par la suite.
Et surtout, il y a un chat, un formidable félin qui fait des apparitions régulières et impromptues. Il est l’élément qui apporte souvent la touche humoristique.
Visuellement c’est beau. Les angles de vue sont soignés et variés. Le travail sur le visage des personnages est très bon. L’autrice maîtrise toujours autant le mise en scène des chats, toujours aussi réaliste. Et, point important, elle a abandonné sa fixette sur le postérieur des personnages féminins.
L’édition est correcte. Le papier et la qualité d’impression sont bons. J’aime beaucoup la typographie du titre qui s’insère parfaitement dans l’illustration de la jaquette. La traduction, signée Florent Gorges, est efficace.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Soleil Manga.
En conclusion
Insomniaques est une tranche-de-vie légère et douce, portée par des personnages touchants.
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