Ikigami – Préavis de mort

Avis principal par ladybird3000

Ikigami est une série avec une histoire intéressante et une dimension sociale et psychologique très travaillée. Cependant, l’intrigue principale est assez distillée, tout au long des volumes, ce qui pourra faire des impatients.

Dans cet univers, la loi de prospérité nationale du pays prime sur tout et la critiquer est très mal vu. Cette loi est la suivante : chaque enfant entrant à l’école primaire doit être vacciné. Parmi les seringues, une sur mille contient une substance capable d’entraîner la mort par arrêt cardiaque à une date et heure précise. Chez les jeunes concernés, cette mort programmée survient entre 18 et 24 ans. Cette loi a pour but d’enseigner la valeur de la vie. Dans ce système bien rodé, des fonctionnaires sont chargés de délivrer un préavis de mort, appelé Ikigami, 24h avant sa survenue à la personne concernée. Nous suivons Fujimoto dont c’est le travail, ainsi que les différentes personnes à qui il va délivrer la cruelle sentence.

J’ai bien aimé lire cette série, qui contient finalement plusieurs récits. En effet, Fujimoto est le personnage principal, mais une fois l’Ikigami délivré, on se concentre sur la personne l’ayant reçu et sur son entourage. Le mangaka nous livre donc l’histoire de plusieurs personnes, qui va être chamboulée par un préavis de mort. Chacun est différent et prend la nouvelle de manière différente également. Les réactions sont variées, parfois violentes, parfois résignées, avec ou sans regrets, soulevant en général une certaine colère contre ce système, notamment du côté des proches.

L’histoire contient un fil rouge qui est développé très lentement, avec Fujimoto qui se pose des questions sur cette loi, avec un regard peu critique au début, mais qui évolue avec ses rencontres. Ce sont surtout les derniers volumes qui vont dévoiler les dessous du système et mettre plus en avant Fujimoto qui passe d’un statut de simple spectateur et messager, à un acteur finalement. Vers la fin, j’ai même été assez surprise par l’une des révélations, qui est différente de ce que l’on attend.

Le mangaka, au travers de son histoire, nous permet de réfléchir à nos actions. Dans une société conformiste, chacun est en droit de faire valoir son opinion. Il ne suffit pas juste de marcher la tête baissée et de se conformer à une manière de penser étriquée. Le manga est finalement rempli de personnages qui vont aller à l’encontre d’un schéma imposé et bien rodé, car il n’est pas si juste que ce que l’état veut leur faire croire. Dans cet univers où tout semble dicté dès le départ, les personnages se soulèvent à leur manière et essaient de faire avancer les choses à leur niveau. Ikigami se conclut donc assez bien, même si en fermant le dernier volume, j’avais l’impression que finalement rien n’avait vraiment avancé, mais les personnages sont seulement humains et ne peuvent pas tout révolutionner en quelques pages.

Les dessins sont très bien réalisés, donnant un côté assez réel aux personnages et à l’histoire. Les expressions, les décors, les personnages, tout est vraiment bien fait.

A noter qu’il existe une édition simple en 10 volumes (celle que j’ai lue) et une édition double en 5 volumes.