Avis principal par Beldaran
Annoncé durant le fameux Shôjo Live de l’éditeur du mois de novembre 2023, le premier tome de I Cannot Reach You est sorti au mois de mai 2024, le deuxième en juillet et comble de la surprise le troisième a suivi au mois d’août. Il s’agit du deuxième titre de Mika dont nous découvrons le travail et il s’agit également du premier Boy’s Love des édition Kana.
A la différence des titres comme Love Mix-Up ou encore Sasaki et Miyano (publiés aux éditions Akata) qui abordent les questions des premiers émois adolescents entre lycéens par le biais de l’humour, I Cannot Reach prend le parti de la mélancolie, voire du mélodrame particulièrement prégnant dans le deuxième tome. La lecture des deux premiers volumes fut sympathique.
Le trublion Kakeru et le sérieux Yamato sont amis d’enfance. Si le premier est solaire et a le contacte facile, l’autre est à son opposé, même si sa beauté le met sous le feu des projeteurs en permanence et il enchaine les demandes féminines.
Le premier chapitre expose parfaitement ce qui les sépare mais leur amitié est forte, bien que l’annonce avortée de Yamato plonge Kakeru dans le doute, à la recherche du moindre indice des sentiments de son meilleur ami. Cette indécision est le moteur du volume. Kakeru interprète le moindre geste de Yamato tandis que ce dernier est rongé par ses sentiments. L’autrice alterne les points de vue pour chaque situation, ce qui permet de poser les interrogations et de comprendre le cheminement de penser de chacun. Si le procédé fonctionne parfaitement dans le premier tome, il montre ses limites dans le deuxième, tellement que j’ai cru à un problème d’impression. Le concept alourdit la narration qui devient brouillonne. Elle se déploie dans une ambiance chaleureuse dans le tome 1 mais plus mélodramatique dans le 2.
Les deux adolescents avancent à un rythme différent quant à leurs sentiments. Yamato a pris une sacrée avance et fait passer le bonheur des autres avant le sien, quitte à se couper des autres et avancer sur un fil. On sent parfaitement cette bascule. Kakeru est totalement bouleversé. Il tente de faire le point sur le maelstrom de ses émotions et se découvre maladroit (son corps agit plus vite que son cœur, au grand bonheur/désarroi de Yamato).
Les personnages secondaires qui gravitent autour d’eux servent à faire avancer l’histoire et ne sont pas vraiment développés pour l’instant, même si la sœur de Yamato est un peu mieux exploitée dans le deuxième volume.
Les dessins sont agréables et l’autrice joue parfaitement avec l’atmosphère mélancolique du récit. Son trait, fin et simple, fonctionne bien sur l’expressivité des personnages.
L’édition eh bien, l’éditeur a tout donné pour le premier volume, avec une jaquette réversible sur le premier tirage et une qualité d’impression correcte avec un papier assez agréable tant dans la couleur que le touché. C’est totalement différent avec le deuxième tome où le papier est plus fin, transparent et une qualité d’impression pas top. J’ai enchainé les deux tomes donc la différence de qualité m’a sauté aux yeux. En revanche, les premières pages couleurs sont présentes pour les deux et c’est appréciable. La traduction, signée Aline Kukor, est parfaite.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Kana.
En conclusion
I Cannot Reach You propose les prémices d’une romance douce entre deux personnages attachants, dans une atmosphère mélancolique.
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