Hôzuki le stoïque

Avis principal par Beldaran

Le mois dernier, les éditions Noeve ont lancé leur fameuse nouvelle collection XS, à prix tout doux, 3.95€ le tome, avec trois titres, Coppelion, Elegant Yokai Apartment Life et Hôzuki le Stoïque. Face au petit prix, j’ai acheté les trois et la qualité des tomes est vraiment bonne. Ils n’ont pas de jaquette mais une couverture a rabat, agrémentée d’un joli vernis sélectif et surtout, elle est imprimée en recto/verso afin de conserver les visuels japonais. Le papier est légèrement plus fin mais il est sans transparence et la qualité d’impression est bonne. En bref, vous l’aurez compris, pour le prix, c’est une édition de qualité.

J’ai attaqué la lecture par Hôzuki le stoïque (j’aime beaucoup ce titre) dont je suis passée à côté des deux saisons animées diffusées en 2014 et 2017 sur les plateformes Crunchyroll et ADN. Le manga, signé Natsumi Eguchi, a été pré-publié entre 2011 et 2020 dans le magazine Morning des éditions Kôdansha et il totalise 31 volumes. J’ai passé un excellent moment de lecture. C’est totalement absurde.

Direction les Enfers, divisés en deux blocs distincts, Les Enfers Majeurs et les Enfers Glacés, pour un total de 272 départements à gérer. Vous l’aurez compris, ce n’est pas la panacée et pour cela il faut, un être charismatique et efficace. Le Grand Roi Enma ne correspond pas vraiment à la description, maladroit et rapidement débordé. Heureusement, il est épaulé par l’ultra compétent et stoïque, Hôzuki.

Le récit se construit sur de courts chapitres, relativement indépendants les uns des autres car ils restent liés par les multiples protagonistes qui refont des apparitions. La colonne vertébrale de ce premier tome s’articule autour de Momotarô et de ses trois compagnons qui nous permettent de prendre nos marques, avec notamment le chien Shiro, le plus présent. Il est très intéressant d’observer la manière dont l’autrice détourne le mythe du garçon à la pêche. C’est savoureux et cela se mêle de manière brillante aux évènements burlesques qui s’enchainent. Le moins que l’on puisse écrire, est que l’on ne s’ennuie pas aux enfers. C’est tout un pan de la mythologie et du folklore japonais que nous offre Natsumi Eguchi, revisité à sa sauce. A noter, qu’il y a également de nombreuses références à la pop culture, de Sadako à Lamu. Vous vous sentirez sûrement un peu perdus, face à une histoire qui s’appuie sur des situations décalées et des références qui vous échapperons. Néanmoins, des notes explicatives ponctuent les pages afin de permettre une meilleure compréhension.

Les personnages, Hôzuki en tête avec ses passions étranges et son coup de massue facile, font que je me suis totalement laissée emporter par la légèreté de l’histoire et son humour.

C’est une tranche-de-vie infernale qui se savoure et si vous adhérez au concept, vous ne pouvez passer qu’un bon moment.

Entre les chapitres, l’autrice offre des éclaircissements sur certains points et sa longue postface est très intéressante. Le chapitre bonus, « Echos infernaux et autres curiosités », est un choc orient/occident, d’enfer. Autre bonus pertinent, la version rapide du conte de Momotarô.

Le dessin est agréable. Le trait est fin et les personnages sont tous facilement identifiables. Les décors sont minimalistes mais les Enfers ne sont pas censés faire rêver. Le bestiaire est amené à se développer mais les poissons-plantes, quelle idée de génie !

Je ne reviens pas sur l’édition mais je souligne l’excellente traduction d’Anaïs Fourny. J’ai adoré la transformation du dicton, « pas piquée des démons ».