Hoshi – Dans le jardin des filles

Avis principal par Beldaran

Annoncée depuis de longs mois par les éditions du Lézard Noir, la série Hoshi-Dans le jardin des filles, est enfin disponible depuis la fin du mois de mars. Il s’agit de la première série de Yama Wayama, habituée jusque-là aux récits courts. Le titre suit son bonhomme de chemin au Japon avec trois volumes parus depuis 2020, en raflant au passage de nombreuses récompenses.

Le manga n’est pas aidé par sa couverture et pourtant, il serait dommage de s’arrêter à cela, tellement le titre est un bijou d’humour pince-sans-rire. Je me suis gondolée tout au long des 170 pages. J’ai adoré.

Le propos de base est d’une grande banalité : suivre le quotidien d’un enseignant trentenaire dans un lycée pour filles. L’aspect comédie est attendu mais le traitement prend par surprise et les chapitres s’enchainent avec passion.

Le tome est composé de cinq chapitres qui permettent de cerner le ton du récit, ainsi que Hoshi et son collègue Kobayashi. Le point de vue se fait du côté du corps enseignant donc nous passons beaucoup de temps en salle des professeurs pour comprendre le fonctionnement des lycéennes. L’autrice pose un regard bienveillant sur les enseignants, les lycéennes et la manière dont ce beau monde rentre en contact.
La magie opère grâce à l’ambiance, légère et décalée, provoquée par des situations invraisemblables (le chien ?) et des dialogues savoureux qui font souvent mouche. L’essence même de l’histoire s’incarne dans le troisième chapitre sur l’apprentie mangaka. C’est brillant, car l’autrice nous y conduit grâce à deux chapitres qui nous mettent dans l’ambiance puis qui montent crescendo, comme si elle nous prenait par la main, en nous disant, voyez comme l’humour pince-sans-rire, c’est merveilleux ! (Elle a raison, ça l’est). Ce passage sur la lycéenne apprentie mangaka met en lumière le décalage entre adultes et lycéens. La dernière page est magnifique.

Nous sommes face à un humour typiquement japonais et, si vous êtes réfractaire à l’humour pince-sans-rire, vous aurez du mal à adhérer au concept. Dans le cas contraire, vous passerez un super moment de lecture.

L’histoire est portée par des personnages attachants, Hoshi en tête. Oui, sur la couverture, il laisse perplexe mais plus on le découvre et plus sa carapace flegmatique se fissure, grâce notamment à de petites détails, comme le motif de sa tasse ou lorsqu’il sort manger avec Kobayashi. La séquence est géniale. Kobayashi est plus exubérant et forme un chouette duo avec Hoshi. Leurs échanges sont drôles. Les lycéennes sont également très bien caractérisées.

Les graphismes sont soignés. Le trait est fin. Le travail sur l’expressivité des personnages est parfait et renforce l’ambiance comique. L’humour transparaît grâce à la mise en scène et au découpage, simple et limpide.

L’édition est dans les standards de l’éditeur avec des pages couleurs bienvenues. Alexandre Fournier propose une traduction aux petits oignons.