Histoires de femmes

Avis principal par Maccha

Après Comment ne pas t’aimer, Manabu, Du haut de mon monde et Très cher Mozart, les éditions Black Box a enrichi sa collection de Masako Yoshi en proposant une anthologie regroupant trois one-shots de la mangaka. Il s’agit de trois tomes tout en couleur autour du thème de l’amour : Le premier tome (35 histoires d’amour), correspond au one-shot Prism in girls – suteki na koi wo suru tame no 35 no story (publié au Japon en 1996), le tome 2 (35 histoires pour apprendre à s’aimer)  à Watashi no Iru Hoshi – Jibun o Suki ni Naru Tame no 35 no Story (1998) et le tome 3 (18 histoires à lire avant le mariage) à A Little Heaven – Kekkon Made ni Yomu 18 no Story (1992).

Grâce à un financement participatif, on a une très belle édition de qualité. Les tomes sont plutôt fins (environ 145 pages chacun) mais ils sont tout en couleur, ce qui est très agréable.

Initialement publiée à la fin d’un magazine destiné aux jeunes femmes actives, chaque histoire nous montre une femme et son rapport à l’amour. On assiste à des instants de vie de couples, que ce soit au début, en cours ou à la fin d’une relation, ou des discussions autour de l’amour. Chaque femme est différente, comme ses attentes et son histoire. On a ainsi des points de vue divers avec des personnages divers. On est dans les pensées intimes de ces femmes. Entre des femmes ingénues ou incrédules, fortes ou faibles, celles qui parlent ouvertement ou au contraire celles qui n’arrivent pas à dire ce qu’elles pensent vraiment, celles qui n’ont jamais connu l’amour, celles qui sont heureuses dans leur couple et celles qui vivent des amours interdites ou compliquées, des femmes qui se cherchent et celles qui ne savent pas encore ce dont elles ont envie, on a toute sorte de personnage et d’histoire où on peut se retrouver. La majorité de ces héroïnes ont entre 20 et 30 ans et sont dans la vie active. Elles sont présentées avec leurs qualités et leurs défauts, la complexité de leurs sentiments et leurs contradictions. Elles ne sont pas parfaites, ce qui les rend humaines et réalistes. J’ai bien apprécié cette variété de personnages et d’histoires qui reflètent aussi la société. On sent ainsi dans certaines histoires la pression de la société pour le mariage ou sur le rôle de chacun dans le couple. On retrouve aussi quelques thèmes récurrents, comme les omiai, des rencontres arrangées en vue de mariage.

Vu le public visé, les histoires sont plutôt matures. Il y a quelques scènes un peu sexy dans certains chapitres, mais rien de vraiment explicite ou de choquant. A part deux histoires que j’ai trouvées un peu fantasques, j’ai bien apprécié les différents chapitres.

Le trait de Masako Yoshi est agréable et la coloration à l’encre donne un joli rendu.
J’ai trouvé les dessins du troisième tome un peu moins raffinés que dans les deux premiers tomes et à part le premier chapitre, j’ai eu l’impression que la mise en couleur est faite aux feutres pour ce tome. Cependant que ce soit aux feutres ou à l’encre, j’aime beaucoup cet effet de coloration à la main. Le dernier tome contenant 18 histoires contre 35 pour les deux premiers tomes, les chapitres sont aussi un peu plus longs dans ce troisième livre, ce qui nous donne l’occasion d’apprécier un peu plus les histoires. Celles-ci datant des années 90, on retrouve le décor de ces années avec les gros ordinateurs et portables.