Hana et la bête

Hana et la bête

Résumé :

Les thérianthropes et les humains… Un grand mur se dresse à l’infini entre ces deux espèces. La jeune Hana pénètre malgré elle dans leur monde et rencontre Sanathi, l’une de ces créatures mi-hommes mi-animales. Alors qu’il la questionne tout en la fixant de son regard perçant, Hana, tremblante, sent son corps se presser contre le sien… Elle ne peut plus fuir ! Alors qu’elle aurait dû être arrêtée, Sanathi choisit de ne pas la dénoncer et de la cacher ! Mais pourquoi ?! Elle est gentille, chaleureuse, mais aussi très sexy !

Ainsi débute une magnifique histoire d’amour qui transcende les espèces ! (Source : Meian)

Avis principal par Zwitzwit

Attention : titre pour public AVERTI soit 18+ !!!

A sa sortie fin avril, Hana et la bête a été source de débats. De ce fait je me suis intéressée à ce titre que j’ai voulu découvrir. C’est chose faite grâce à la générosité des éditions Meian.

Le terme d’isekai utilisé dans la phrase d’accroche présente notamment sur le bandeau de jaquette est utilisé ici mal à propos selon moi. D’après Wikipédia je cite « un isekai qui veut littéralement dire autre monde, est un sous genre de la fantasy japonaise dont l’intrigue tourne principalement autour d’un personnage normal qui est transporté, piégé ou réincarné dans un univers parallèle. » pour illustrer, les exemples sont pléthores, on peut parler d’Inuyasha, dont on va reparler plus tard dans cette chronique, mais aussi de The rising of the shield hero, Moi quand je me réincarne en slime, SAO mais aussi Log Horizon pour ne citer qu’eux. Dans le cas d’Hana et la bête, Hana reste dans son monde c’est jusque qu’elle en découvre une autre facette avec la découverte du monde des thérianthropes.

Les points de faiblesses de ce titre à mon sens sont :

– la faiblesse du scénario. Certaines actions ou évènements sont amenés sans recherche juste pour les besoins de l’histoire et sans forcement beaucoup de cohérence avec celle-ci. Le fait qu’Hana aille se balader dans un endroit interdit ou comme le coup de fil du directeur de l’orphelinat me semblent peu cohérents avec l’histoire et ont pour fonction d’amener un évènement comme la rencontre entre Hana et Sanathi ou la prise de conscience des sentiments de celui-ci. C’est dommage car avec un peu plus de travail de l’histoire, ce problème aurait pu être gommé amenant plus de vraisemblance et de crédibilité à l’histoire.

– le manque de maitrise du trait. Hana est représentée dans le genre purement shôjo. Je n’ai pas été particulièrement choquée par ses représentations. Cela se complique un peu plus avec Sanathi, l’autre personnage principal de l’histoire. Il a un physique mi-humain mi-loup. Son corps, celui d’un homme recouvert de fourrure est très bien représenté cependant c’est avec son « visage » que ça se complique… Pour les scènes importantes, la représentation de celui-ci est soignée cependant ce n’est pas le cas pour toutes les vignettes. Parfois la bouche ou les yeux ne sont pas tout à fait à l’endroit ou dans l’angle qu’il faudrait. Je ne sais pas à quoi c’est dû ou si je suis pointilleuse mais ça donne un peu la sensation que parfois certaines images, moins importantes pour l’histoire, sont un peu bâclées. De plus et bien que Sanathi ait un visage de loup la mangaka arrive bien à faire passer ses émotions et sentiments sur les traits de son visage elle a donc une certaine maitrise graphique ce qui d’une certaine manière confirme cette sensation d’images moins importantes bâclées.

– la vision de la femme. Oui bon avec un mature shôjo, vous me direz, à quoi tu t’attendais… Je pensais avec l’évolution des héroïnes shôjo de ces dernières années, que c’était bon, on en avait fini avec les héroïnes godiches, incapables de vivre et de se défendre seules, uniquement guidées par leur amour à défaut de leur bon sens… Et bien non ! Hana fait partie de ce genre d’héroïne qui accepte tout par amour et qui a besoin d’un homme pour donner du sens à sa vie ! C’est vraiment dommage ! L’histoire n’aurait pas souffert voire même aurait gagné en crédibilité avec une héroïne plus indépendante. Toujours dans la lignée de la femme objet, la plupart des hommes qu’elle rencontre chez les thérianthropes veulent abuser d’elle. Et elle a toujours besoin de Sanathi pour s’en sortir… Même le comportement de Sanathi me paraît parfois discutable… La notion de consentement est plutôt absente de ce tome… Et comme tout personnage féminin classique, Hana adore les enfants, la cuisine etc… Avec Hana et la bête, le féminisme en prend un sacré coup ! Là encore le recours facile au stéréotype de genre dessert l’histoire et ne me semble pas nécessaire à celle -ci.

Cependant malgré ces points négatifs et même si l’histoire me semble très perfectible, j’ai trouvé cette lecture intéressante. Ce qui fait la force de ce titre c’est le traitement de l’acceptation des différences, la manière dont sont perçus les hybrides, les thérianthropes, qui si j’ai bien compris ont été créés par les hommes qui les utilisent mais qui les craignent, les parquant dans des zones entourées de très hauts murs. On peut donc faire des parallèles avec notre société et le traitement de la différence par celle-ci…
Les humains craignent les thérianthropes car ils sont physiquement plus puissants et ont des sens plus développés. Les thérianthropes en veulent aux humains de les traiter en parias, comme des animaux de laboratoire… Hana ne s’arrête pas aux préjugés et aux apparences et juge les gens sur leur gentillesse. Elle traite les thérianthropes avec égard malgré leur méfiance voire leur agressivité.
J’ai trouvé intéressant le fait que Hana, qui cherche à trouver sa place, la trouve dans un endroit inattendu.
Ces thèmes (différence, exclusion) ne sont certes pas innovants, cependant ils ne sont pas si souvent abordés. Dans Hana et la bête je trouve qu’ils sont traités avec justesse. On peut donc voir une critique de la société à travers le traitement infligé à une minorité, les thérianthropes.

Même si j’ai été agacée par certains aspects de cette lecture, je l’ai lue avec plaisir et intérêt. J’attends de lire le second et dernier tome de cette série pour affiner mon avis, globalement positif, sur cette série. J’espère d’autres réflexions intéressantes sur la différence et l’exclusion et moins de situations factices/ tirées par les cheveux. Il n’y a plus qu’à attendre la sortie du tome 2 début septembre !

  • Scénario
  • Dessin
3.3

En conclusion

Un titre qui a des faiblesses scénaristiques et parfois graphiques mais qui se défend en abordant de manière juste et intéressante des thèmes forts.

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