Avis principal par Beldaran
A l’origine du titre se cache un jeu vidéo pour smartphones produit en 2014 par Cygames. Le succès étant au rendez-vous, l’œuvre connaît une adaptation manga et une autre en série animée que nous avons pu découvrir en 2017 sur la plateforme Wakanim. Aux manettes du manga, se trouve un duo formé de Cocho aux dessins et de Makoto Fugetsu au scénario, déjà connu en France pour le manga Re:Zero – Deuxième Arc : Une semaine au manoir publié par l’éditeur Ototo. Les éditions Pika ont proposé simultanément les deux premiers volumes, choix judicieux car le premier fait office de prologue alors que le deuxième nous lance de plein pied dans l’aventure.
L’histoire prend place dans un univers de fantasy où les êtres vivants occupent des îles reliées entre elles grâce à des vaisseaux. Pour le moment peu d’éléments sont donnés sur l’organisation de ce monde si ce n’est le puissant empire d’Erste qui tente d’étendre son pouvoir aux différents territoires par le biais de créatures anciennes, les bêtes originelles. Ces créatures surpuissantes semblent être liées à un peuple disparu, les Astraux. Là encore, l’auteur nous donne des pistes qui intriguent et les révélations viendront au fil du récit. Au cœur, de ce qui s’annonce comme un conflit de grande envergure, se trouve, le jeune héros, Gran dont le rêve est de partir à l’aventure, rejoindre son père et la mystérieuse île des étoiles, Estalucia. Il est chanceux, l’aventure lui tombe littéralement sur la tête avec de gros problèmes à la clef mais à partir de cet instant l’histoire décolle.
La narration du prologue est maîtrisée car elle permet de saisir les enjeux, d’embrasser le groupe de héros en les présentant brièvement, tout en mettant en avant un adversaire de taille. Le récit est peut-être linéaire et classique dans sa mise en place mais le rendu dynamique propose une lecture entrainante. Les événements s’enchainent vite et bien avec des phases d’action bien construites bien qu’un peu rapides. Le tout est ponctué de quelques touches d’humour.
Le tome 2 propose la première grosse épreuve du groupe avec l’arrivée d’un nouveau compagnon. Il est légitime de penser que d’autres personnes rejoindront l’équipage. A nouveau le récit est bien équilibré entre flash-back, nouveaux adversaires et des personnages plus mystérieux qui interpellent.
Alors oui, dans l’ensemble, l’histoire et les personnages reprennent les codes de la quête initiatique dans un univers de fantasy avec les clichés et autres facilités du genre. Cependant, le monde développé est riche, prenant et l’aventure promet d’être sympathique.
La galerie de personnages devrait s’étoffer plus la quête avancera mais pour l’instant nous avons droit à un trio et une mascotte dont j’ai vraiment du mal avec le design. Gran est le cliché du héros de fantasy, vivant sur un îlot perdu, Zinkenstill et qui rêve de partir à la poursuite de son père. Il possède un grand cœur et il est plutôt doué avec une épée. Un heureux hasard le lie, littéralement, à une jeune fille au talent particulier et recherché, Lyria. Cette dernière est accompagnée du lieutenant Katalina. Elle est forte et aime les bestioles mignonnes. A voir comment ce beau monde va évoluer au fil du récit car pour le moment, nous savons peu de choses à leur sujet.
Les dessins sont vraiment beaux. C’est assurément le point fort du titre. Le trait est fin, soigné et propose de chouettes designs pour les personnages qui sont réellement expressifs. En revanche, par moment le pauvre Rackam n’a pas de nez, ce qui est assez perturbant. Les décors sont réellement travaillés et les différents angles de vue qui tentent d’embrasser l’immensité du ciel, offrent un rendu particulièrement immersif. Il y a de la recherche concernant les différents vaisseaux et les multiples créatures sont très classes. Les doubles pages sont superbes.
L’édition est fort agréable et propose quelques pages couleurs en début de volume.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Pika.
Tome 3 par Beldaran
Après deux premiers volumes au déroulement classique mais sympathique, je m’attendais à rentrer de plein pied dans l’aventure mais la lecture fut passablement décevante.
Le trio a récupéré un timonier avec un superbe navire en prime et se lance à l’aventure avec une première mission, confiée par la marchande Siero. Direction le duché de Valtz afin de retrouver un personnage important, le duc en personne !
Le problème majeur du tome vient de la construction de l’histoire, tout est beaucoup trop facile. Le hasard fait bien les choses, certes, mais là il faut reconnaître que c’est gros. Les navigateurs entament leurs recherches, font chou blanc jusqu’à être apostrophés, très rapidement, par la disciple du duc, la très jeune Io.
Nous avons droit à un rapide flash-back sur Io qui donne du volume au personnage et nous dévoile le fameux duc Zaka, présenté comme bienveillant. Il est important de noter qu’Io est également une technicienne, personne que recherche le groupe de Gran pour naviguer, pratique !
La narration étant aussi rythmée que les premiers volumes, le premier affrontement ne tarde pas et l’Empire ne semble pas étranger à la disparition du duc. C’est l’occasion idéale pour le Chevalier Noir de faire son apparition. Oui, c’est le cliché ultime mais il faut reconnaître qu’il est particulièrement classe. Le combat n’est pas spécialement intéressant car rapidement expédié.
Si les situations sont classiques, les dialogues le sont tout autant avec des échanges qui laissent perplexes notamment lors de l’apparition du Chevalier Noir.
Malgré cela, l’univers s’enrichit avec l’ombre des astraux qui reste bien présente et les fameux cristaux originels, reliés à Lyria, dont l’utilisation laisse présager du pire. Nous avons également le plaisir de découvrir le peuple des draphs, forgerons de renom mais j’aurais aimé en apprendre plus sur le pays des fournaises.
Le point fort du tome est le dessin, très beau. Les graphismes de cocho sont soignés et travaillés. Les personnages sont vraiment classes et charismatiques à l’image du duc Zaka ou du Chevalier noir.
L’aventure est lancée mais peine à convaincre, la faute à un déroulement sans surprise. J’espère que le récit va gagner en épaisseur par la suite.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Pika.
Tome 4 par Beldaran
Pour leur première mission, Gran et ses compagnons doivent retrouver le duc de Waltz et pour cela ils sont aidés par son apprentie, Io. Lorsqu’ils retrouvent enfin la trace du personnage, ce dernier est totalement consumé par la haine et aveuglé par la vengeance. Dans sa folie il réveille Colossus, un titan d’acier créer par ses ancêtres. Si l’apparition du colosse est impressionnante, le rendu du combat est brouillon et d’une trop grande prévisibilité. Il faut ajouter que les dialogues n’aident pas, clichés sur clichés. On s’ennuie passablement.
Malgré cela, des informations sont données sur le peuple des Draphs et d’une certaine façon sur le fonctionnement des astraux également. De plus, l’ombre d’un mystérieux personnage travaillant pour l’Empire d’Erste plane sur l’événement du duché de Waltz.
Le déroulé et surtout le final de l’affrontement restent classique, tout est bien qui finit bien. L’équipage a gagné une technicienne/magicienne et se dirige maintenant vers l’archipel d’Auguste où se cache la bête originelle, Léviathan !
La suite du volume est lancée via un petit chapitre de transition qui met en avant une amie forgeronne d’Io et qui permet d’introduire deux nouveaux personnages dont un fait une superbe entrée, particulièrement classe et sur double page s’il-vous-plait !
Le même schéma semble se mettre en place à l’arrivée sur cette ile qui est en conflit avec… l’empire d’Erste, quelle surprise ?! C’est l’occasion de retrouver des visages connus, amis et ennemis. L’univers se dévoile un peu plus avec l’explication au sujet de la carte céleste et des îles liées aux bêtes originelles. Ceci est un bon point mais fatalement qui dit archipel, dit plage et donc dit maillots de bain. S’en suit un premier affrontement qui en appellera sûrement d’autres, vu le retournement de situation dans les dernières pages.
La narration est toujours aussi dynamique et malgré les quelques informations glanées au sujet de ce monde, le récit ne décolle pas. Le même schéma semble se répéter d’île en île et je commence à m’ennuyer à la lecture. Les dessins restent soignés, bien que le premier combat soit brouillon mais il y a de belles pleines pages avec des personnages vraiment classes.
Je vais poursuivre avec le tome 5 mais si l’histoire ne gagne pas en consistance je n’irai pas plus loin.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Pika.
Tome 5 par Beldaran
Gran & co sont toujours sur l’archipel Auguste et suite à un retournement de situation, se trouvent à affronter Léviathan, en maillots de bain. Et oui, vous avez bien lu en maillots de bain. La moitié du volume est dévolu à la fin de l’aventure sur Auguste.
Le combat contre Léviathan, si on fait abstraction de la tenue des personnages, est emballant et possède un sacré impact visuel. Cependant, encore une fois, il est rapidement expédié.
A la fin du combat, la jeune fille qui accompagne le chevalier noir révèle une capacité qui la rapproche de Lyria et qui soulève de multiples questions. A noter que le Chevalier Noir semble lié au personnage qui rejoint l’équipage et la ficelle est grosse.
Le vil Chevalier Noir, bon prince, indique au groupe de Gran où il se doit se rendre pour en apprendre plus sur Lyria et il s’exécute. En conséquence, sans transition aucune, les personnages découverts au tome précédant sont éjectés du récit, en un claquement de doigt. Ils n’assistent même pas au banquet au final. D’ailleurs, l’aspect psychologie des personnages n’est pas abordé.
La seconde partie du tome nous entraine sur l’archipel de Lumacie. Le lieu se révèle intrigant avec une nature inhospitalière et une faune étrange. La bête originelle de l’île interroge car elle semble totalement différente de celles observées jusqu’à présent. Elle est liée au nouveau personnage qui tombe sur le groupe de héros et dont on devine le destin, tellement le schéma se répète.
C’est l’occasion d’obtenir une information intéressante au sujet de la géographie de ce monde et de découvrir les Sept Chevaliers Lumineux, êtres surpuissants dont semble faire parti le Chevalier Noir. Le point important est la mise en avant de la capacité à contrôler les bêtes originelles. Si l’ensemble de la mise en place de ce nouvel arc ne dégoulinait pas de bons sentiments, cela aurait pu passer mais là, les dialogues atteignent des sommets.
Après 5 volumes, l’histoire ne décolle pas, en cause, un déroulement beaucoup trop linéaire, un récit qui accélère dans les phases importantes et qui ne prend pas le temps de développer ses personnages. Les graphismes restent toujours aussi bons. C’est assurément le point fort du récit. Néanmoins, j’arrête l’aventure avec ce volume.
A noter, une information qui tombe comme un cheveu sur la soupe, le scénariste Makoto Fugetsu quitte le navire en cours de tome mais n’indique pas son successeur en charge de la majeure partie du volume, curieux.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Pika.
En conclusion
Granblue Fantasy pose, en deux tomes, les bases d’un récit d’aventure classique mais entrainant. Affaire à suivre.
User Review
0 (0 votes)