Avis principal par Beldaran
En novembre dernier les éditions Taifu nous ont proposé de découvrir le travail de Ayato Miyoshi avec le court one-shot, Goodbye irony Dress. J’ai le sentiment que le titre est quelque peu passé inaperçu alors qu’il fut très intéressant à lire, notamment grâce à des thématiques pertinentes. Malgré tout, je suis restée sur ma faim et n’aurais boudé des chapitres supplémentaires afin que certains points soient approfondis.
L’histoire se lance sur le retour de Meguru dans l’appartement familial, suite au décès de sa mère avec qui, il avait plus ou moins perdu le contact car il n’a jamais pu, su lui révéler son homosexualité. C’est sur ces entrefaites que déboule le lycéen Keiichi Amano, surnommé Megumi, les gambettes à l’air, en uniforme de lycéenne. La jupe n’est pas un détail insignifiant. Elle est le symbole d’une incompréhension entre Megumi et sa mère. Cette dernière ne semble pas accepter le coming-out de son fils et se réfugie derrière cet artifice. Enfin, au-delà de la compréhension, elle refuse tout bonnement d’accepter l’idée qu’un homme puisse en aimer un autre. Cette jupe qu’elle voit comme un bouclier pour son fils, ne lui cause que des brimades au lycée et surtout il ne comprend pas sa mère. Le courage de Megumi questionne les rapports que Meguru entretenaient avec sa mère, lui qui n’a jamais fait son coming-out et ne pourra plus jamais le faire. Sa mère se dessine par les mots de Megumi qui a vu en elle une amie précieuse qui l’a soutenu. J’ai trouvé ces deux points de vue très intéressant à suivre malgré un manque de développement.
Naturellement, les deux hommes se rapprochent, Megumi trouvant un soutien inespéré et Meguru un lien avec sa mère et autre chose. Le point romance est particulièrement expéditif mais s’insère de manière logique dans la narration. Meguru est de plus ne plus touché par le courage du lycéen et Megumi finit par révéler un élément qui arrive comme un cheveu sur la soupe mais qui vu le contexte passé peut se comprendre. La relation entre les deux hommes ayant 12 ans d’écart aurait pu prendre un tournant malsain, ce n’est pas le cas. L’autrice maîtrise le développement de leur couple en douceur, chacun des deux se montrant de plus en plus touchant et surtout Meguru a conscience que le jeune homme est mineur et ne le forcera jamais.
Le chapitre bonus, très court, fait office d’épilogue. Il nous présente les deux hommes deux ans plus tard, moment où leur relation passe un cap et laisse deviner en filigrane le changement d’attitude de la mère de Megumi.
Ayato Miyoshi nous offre une histoire bien construite autour de thématiques intéressantes mais qui manque d’approfondissement. Un second volume n’aurait pas été de trop. Le tout est saupoudré de touches d’humour qui apportent de la légèreté au sérieux des thèmes. Les personnages sont attachants. Les protagonistes secondaires auraient gagné à être plus travaillés.
Les graphismes sont agréables. Le trait est fin et soigné. Les personnages sont expressifs. La mise en scène est simple mais efficace.
En ce qui concerne l’édition, l’ouvrage s’ouvre sur une page en couleurs. La qualité d’impression est bonne. La traduction signée Margot Maillac est plaisante.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Taifu Comics.
En conclusion
Goodbye Irony Dress propose un récit pertinent, porté par des personnages touchants et attachants.
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