Tome 2 par Beldaran
Après un premier tome fort emballant qui présentait un duo attachant dans un univers singulier mais très intéressant à découvrir, la boxe, le ton du volume change totalement et déstabilise légèrement.
Les dernières pages du tome précédent soulignaient l’incompréhension majeure existant entre Yukata et Kei. Les effets ne tardent pas à se faire ressentir et un évènement majeur pour le couple va déclencher une réaction en chaine qui prend des proportions dramatiques.
On sent depuis le début que le secret de la relation entre Yukata et Kei est fragile et fatalement cela provoque la fuite de Kei qui dans son malheur, retombe entre les mains de son frère Kô. A partir de cet instant le récit prend une direction inattendue et nous transporte dans un univers mafieux, sans réelle transition, aux côtés d’une organisation criminelle qui utilise le réseau d’une nouvelle religion, Vehiculorum.
Ce clan accueille de nombreuses personnes passablement cinglées et profondément détestables. Le groupe donne dans les assassinats, la drogue, la vente d’organes et autres joyeusetés. Le problème est que ce changement de décor abrupt, passer de la boxe à la mafia, m’a moyennement intéressée, notamment à cause de l’avalanche de nouveaux personnages dont Che, le patron qui est particulièrement flippant. Dans ce marasme mafieux, le club Mikoshiba est entrainé dans la tourmente mais de manière tellement grossière que cela en est risible.
Heureusement, le volume est sauvé par ses deux personnages principaux. Yukata se ronge les sangs et s’interroge. C’est un personnage vraiment attachant. Il recherche désespérément Kei et Tomoya finit par lui prêtait main forte. J’ai apprécié le traitement de ce boxeur, jaloux du talent de Kei mais qui possède un bon fond. Celui qui fascine le plus, c’est Kei. Par le biais d’une altercation avec son frère, nous en apprenons plus sur son passé et c’est toujours aussi horrible. Cependant, depuis sa rencontre avec Yukata, il connaît des bugs de fonctionnement. Lui qui se cachait derrière une armure d’indifférence, le voilà qui s’ouvre peu à peu et le concept développé par la mangaka est toujours aussi brillant. Kei se transforme mais sa passion pour l’entraineur de boxe le mène au point de non-retour et les dernières pages sont terribles.
Ce deuxième tome m’a moins enchantée que le premier, la faute à un changement beaucoup trop radical d’univers qui laisse perplexe. En revanche, le traitement des personnages est toujours aussi intéressant à suivre. Les graphismes restent très agréables. Vu la fin du tome, je crains de découvrir la suite.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Boy’s Love IDP.
Tome 3 par Beldaran
C’est le dernier volume et il est fort riche en émotions. La lecture s’est révélée beaucoup plus plaisante que celle du tome 2 et conclut parfaitement l’histoire.
Le récit reprend sur un passage dramatique où Kei coupe les liens, de manière sanglante, avec le clan mafieux. Son acte met en avant son incompréhension de l’amour que lui porte Yutaka. Il y répond à sa manière et son geste est expliqué par Che, homme trouble qui avait tout manigancé dans le but de récupérer, pleinement, le grand frère de Kei.
Grâce à une pirouette, l’autrice élimine rapidement le problème de la mafia, de l’histoire et nous n’en apprendrons pas plus sur les protagonistes. Cependant, le cœur du récit c’est le personnage de Kei.
Depuis le premier volume, le personnage se transforme grâce à la gentillesse, l’amour de Yutaka et ce volume marque le point d’orgue de cette évolution et libération même. Face aux horreurs de son enfance, Kei a érigé un mur d’indifférence qui l’a coupé de ses émotions mais aussi de la douleur physique. Il n’était qu’une coquille vide que Yukata a rempli progressivement. L’affrontement intérieur de Kei atteint son paroxysme et le procédé employé par l’autrice depuis le début retranscrit cette lutte de manière brillante. Mais si l’esprit se libère, le corps en ressent également les effets et c’est intense. Kei explose littéralement de souffrance mais Yutaka veille. Suite à cela, Kei ressent physiquement ses émotions qu’il ne sait pas comment gérer et c’est réellement mignon.
La transformation de Kei pousse Yutaka à être honnête avec son père et lui aussi évolue.
La boxe revient sur le devant de la scène dans les dernières pages et c’est plaisant à suivre, surtout maintenant que Kei a changé. L’ambiance du club est chaleureuse. Il attire de plus en plus de boxeurs. C’est un beau final qui nous est offert.
Tout au long de la série Ichinose Yuma aura utilisé des mises en scène intelligentes et percutantes pour retransmettre des émotions et faire avancer son histoire sans utiliser de mots. La couverture du volume est magnifique.
Ce fut une tranche-de-vie, saupoudrée de boxe, touchante et émouvante, une lecture vraiment agréable.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Boy’s Love IDP.
En conclusion
Gift propose une histoire originale et prenante dans l’univers de la boxe. Le duo de protagonistes est très agréable à observer. Je suis impatiente de lire la suite.
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