Enfer Bleu

Avis principal par ladybird3000

Cette série m’intéressait mais je n’avais pas encore acheté les tomes. Avec l’annonce de l’arrêt de commercialisation des tomes, je les ai donc acheté. L’histoire est mature et n’est pas à mettre entre toutes les mains, il y a d’ailleurs une mention « Public averti », même si je trouve qu’elle n’est pas assez visible.

On découvre donc Mana, une collégienne qui a perdu ses parents et qui vit chez des amis à eux. Dans cette famille, Mana est la seule fille, entourée de Kakeru l’aîné et de Riku et Yu des jumeaux plus jeunes qu’elle. Mais cela fait deux ans que Mana subit l’amour malsain de Kakeru et cela sans rien dire. Pour elle, seul le fait de se plonger dans la mer lui permet de panser ses plaies. Jusqu’au jour où un nouvel élève, Akihiro, arrive de Tokyo. Celui-ci a le coup de foudre pour Mana et lui propose de sortir avec lui. Mana saura-t-elle se libérer de Kakeru?

Cette série ne compte que trois tomes et elle est plutôt bien menée dans son ensemble. On peut regretter que le couple Mana/Akihiro se forme trop rapidement, mais cela ne m’a pas dérangée plus que cela. A vrai dire, le garçon a le coup de foudre pour Mana et n’hésite pas à déclarer sa flamme. De plus, la mangaka montre sans cesse que sur cette île, la mentalité des gens semble différente. Par exemple, les mères et grand-mères passent leur temps à s’échanger des ragots et tout semble se faire par rumeur. Akihiro qui arrive de Tokyo semble ne pas vraiment être le bienvenu, notamment à cause de cette mentalité. Donc le fait qu’il soit spontané et demande à Mana aussi rapidement de sortir avec lui montre qu’il y a une différence entre les gens de l’île et lui. De plus, de part sa nature enjouée et vive, cela ne choque pas qu’il soit aussi spontané.

Vous l’aurez donc compris, Mana subit en silence ce que son frère adoptif lui fait subir. Sur cette île, la moindre rumeur peut s’amplifier et peser sur la personne. Mana n’arrive donc pas à sortir de sa situation et ne fait pas grand chose pour. L’arrivée soudaine d’Akihiro et sa demande vont être comme un rayon de soleil pour elle. Celui-ci pourrait être l’échappatoire qu’elle recherche tant. On découvre une jeune fille fragile, qui ne connaît rien à l’amour et qui ne sait pas comment c’est que de sortir avec quelqu’un. Tout ce qu’elle connaît c’est ce qu’elle subit de la part de Kakeru. Cela va donc être difficile pour elle de savoir comment se comporter avec Akihiro et surtout d’échapper à Kakeru qui va tout faire pour la garder auprès de lui. Cela sera d’autant plus difficile lorsqu’Akihiro comprendra ce que la jeune fille subit.

Au début du premier tome, on voit Mana dans la mer. Pour elle, c’est un refuge qui lui permet d’oublier sa tristesse et son mal être. On ne peut s’empêcher d’être inquiets pour elle, car elle est si fragile et le fait de la voir au milieu de l’eau nous inquiète quelque peu. Mais la mer est vraiment toujours présente comme une échappatoire pour la jeune fille. D’où le titre de la série. De plus, Akihiro est toujours ce qui va lui permettre de se relever lorsqu’elle sera au plus mal.

En fait, les scènes sont parfois crues et peuvent mettre mal à l’aise. Mais j’ai trouvé que c’était quand même bien traité dans l’ensemble. Je dis « dans l’ensemble » car la fin de l’histoire est pour moi incompréhensible, dans le sens où je pense qu’on ne peut pas se permettre de faire une telle fin sachant tout ce que Mana a subit. Pour moi, la fin a été traitée de façon trop « shôjo » dans le sens où tout est rose et joli, alors qu’on nous sert une histoire sombre depuis le début. Je suis d’accord avec le fait que la fin peut être heureuse et j’aurais même été déçue si cela n’avait pas été le cas. Mais je ne suis pas d’accord avec cette fin édulcorée où tout est beau dans le meilleur des mondes. Je ne comprends pas comment la mangaka a pu terminer son histoire comme cela. Pour moi, c’est vraiment une erreur énorme. Surtout que ce shôjo peut être lu pas n’importe qui, étant donné que la mention « public averti » n’est pas assez mise en avant. Et donc, cela peut véhiculer une image erronée aux jeunes lecteurs et cela peut les influencer d’une façon qui n’est pas correcte.

En bref, j’ai vraiment bien aimé l’histoire, la psychologie des personnages est bien développée. On s’attarde vraiment sur chaque personnage, et pas uniquement sur le drame qui se déroule, également sur leur passé. On en apprend plus sur la disparition des parents de Mana par exemple. Cependant, la fin de l’histoire vient tout gâcher. Parfois, on peut être déçu qu’une série se termine de telle façon, plutôt que de la façon dont on voulait qu’elle se termine. Mais ici ce n’est pas le cas, c’est vraiment l’image que la mangaka renvoie qui n’est pas correcte et qui n’aurait en aucun cas du être écrite comme cela. C’est un peu comme si elle faisait l’apologie de la violence avec ce manga et cela je ne peux pas l’accepter, pas avec un thème aussi important.

Du côté des dessins, je n’ai rien à redire. J’ai bien aimé le trait de la mangaka, les paysages sont jolis, surtout lorsque Mana se baigne dans la mer. Sur la couverture, elle est représentée avec les cheveux noirs, alors que dans le livre, ses cheveux sont clairs. Mais cela permet de marquer encore plus sa détresse je trouve.