En Scène !

En Scène !

Résumé :

La vie de Kanade bascule le jour où elle assiste au spectacle de danse de sa voisine. Fascinée par la grâce de la jeune fille, Kanade n’a plus qu’un rêve en tête : devenir ballerine ! Mais la danse est une école difficile, surtout si l’on n’a pas de prédispositions particulières. Cependant, malgré les obstacles et les déceptions, Kanade s’accroche. Et elle découvre vite que même les plus douées sont confrontées à l’échec…

Avis principal par Aela

En Scène ! est le nouveau seinen des éditions Kurokawa. Signé CUVIE, Kurokawa a décidé de présenter ce titre en tant que shôjo de par son thème très fille, à savoir la danse classique, et au vu de la couverture rose, difficile de le mettre dans une autre catégorie. C’est le choix de Kurokawa, néanmoins, je regrette le côté trop girly/kawaï de la couverture, la version japonaise est, à mon avis, beaucoup plus classieuse.

Kanade est l’héroïne de cette histoire, c’est une petite fille comme toutes les autres et puis un jour, c’est la révélation ! Elle assiste au spectacle de danse classique de sa voisine Lisa et c’est décidé, elle sera danseuse. Bien évidemment, les parents de Kanade accueillent cette décision comme une nouvelle lubie de leur fille mais devant son insistance, ils acceptent… Et voilà, comment Kanade déboule dans le monde de la danse classique et elle était loin de se douter de ce qui l’attendait.

En Scène ! propose une plongée dans l’univers de la danse classique, une discipline exigeante qui demande beaucoup de sacrifice et beaucoup d’entrainement. C’est une discipline très rigoureuse avec ses codes et son langage. Et quand on commence la danse classique, on ne monte pas tout de suite sur ses pointes et Kanade va très vite déchanter, elle pensait certainement très vite arriver au niveau de Lisa et au final, elle se trouve gauche et maladroite. Les désillusions s’enchaînent très rapidement pour Kanade, ce qui rend l’héroïne quelque peu bruyante et pleurnicheuse. Mais après, ce n’est qu’une enfant qui découvre qu’il faut travailler durement pour acquérir les bases de la danse classique, que cela soit les positions des pieds, des mains et même d’une bonne posture. La mangaka montre bien par quoi il faut passer avant de pouvoir chausser les sacro-saintes pointes, symbole de la danse classique et explique aussi pourquoi les jeunes filles doivent patienter avant de pouvoir en mettre. De ce côté, j’ai trouvé la mangaka didactique, elle explique avoir pratiqué la danse classique quand elle était plus jeune, et que même si elle a oublié des choses, on peut dire que la danse, c’est comme le vélo, on oublie jamais les bases. Elle montre tous les aspects liés à cet art, les concours ou encore le coût financier. Il ne faut pas oublier que si la danse classique fait rêver, elle est aussi cruelle…

J’ai trouvé la seconde partie du volume plus intéressante, Kanade a muri, elle pleurniche moins sur son sort, même si elle a toujours des désillusions. Au lieu de se laisser abattre, elle va chercher une solution… Elle montre une certaine intelligence quant à la pratique de sa danse. On se doute que la suite de l’apprentissage de Kanade est loin d’être terminé, qu’elle va certainement souffrir autant physiquement que psychologiquement dans les tomes suivants, mais j’ai envie de savoir jusqu’où elle va aller et avec qui.

Côté graphisme, il y a parfois quelques maladresses et des problèmes de proportions, mais CUVIE le dit elle-même, son trait n’était pas maîtrisé au début de la série. Mis à part ça, j’ai trouvé l’ensemble très agréable à lire. Je salue le courage de la mangaka de s’attaquer à ce thème, car un ballet c’est musical, dansant (bien évidemment) et coloré, difficile de faire passer tout cela sur une feuille de papier mais elle s’en sort très bien. Je n’ai pas trouvé son dessin trop statique dans les scènes de ballet.

Ce premier tome peut-être considéré comme une introduction, et à la danse classique et à l’histoire, mais celui-ci est très prometteur. Kurokawa nous propose un manga avec un thème jusqu’alors peu exploité.

Tome 2 par Aela

Après un tome 1 enthousiasmant de mon point de vue, j’avais hâte de retrouver Kanade et de voir comment elle allait évoluer et comment elle allait affirmer sa passion pour la danse.

« Quel moment magique !! »

Kanade fait ses premiers pas sur scène dans le rôle de Cupidon dans le ballet Don Quichotte, chaussée seulement de ses demi-pointes, elle avait eu du mal à l’appréhender et à donner vie à ce personnage. Et finalement, sa joie de danser et son dynamisme séduisent les spectateurs, et même si elle n’a dansé que peu de temps, les applaudissements fusent. Ce spectacle est aussi l’occasion d’introduire un nouveau personnage, Sakura Kurisu, vedette des concours juniors, elle est là pour observer car dans le monde de la danse, la concurrence et la pression sont fortes. Elle juge Shoko trop scolaire mais est intriguée par Kanade. Bref, le genre de personnage imbu de sa personne qu’on adore détester. Mais c’est surtout la rivale qui va permettre à Kanade de se dépasser. C’est un schéma classique dans les mangas sportifs, il faut toujours un ou une rivale digne de ce nom.

« Alors arrêtez de rêver »

Ce tome va être essentiellement axé sur la nouvelle rivalité, j’aurais peut-être aimé que cela soit un peu moins brutal mais je comprends qu’il fallait donner rapidement un objectif à atteindre à Kanade, et le défi qu’elle et Sakura se lance en est un parfait exemple. Sakura devient un excellent stimulateur pour Kanade, puisqu’elle excelle et qu’elle est promise à un grand avenir. Elle est douée, très douée, trop douée peut-être… Elle est hautaine et mûre, maitrisant parfaitement des chorégraphies compliquées. Mais même sur le papier, j’ai l’impression de voir danser une poupée mécanique, elle exécute merveilleusement mais elle ne me procure aucun sentiment. C’est grâce à l’excursion de Kanade et Shoko à l’école de danse Kurisu que j’ai compris pourquoi, Sakura me laissait de marbre dans sa danse. Sa mère… Intransigeante, implacable et autoritaire… Le genre de personnage qui ne laisse rien passer et qui ne pardonne aucune erreur, qui décide du niveau d’une danseuse sur une position et qui ne changera pas d’avis… Pas de place pour les faibles dans son école… Elle me donne l’impression d’essayer de réaliser ou de prolonger son rêve à travers sa fille. Cette école donne une vision très stricte de la danse où le plaisir est secondaire, où l’entrainement et la souffrance prime pour accéder au sommet. Deux visions s’opposent représentées par Sakura et Kanade. Mais je ne doute pas que cette rivalité, qui pour le moment n’est pas très saine, va rapidement devenir équilibrée et stimulante.

« En scène !! »

Kanade se retrouve donc à préparer un concours tout en essayant de trouver ses marques avec ses pointes. Car oui, une fois sur ses pointes elle éprouve toutes les difficultés du monde à trouver équilibre, puissance et élégance. Il faut un temps d’adaptation dû au déplacement de son centre de gravité. Mais ce n’est pas le genre de Kanade de se laisser abattre, sa passion pour la danse la pousse à se dépasser et elle commence à penser à un avenir professionnel sur les grandes scènes du monde. Et même ses parents vont la soutenir sans ce choix.

Ce que j’apprécie beaucoup dans En Scène !, c’est que CUVIE nous propose un titre réaliste avec des termes techniques et où elle montre que les échauffements et différents exercices d’assouplissement sont primordiaux. Que le choix des costumes et de la couleur est tout aussi important pour la danseuse pour donner corps et âme au personnage qu’elle interprète. J’ai appris des termes techniques que je ne connaissais pas comme le coup-de-pied. Et CUVIE est très terre à terre en expliquant que la danse coûte cher, très cher. Le dessin gagne en maturité et en dynamisme même si parfois il y a quelques soucis de perspective. J’ai apprécié la lecture de ce tome qui confirme ma bonne impression. 

 

  • Scénario
  • Dessin
3.8

En conclusion

Une bonne surprise !!!

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