En Garde !

Avis principal par Beldaran

La collection Sport Addict des éditions Pika s’est enrichi en mars dernier d’une nouvelle série courte qui traite d’un sport peu abordé en manga, l’escrime. C’est un sport dans lequel les français excellent aux Jeux Olympiques et surtout le français en est la langue officielle. J’étais assez enthousiaste avant la lecture qui malheureusement, ne m’a pas emballé plus que ça, surtout que nous n’apprenons pas grand-chose sur ce sport pour le moment.

C’est un récit sportif où une néophyte complète se révèle avoir des prédispositions pour la discipline. Nous comprenons rapidement que Tamaru Tokihiko s’appuie sur les codes du genre et en profite pour enfiler l’ensemble des clichés comme des perles, avec en bonus, le vieux pervers libidineux qui ne sert strictement à rien. Je n’ai rien contre les codes, ils sont nécessaires, s’ils sont employés de manière efficace. Dans ce cas, l’ensemble manque de souffle et fatalement d’enjeux. Les évènements s’enchainent rapidement de façon plutôt artificielle et le résultat manque d’attrait, face à tant de prévisibilité. La narration faiblarde s’explique sûrement par la longueur du titre, bouclé en 3 volumes, qui essaie donc d’aller à l’essentiel et qui de fait m’a perdue.

La construction du récit est classique, un événement anodin met Chika sur la route de l’escrime alors qu’elle possède une réputation assez sulfureuse. D’ailleurs, je n’ai pas accroché au personnage, ce qui explique également que j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire. De fil en aiguille, elle rejoint le club d’escrime au bord de la dissolution alors qu’elle est harcelée par la méchante fille du proviseur. Je passe sur le professeur responsable qui est inutile et agaçant au possible. S’en suit l’entrainement et en toute logique le premier tournoi alors qu’elle ne connaît pas toutes les règles. L’auteur glisse quelques menues informations. Je trouve cela assez léger, même si je comprends la volonté de ne pas alourdir le texte. En revanche, j’ai l’impression qu’ils utilisent un fleuret plutôt qu’une épée par rapport à la poignée. Le fait que personne ne présente les trois armes de l’escrime est assez surprenant, même si encore une fois, l’intérêt est d’aller à l’essentiel pour un rendu dynamique. J’ai également tiqué sur le fait que Chika soit recrutée après un essai sans protection (le casque au moins) mais je chipote peut-être.

Les dernières pages nous proposent le premier tournoi pour Chika qui revêt une importance capitale pour la survie du club et ça dérape, surtout que Chika est rattrapée par une ancienne promesse. Suspense.

Je reconnais un élément positif à la série. Elle permet de mettre en avant un sport qui passe un peu inaperçu dans notre contrée malgré ces plus de 50000 licenciés. Si cela peut permettre à des personnes de s’y intéresser alors pari gagné. A noter que l’éditeur a mis en avant la Fédération Française d’Escrime donc c’est vraiment chouette.

Les personnages sont nombreux et ce sont des stéréotypes du genre. Chika est celle qui est la plus travaillée, notamment avec certains événements de son enfance qui ont façonné la lycéenne qu’elle est devenue. Un des faits m’a laissé perplexe mais bon. Elle est brut de décoffrage et quand elle s’enflamme, parle sans réfléchir pour finir par regretter ensuite. Son caractère explosif m’a souvent agacé. L’apparition de sa future rivale devrait encore plus la dynamiser.  Je ne présente pas les autres, condensés de clichés mais nécessaire pour faire avancer le récit.

Les graphismes sont corrects. Le trait de l’auteur est fin et précis. Les angles de vue des combats sont variés ce qui est appréciable. Certains personnages ont des expressions assez figées.

L’édition est dans les standards du label Sport Addict avec une bonne qualité d’impression et la présence de pages couleur. La traduction, signée Lilian Lebrun, est convaincante.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Pika.