Avis principal par Aela
@Ellie #jenaipasdepetitami est la nouveauté shôjo des éditions Kana qui est arrivé dans nos librairies à la fin du mois d’Août 2018. C’est la première fois qu’un titre de Momo Fuji est édité en France. @Ellie est prépublié dans le magazine Dessert des éditions Kôdensha, à l’heure où j’écris cette chronique (Mars 2019), 8 tomes sont disponibles au Japon tandis que le 3ème vient sortir en France. Je dois avouer que les dernières nouveautés shôjo des éditions Kana me font souvent de l’œil, j’aime beaucoup leurs derniers choix éditoriaux comme Irrésistible qui avait été une très bonne surprise. Avec le thème abordé, @Ellie, se veut un shôjo dans l’air du temps et cherchant à casser les codes. Ce titre m’intriguait beaucoup, et je me demandais si mon enthousiasme n’allait pas retomber comme un soufflé au fromage sorti trop tôt du four ^_^
@Ellie raconte l’histoire d’Eriko Ichimura, une lycéenne très très très très discrète, genre elle se considère carrément transparente et de facto, la majorité de ses camarades de classe ignore même son existence. Qu’importe puisqu’Eriko existe sur Twitter où elle livre sans filtre ses pensées et ses fantasmes, un monde imaginaire à son image. Mais des amis virtuels remplacent-ils vraiment des amis réels ? J’ai trouvé ce postulat de départ très intéressant car très actuel. On pourrait tout de suite se dire que Momo Fuji grossit volontairement le trait mais je peux vous assurer, pour avoir une ado à la maison, que son téléphone est greffé à sa main tel un organe essentiel de son corps qui péricliterait sans. Et je peux imaginer sans peine, les vies inventés sur les réseaux sociaux par les ados, et à bien y réfléchir par les adultes aussi. Eriko vit donc sa petite vie tranquille… Mais… Mais… Car il y a toujours un mais… Son « secret » est découvert par Akira Ômi, qui n’est autre que l’objet de tous ses fantasmes. Mais… Mais… Mais… Car il a toujours un second mais… Akira Ômi est très très loin de la personne fantasmée par Eriko, il n’est pas le beau lycéen gentil, prévenant et serviable, c’est même tout le contraire du prince charmant, il est même particulièrement arrogant. Un choc pour notre pauvre Eriko qui avait idéalisé la personnalité d’Ômi. Et malgré les différences, Eriko et Ômi vont se rapprocher doucement, même s’il est très loin d’être parfait, Ômi va permettre à Eriko de s’affirmer. Je serais tenter de dire que malgré la légèreté du récit, Momo Fuji tente de faire passer le message que les relations réelles sont bénéfiques pour le développement de chacun et qu’il faut savoir faire l’équilibre entre le réel et le virtuel. Tout au long du manga, le réel et le virtuel se heurtent constamment mais c’est seulement au contact d’Ômi qu’Eriko évolue vraiment.
J’ai trouvé ce premier tome assez dense niveau lecture, entre les tweets déjantés d’Eriko et les dialogues, il faut un peu de temps pour venir à bout du tome. Ce que j’ai trouvé appréciable, c’est que la mangaka fait très vite avancer son intrigue, et ça semble être la mouvance actuelle de ne pas faire traîner pendant 40 tomes avant la déclaration, il faut que cela soit dynamique. Et j’aime ces nouveaux shôjo…
Le dessin est efficace et reste classique, le découpage est efficace et donne du pep’s à l’ensemble. Il n’y a guère que la bouche tordue d’Eriko quand elle fantasme qui m’aura quelque peu dérangée, mais là, je pinaille un peu ^_^
Une fois ce premier tome refermé, je n’ai plus vraiment de doutes, @Ellie ne casse pas les codes du shôjo comme l’avait pu faire Irrésistible. Il s’agit bel et bien d’une romance scolaire, mais est-ce dérangeant ?, un peu déjanté avec une héroïne qui s’est inventé un monde. Le côté moderne du manga est apporté par l’importance donné à Twitter dans le récit et dans la vie de l’héroïne. Un premier tome très sympathique.
Chronique réalisée grâce au service presse Kana.
Tome 2 - Aela
Le tome 1 de @Ellie avait été une bonne surprise niveau lecture, si le fond est une classique romance lycéenne, la forme l’est beaucoup moins. Du coup, j’avais un peu hâte de lire le tome 2, la mangaka laissant ses héros dans une situation quelque peu cocasse qui est vite résolue et qui a permis à Eriko de laisser libre court à ses fantasmes. Ce passage est plutôt drôle et permet d’introduire la famille d’Eriko qui a l’air aussi d’en tenir une couche.
Au travers de situations ubuesques, je ne remercierai jamais assez les fantasmes complètement tordus d’Eriko qui donnent ce ton complètement décalé au récit, ce deuxième tome met surtout l’accent sur la personnalité d’Ômi. Sa rencontre avec son ancien ami du collège à la fin du tome m’avait craindre un début de triangle amoureux mais il n’en est rien. Aoba est plus un catalyseur pour Eriko et Ômi. Il permet à Eriko de découvrir le passé d’Ômi et de mieux le comprendre et se comprendre puisqu’elle se reconnaît un peu en Aoba quand il lui dit qu’il était transparent au collège et qu’il est, malgré tout, devenu « populaire » au lycée. Tandis que nous lecteurs, nous découvrons un Ômi bien éloigné de ce qu’il avait laissé paraître dans le tome 1 à savoir un beau gosse arrogant. Au final, Ômi est bien plus complexe… Il s’est forgé une carapace à son entrée au lycée, il a peur d’être blessé et de blesser. Il s’isole pour ne pas revivre son amitié avec Aoba qui s’est mal terminée, où les deux ont malheureusement soufferts. Il se montre également jaloux et possessif envers Eriko dès que Aoba approche cette dernière d’un peu trop près. La mangaka ne lésine pas sur les effets pour retranscrire les moments de gêne entre les deux héros, ce qui donne un shôjo acidulé saupoudré de guimauve. Et ça j’aime !!!
Ce que j’ai également apprécié, c’est qu’il ne faut pas s’arrêter à cette première couche de guimauve, il faut gratter un peu pour découvrir que @Ellie, c’est un peu plus que cela, j’ai trouvé qu’il y avait un vrai questionnement sur cette période difficile qu’est l’adolescence où chacun essaye de s’affirmer tant bien que mal. Est-ce qu’Eriko va enfin réussir à exister aux yeux de ses camarades ? Est-ce qu’Ômi va enfin assumer sa vraie personnalité devant tout le monde ? Est-ce qu’ils vont assumer le fait qu’ils se plaisent ? Car, il ne faut pas se mentir, ils sont aussi maladroits l’un que l’autre dès qu’il s’agit de relations amoureuses, il faut dire aussi qu’Ômi n’est pas vraiment aidé par les fantasmes d’Eriko.
Un deuxième tome qui confirme ma bonne impression que m’avait laissé le tome 1. C’est frais, c’est mignon et très actuel. Une bonne pioche de la part de Kana.
Chronique réalisée grâce au service presse Kana.
Tome 3 - Aela
Après 2 tomes qui m’avaient laissés une bonne impression, j’avais hâte de me replonger dans les fantasmes complètement idiots d’Ellie. Mais sont-ils réellement tous idiots ? Toujours avec un ton très moderne et actuel, Momo Fuji continue de dévoiler son récit, certes classique dans sa construction, mais diablement efficace. Ellie et Ômi deviennent de plus en plus attendrissants et attachants.
Après des révisions pleines de rebondissements, l’heure est maintenant aux résultats des examens et il est bon de rappeler que si Ellie obtient 70 points dans toutes les matières, Ômi reprendra le flirt où il s’était arrêté. Autant dire que niveau motivation, Ellie avait une excellente raison pour se donner à fond. Et alors ? Elle n’a pas réussi le challenge imposé par Ômi et il ne peut s’empêcher de la taquiner au plus grand plaisir du lecteur. Et alors que tout semblait en bonne voie et quand bien même en ayant imaginé la scène des centaines de fois, Ellie se retrouve bien dépourvue confrontée à la réalité, voilà qu’apparaît un nouveau protagoniste. Et pour une fois, ce personnage ne semble pas introduit pour créer un triangle amoureux qui aurait carrément eu l’air bancal. Reo Takagi ressemble à un voyou, mais rappelons que l’habit ne fait pas le moine, et lui Sara et lui ont l’air de bien se connaître. Pour le moment, je me demande un peu quel sera réellement le rôle de ce personnage, mais son arrivée permet à la mangaka de développer un peu plus le personnage de Sara…Ellie et Ômi se rapproche de plus en plus, malgré les obstacles qu’ils rencontrent, et finissent par mettre des mots sur ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre. Mais après avoir fantasmé une vie amoureuse, parfois un peu perverse, difficile de se retrouver face à une personne réelle qui a de vrais sentiments. Ellie est toujours maladroite mais c’est ce qui plaît à Ômi, c’est qu’elle ne ressemble pas aux lycéennes stéréotypées qu’il peut croiser tous les jours au lycée.
Ce tome 3 permet d’aborder, de façon assez légère quand on compare avec d’autres titres (Life), le thème de l’ijime soit le mot japonais pour désigner le harcèlement scolaire. Une photo d’Ômi et d’Ellie circule, la rumeur enfle très rapidement… Et c’est la pauvre Sara qui subit les brimades car tout le monde pense que c’est elle sur la photo. Le harcèlement scolaire est une réalité quelque soit le lycée, quelque soit le pays et souvent pour des futilités. J’ai apprécié que cela soit abordé et montré dans le manga et j’ai surtout apprécié le fait que ce passage ne tombe pas directement dans l’exagération. Il faut dire que Sara prend la chose avec philosophie car elle sait que cela vite s’arrêter même s’il y a une raison très logique à l’arrêt des brimades.
La fin du volume est dédié à l’évènement sportif que l’on retrouve dans tous les shôjos, c’est aussi l’occasion de montrer un peu plus l’attachement qui se développe entre Ômi et Ellie, les scènes mignonnes et touchantes s’enchaînent pour mon grand plaisir. Les dernières pages introduisent un nouveau personnage du nom de Kanane qui devrait apporter un peu de piment à l’histoire de nos deux héros. Sachant que Kanane suit le compte Twitter d’Ellie et qu’il le trouve complètement stupide, ça risque de remuer fortement. J’ai hâte de lire le tome 4 pour voir comment Momo Fuji va faire évoluer son histoire.
Chronique réalisée grâce au service presse Kana.
Tome 5 par Maccha
Après leur premier baiser, notre couple se rend chez Ômi pour profiter d’un moment en tête-à-tête. Cependant, les fantasmes d’Ellie sont rapidement interrompus par Sakura, la cousine d’Ômi, qui débarque, ainsi que son père, leur professeur. Ellie et Ômi forment un couple attachant mais Sakura sème le doute dans le cœur d’Ellie : sortent-ils vraiment ensemble ? Bien qu’Ômi considère Sakura comme une sœur, celle-ci semble bien attachée à son cousin.
C’est la période de Noël, puis du Nouvel An. Nos tourtereaux voient leurs moments ensemble souvent interrompus par leurs familles respectives.
Dans la deuxième moitié du tome, Kaname fait son apparition. Accro aux jeux vidéo, il passe pour un sale type qui critique tout. Mais en réalité, il a du mal à interagir avec les gens dans le monde réel et à comprendre leurs émotions. Pour une fois, c’est Ellie qui joue le rôle de guide pour quelqu'un. Elle le motive à changer et à ne pas attendre une "prochaine vie" pour faire évoluer les choses.
Kaname, malgré lui, est drôle et possède un côté touchant. De leur côté, Ômi et Ellie qui forment un couple attendrissant et amusant, avec Ômi qui sait faire sentir à Ellie son amour et cette dernière qui gère bien les choses quand il faut, malgré ses délires et ses doutes. Des scènes qui peuvent paraître clichés du genre (comme la jeune cousine rivale amoureuse), restent drôles grâce au caractère d’Ellie.
La série reste sympathique et rafraîchissante grâce aux personnages.
Chronique réalisée grâce au service presse Kana.
Tome 6 par Maccha
La Saint-Valentin approche. Kaname, ayant découvert qu’Ellie est l’autrice des tweets, souhaite devenir son ami. Cependant, celle-ci interprète mal ses intentions et imagine qu’il s’agit d’une forme de chantage. Kaname, bien que direct et droit, est souvent à côté de la plaque sans le réaliser. Il donne ainsi de mauvais conseils à Ellie, ce qui la pousse à perdre courage après une dispute avec son amie Sara. Heureusement, grâce au soutien d’Ômi et de Reo, elles font la paix et se lancent dans la préparation des chocolats de la Saint-Valentin.
On a toujours droit à des scènes de flirts romantiques entre nos deux tourtereaux. Maintenant que son quotidien a changé, Ellie décide d’arrêter d’écrire ses fantasmes pour raconter sa nouvelle réalité même si ses fantasmes ont davantage de succès, mais elle ne peut arrêter son imagination débordante. Elle a toujours sa tendance à se dénigrer, se sentant effacée face à Ômi, très populaire, ce qui créé des incompréhensions dans le couple. De son côté, Sara, avec sa personnalité tsundere, est toujours un peu dure avec son ami d’enfance, Reo, qui se montre bien compréhensif et patient.
Les deux filles discutent de sujets intimes en rappelant qu'il est bien normal que les filles y pensent aussi et qu'elles aient des fantasmes. Pourtant, Ellie semble encore ignorer certains détails alors qu'elle ne semble pas être particulièrement naïve.
La présence de Kaname autour d’Ellie ne réjouit pas Ômi, qui, malgré tout, tente de devenir son ami pour faire plaisir à celle-ci, alors qu'ils pensent toujours que le pauvre Kaname cherche à la faire chanter. J'ai bien ri à la scène avec les trois, Ômi, Ellie et Kaname, avec ce dernier perdu. Refroidi en apprenant qu’Ellie a un petit ami, il est néanmoins touché par ses propos. Toujours aussi direct et spontané, il fait une déclaration inattendue à la dernière page.
Ce tome, mêlant amitié et amour, reste à la fois drôle et touchant.
Chronique réalisée grâce au service presse Kana.
Tome 7 par Maccha
Kaname, fou d’amour pour Ellie, n’hésite pas à dire tout ce qui lui passe par la tête. Un triangle amoureux qui pourrait être classique est bien drôle avec des personnages pareils. Entre les rougissements des jeunes et les délires d'Ellie, ils sont aussi touchants.
Alors qu'ils se préparent pour l'événement sportif du lycée, Ômi essaie de rester inaccessible pour épargner Ellie. Cependant, paniqué par la présence de Kaname, il ne souhaite plus cacher leur couple. Kaname, de son côté, se bat à sa façon. Les deux garçons finissent par discuter à cœur ouvert, et malgré leur rivalité, un début d’amitié semble émerger et s’encourageant même mutuellement.
Des rumeurs commencent à circuler à l’école sur Kaname et Ellie. Sans se douter, elle l'encourage Kaname dans son amour. Kaname reste surprenant et étrange avec ses réactions inattendues. Il est même odieux avec Ellie qui finit par être consolée par les filles de la classe. Cependant il reste touchant et drôle. On voit que le monde réel est dur pour lui mais il apprend à s’y adapter.
On a toujours notre dose de comédie et de romantisme avec les flirts de nos tourtereaux. Kaname apporte un peu de piment dans ce tome, en évitant tout de même une grande tension.
Chronique réalisée grâce au service presse Kana.
Tome 12 par Maccha
Après leur première grande dispute et réconciliation, ainsi que la fin de la fête de sport où Ellie s'est donnée à fond, Ômi l'invite chez lui. C'est enfin leur grand moment entre complicité et tendresse.
Notre héroïne célèbre ses 17 ans, en réalisant ses rêves, entourée de ses amis et de son amoureux.
La deuxième moitié du tome est consacrée à deux histoires annexes. Kaname, qui était peu présent dans les derniers tomes, revient dans la première. Ayant toujours du mal avec les relations humaines, il fait de son mieux. C'est un personnage qui m'a touchée et je suis contente de le retrouver, ainsi que de voir qu'Ômi le comprenne enfin et que leur relation progresse.
Enfin, le dernier chapitre emmène nos personnages en groupe à Miaouland. Alors qu'Ômi aurait préféré être en tête-à-tête avec Ellie pour leur premier voyage, ils doivent agir pour sauver le nouveau couple formé par leurs amis Yamada et Maria. Au menu, toujours de l'amour et de l'amitié.
En lisant le synopsis au départ, j'avais peur que la lecture soit gênante avec une fille qui fantasme et un garçon qui en abuse mais finalement dès le premier tome, les deux personnages ont su séduire. Ellie est certes un peu particulière avec son imagination débordante et ses tweets déjantés mais cela a son charme et elle manquait aussi de confiance en soi, et Ômi, bien qu'il soit assez différent de ce qu'elle avait imaginé a toujours su montrer sa gentillesse. Ils ont chacun un côté drôle et touchant, comme Kaname. Ellie qui était effacée et réservée derrière ses fantasmes dans le monde virtuel a pu trouver sa place dans le monde réel. Ômi a aussi fait des efforts pour la suivre et ne pas rester derrière, pour se montrer tel qu'il est et être aussi honnête qu'elle. J'ai également bien apprécié le personnage de Reo, toujours bienveillant et généreux, et je suis contente que Sara a également évolué et changé son attitude envers ce dernier.
Ce fut une lecture plaisante avec des personnages drôles et attachants qui ont su évoluer petit à petit.
Chronique réalisée grâce au service presse Kana.
En conclusion
Un premier tome très très sympathique qui pose de bonnes bases pour la suite.
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