Éclat(s) d’Âme

Éclat(s) d’Âme

Résumé :

« Deux jours avant les vacances d’été, je crois que… je suis mort ». C’est ce qu’a pensé Tasuku le jour où un de ses camarades de classe lui a piqué son smartphone, alors qu’il était en train de regarder une vidéo porno gay dessus. La rumeur s’est répandue comme une trainée de poudre. Tasuku, pense alors à se suicider, ne pouvant supporter cette réalité dont il n’avait pas encore complètement conscience lui-même, mais aussi par peur du regard de la société. Pourtant, alors qu’il s’apprête à sauter dans le vide, il aperçoit, au loin, une mystérieuse silhouette de jeune femme qui le devance et… saute dans le vide ?! Intrigué, terrorisé, il s’élance vers l’endroit d’où elle a sauté. Il y découvre, stupéfait, que la jeune femme est encore en vie, et qu’elle est l’hôte d’une sorte de résidence associative, véritable safe space où se réunissent diverses personnes LGBT. De rencontre en rencontre, le jeune lycéen va apprendre à se connaître, à s’accepter, et trouver sa place dans le monde. Source : Akata

Avis principal par Beldaran

Après le très intéressant et didactique Le Mari de mon Frère, les éditions Akata nous proposent de découvrir une autre série qui aborde les préjugés dont est victime la communauté LGBT+. La série s’est terminée avec son 23ème chapitre à la fin du mois dernier et compte 4 tomes. Je vais rejoindre les chroniques dithyrambiques déjà publiées à la sortie du volume, tellement la lecture a été saisissante.

L’auteur.e est déjà connu.e en France pour la série Nabari qui fut publiée aux éditions Kazé mais qui est en arrêt de commercialisation. Yuhki Kamatani est également particulièrement concerné.e par les questionnements LGBT+ puiqu’iel est X Gender.

Nous découvrons le lycéen Tasuku qui vient de se faire outer. Il sombre dans une spirale négative et en vient à envisager le suicide. Finalement ses pas le guident jusqu’à un mystérieux salon de discussion, tenu par un hôte tout aussi énigmatique. Le récit, puissant, présente avec une grande justesse les violences homophobes que subissent les membres de la communauté LGBT+, cela va des railleries/humiliations des camarades de classe à la fausse ouverture d’esprit du professeur. La narration est bien rythmée, brillante, tout en introspection pour comprendre au mieux le mal-être du jeune homme, totalement perdu.

L’atmosphère qui se dégage des pages est particulière, incroyablement poétique, notamment grâce à une formidable mise en scène et de multiples métaphores pertinentes et poignantes.

L’histoire tourne autour de Tasuku dont la compréhension de lui-même et surtout l’acceptation de sa différence au fil de pages est prenante et ne fait jamais forcée. Le rendu est très naturel, juste. Son développement est épaulé par des personnages secondaires très intéressants dont le couple Haruko et Saki qui apporte de nouveaux questionnements. D’autres personnages naviguent au sein du salon de discussion et je suis impatiente de les découvrir dont la fameuse hôte qui reste réellement mystérieuse et qui a construit ce havre de paix.

Le trait de lu mangaka est fin, précis et détaillé. Les décors sont soignés. Chaque lieu dégage une ambiance particulière, l’intérieur chaleureux de la résidence associative s’oppose à l’atmosphère oppressante du lycée de Tasuku. Les métaphores visuelles qui explosent en pleine page sont magnifiques. Le travail effectué sur la mise en page laisse sans voix, c’est littéralement bluffant.

L’édition est très agréable avec une traduction fluide et des pages couleurs sur papier glacé.

  • Scénario
  • Dessin
4.8

En conclusion

Le premier tome d’ Eclat(s) d’âme offre une lecture bouleversante et touchante. C’est une série qu’il faut lire.

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