Avis principal par Beldaran
C’est la bonne période pour découvrir la dernière série en date de Q-HAYASHIDA qui est revenue aux éditions Soleil Manga, après la publication chaotique, faute de succès, de Dorohedoro. Je n’ai pas encore lu ce titre, je collecte les tomes lentement car c’est un budget mais j’ai vraiment apprécié l’adaptation animée diffusée sur Netflix.
Si la série était attendue, le cafouillage autour du prix qui, est passé de 9.99€ à 11.95€, lors du lancement a jeté un coup de froid car au final, nous avons un tome au format standard, à la qualité d’impression plutôt correcte et des pages couleurs. La valeur ajoutée devait venir de la jaquette en plastique transparent, à l’image de ce qui fut proposer au Japon. Le concept aura éloigné un nouveau public rebuté par le prix mais les fans de l’autrice seront passés à la caisse. A noter, qu’il y a même une erreur sur le traducteur, ce n’est pas le bon qui est crédité à la fin du tome.
Alors, si je fais abstraction de tout ça, c’est avec plaisir que j’ai plongé dans l’univers joyeusement délirant et poisseux de Q-HAYASHIDA. Cependant, malgré le côté emballant du récit, j’ai été régulièrement éjectée de ma lecture à cause de la traduction de Sylvain Chollet. C’est la première fois que j’ai le sentiment que le texte ne colle pas à l’histoire. Je passe sur l’écart de tonalité entre l’action et les dialogues mais, les choix de transformation des noms de certains personnages m’ont scié et qu’écrire sur le « tugudu », expression extraite d’une chanson humoristique des années 2000 (oui, je suis allée vérifier car je voyais les personnages se marrer mais je ne comprenais pas). C’est la première fois qu’une traduction a un effet aussi répulsif et quand je vois qu’il s’agit du même traducteur pour Dorohedoro, je suis peu enthousiaste pour la lecture.
Après cette longue introduction, il est temps de s’attaquer l’œuvre. L’histoire nous entraine dans l’infinité du cosmos, peuplé d’êtres étranges et pas forcément sympathiques. Nous voyageons aux côtés de Sanko Zaha dont une personne, quelque part, a décrété que ses os pouvaient exaucer n’importe quel vœu. Le vœu du jeune garçon, retrouver la personne en question et lui faire la peau car son existence se résume à fuir tous les malfrats du cosmos. Dans sa quête de fuite, de trucider le gars et de vivre une vie plutôt calme, il est accompagné par Avakian qui revêt la forme d’un sac squelette. Il aide et protège Sanko depuis qu’il est petit. Nous n’avons pas eu droit à leur rencontre mais un flash-back nous permet de saisir le lien qui les unit. Ce passage est également l’occasion de faire apparaître un personnage aussi charismatique que terrible et farfelu (au nom ridicule) et de développer l’univers. Ce qui marque avec ce monde cosmique, est qu’il ne semble avoir aucune limite, l’imagination de l’autrice étant foisonnante et s’accordant parfaitement à l’ambiance gore, tragi-comique. Il y a d’excellentes trouvailles qui nourrissent cet univers un brin malsain, avec tout un tas d’objets liés aux ténèbres, comme les os ou la peau qui permettent de faire de nombreuses choses.
Il persiste un décalage de ton savoureux entre les actions et les personnages. Il pleut des os et ça grouille d’entrailles dans un faux joyeux bazar galactique. En effet, se devine la présence d’un peuple armé, la Photoforce qui m’évoque un groupe de fanatiques religieux et dont l’objectif est clair, éliminer les fléaux (les noms là aussi).
En soi, l’histoire est assez simple, tout comme la construction des chapitres peut apparaître classique mais le tout est enveloppé dans un univers tellement sanglant rocambolesque que cela fonctionne du tonnerre. C’est une excellente introduction qui donne envie de découvrir la suite.
Une petite galerie de personnages prometteurs se constitue dans ce premier tome. Le duo des ténèbres, Sanko Zaha et Avakian en tête. Le duo reste mystérieux, notamment Avakian dont on sait peu de choses pour le moment. C’est un binôme efficace qui se complète parfaitement. Maintenant, qu’ils ont un moyen de transport efficace, gageons qu’ils rencontreront d’autres êtres aussi sanguinaires que déjantés.
La force du récit réside dans les graphismes de l’autrice dont le trait nerveux regorge d’idées brillantes que ce soit dans les décors ou le design des êtres du cosmos (Box est incroyable). Ils participent à l’immersion. Le découpage classique est dynamisé par le trait vif de l’autrice. Elle parvient à rendre des moments terribles, drôles : prouesse !
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Soleil Manga.
En conclusion
Si je fais abstraction de la traduction, Dai Dark est un space opera qui démarre en fanfare sanglante et jubilatoire. Heureusement, j’ai la suite sous la main.
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