Clown Doctor

Médaille d’argent au 15ème Japan International Manga Award en 2021, il s’agit de l’adaptation d’une œuvre de Feng Shi par l’artiste Cory (Make a Wish!, Why Not ?), avec l’aide de l’éditeur Mirror Fiction. Le one-shot met à l’honneur les clowns hospitaliers qu’on découvre avec Xiao Han, une jeune fille qui doit faire face à la perte de sa petite sœur et trouve une nouvelle perspective en rejoignant ces gens qui se donnent comme mission de permettre à chacun de retrouver son sourire, que ce soit les malades ou les parents.

Bien qu’elle me fasse penser au film Docteur Patch, en voyant la couverture avec l’expression sérieuse de l’héroïne malgré le nez rouge qu’elle porte, j’avais peur que ce soit une histoire triste et déprimante mais malgré les thèmes de deuil et de culpabilité, l’ambiance s’allège au fur et à mesure que l’histoire avance, comme l’héroïne qui avance. C’est une jeune fille sérieuse qui a dû prendre sur elle depuis la maladie de sa petite sœur et s’en veut de ne pas être présente dans les derniers moments de cette dernière.  C’est aussi intéressant de voir un personnage plutôt sérieux devenir un clown hospitalier qui doit divertir les patients. Rapidement elle a la réputation d’être « la reine du zéro échec » avec son apparence perfectionniste et elle a du mal à être drôle mais n’hésite pas à solliciter l’aide des autres clowns et avec Li Yu-Guang, un drôle de garçon, ils réussissent à former un binôme qui se complète.

Les hôpiclowns allègent l’ambiance pesante de l’hôpital. Ce sont des bénévoles qui s’entrainent dur et se donnent à fond pour chaque enfant. L’équipe est soudée, s’entraide et une bonne ambiance règne. J’ai bien aimé cette ambiance de solidarité. Les enfants sont mignons, Li Yu-Guang est attachant avec ses réactions et c’est agréable de voir l’évolution de Xiao Han et qu’elle veuille changer. Elle qui détestait l’hôpital entre l’odeur de désinfectant et la froideur, se relève peu à peu de sa perte et fait son deuil. J’ai aussi apprécié que ses parents ne sont pas oubliés. Il y a de nombreuses scènes touchantes.

C’est une histoire humaine avec des moments touchants. Le seul regret concerne le format court du manhua. J’aurais aimé plus d’approfondissements sur certains points notamment avec Yu-Guang, leur relation et le devenir des personnages, même si on a l’essentiel et ce qu’il faut pour qu’on puisse imaginer le reste.

On apprécie le travail effectué pour présenter le métier des clowns hospitaliers, un métier important pour l’état d’esprit des malades en leur offrant un instant de bonheur qui leur est nécessaire pour qu’ils oublient leur douleur un instant.

Le one-shot fait 123 pages avec six chapitres (appelés « smiles ») et contient un bonus de 21 pages intéressant, présentant le travail de l’équipe de réalisation du manhua, la naissance de cette adaptation, le métier et les accessoires des clowns, leur recherche sur le métier des clowns sur le terrain et expliquant aussi comment cela a permis à la manhuajia d’affronter ses propres souvenirs douloureux de la perte d’un proche.

Le trait est agréable, le dessin est joli. J’ai juste trouvé le passage du premier au deuxième chapitre en peu perturbant, pensant avoir raté un passage. J’ai aussi trouvé l’apparence des parents plutôt drôle avec un trait qui fait jeune.