Ce qu’il reste de nos souvenirs

Avis principal par ladybird3000

A la lecture du résumé de ce volume, l’histoire m’a intriguée et je me suis laissée tenter par ce titre. Je pensais qu’il s’agissait d’un one-shot manga, mais il s’agit en réalité d’un roman. J’ai cependant quand même bien aimé le lire et voici mon avis.

L’histoire est racontée par Shû, un jeune garçon qui n’a aucun ami et ne souhaite pas s’en faire. Il passe ses pauses déjeuner dans une salle que personne ne fréquente et y écoute de la musique. Un jour, Naoka, l’une des filles populaires de sa classe, rentre dans la pièce. Elle l’aborde car elle est étonnée de le voir dans cette salle. Alors qu’il s’en va, elle fait tomber un tas de clés USB. Après l’avoir aidée à les ramasser et qu’elle soit partie, il se rend compte qu’il en reste une et la glisse dans sa poche. Le soir, il se souvient de la clé et remarque l’annotation « suicaide memory » écrite dessus. Il la branche alors et découvre un fichier nommé « testament » dans lequel est inscrit le souhait de Naoka de se suicider.

Ce récit commence par une page nous dévoilant que Shû assiste au suicide d’une de ses camarades, puis nous passons au chapitre 1 où il nous raconte sa rencontre avec Naoka et sa découverte de cette fameuse clé USB. Au fil des pages, nous comprenons que Shû cache quelque chose au fond de lui qui a dû le marquer, ce qui explique peut-être son isolement à l’école et le fait qu’il cherche à rester seul. Quant à Naoka, on ne comprend pas tout de suite pourquoi elle possède une clé sur laquelle elle a écrit son testament et son envie de se suicider. Mais au fur et à mesure, nous remarquons qu’elle semble oublier des choses, parfois futiles et des détails, mais qui montrent qu’elle ne va pas bien elle non plus. Sa mémoire lui échappe un peu plus chaque jour, et victime de crises de plus en plus fréquentes, sa vie s’étiole doucement.

Plus l’histoire avance, plus Shû se rapproche de Naoka et elle de lui, alors qu’au début, on voyait clairement qu’il essayait de l’éviter. Leur relation évolue, ils se rapprochent, liés par ce secret que leurs autres camarades ne connaissent pas.

Mais le récit cache encore d’autres secrets qui sont dévoilés à des moments clés, permettant de comprendre ce que Shû a vécu par le passé et à quel point cela l’a marqué. Ces événements font échos avec le présent et ce qu’il vit en étant auprès de Naoka et en sachant ce désir qu’elle cache aux autres de s’ôter la vie. Nous ressentons la douleur des deux personnages qui semblent essayer d’avancer ensemble en reposant l’un sur l’autre.

Sur la quatrième de couverture, nous pouvons lire la promesse que Shû fait à Naoka : « Le jour où tu mourras, je mourrai aussi. Si tu ne veux pas que ça arrive, tu n’as qu’à vivre ! ». Puis une note nous indique qu’une fois le mystère caché derrière cette promesse découvert, le lecteur aura envie de recommencer sa lecture du début. En effet, je pense qu’il peut y avoir une double lecture de cet ouvrage, car une fois que l’on comprend tout, cela donne envie de reprendre du début pour y voir des messages cachés que nous n’avions pas forcément compris au premier abord. Il y a notamment des passages où le texte est écrit en italique, et lorsqu’on les relit en ayant tout cela en tête, nous comprenons pourquoi ils étaient inscrits ainsi.

J’ai beaucoup aimé lire cette histoire et découvrir les mystères qu’elle renferme, car au premier abord on ne se doute pas de tout ce qu’elle peut contenir. Les personnages sont bien écrits, on découvre toutes les épreuves qu’ils ont déjà vécues et tout ce qu’il leur reste encore à vivre. C’est un titre touchant et troublant.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Delcourt/Tonkam.