Berserk of Gluttony

Berserk of Gluttony

Résumé :

Dans le monde, il y a deux types d’individus : ceux qui sont dotés de compétences puissantes et les autres. Fate, modeste garde, s’est toujours retrouvé dans la seconde catégorie. En plus d’être inutile, son seul pouvoir agit comme une malédiction et lui procure une faim insatiable. Un jour, alors qu’il est de service, il tue un voleur qui s’était faufilé dans le château. Sa compétence s’active alors et dévore l’âme du malheureux. Découvrant un nouvel aspect de son pouvoir, celui d’ajouter les statistiques de ses victimes aux siennes, Fate commence son combat pour devenir plus fort et protéger celle qu’il aime. Mais tout pouvoir a un coût et la lutte pour ne pas sombrer dans la folie sera longue. Source : Mahô

Avis principal par Beldaran

Berserk of Gluttony est le premier light novel 100% japonais publié par les éditions Mahô. Cette saga de dark fanatsy est écrite par Ichika Isshiki et illustrée par Fame. Elle est éditée depuis 2017 par les éditions Micro Magazine et compte actuellement 7 volumes. A noter, que l’œuvre est adaptée en manga, chez le même éditeur, par Takino Daisuke depuis 2018 et compte 6 tomes parus à ce jour. Le résumé m’a attiré et le fait que cela ne soit pas un énième isekai également. Résultat, j’ai dévoré ce premier tome en une soirée. Cela se lit vite et bien. La lecture fut plaisante car l’histoire gagne en intérêt plus les pages tournent.

Nous sommes face à un univers de fantasy plutôt classique. Les êtres y sont dotés de compétences plus ou moins puissantes et plus ou moins utiles. C’est donc la loi du plus fort qui s’impose. Pour atténuer cet aspect, au sein de la capitale royale, Seyfert, sont réunis des saints chevaliers représentant les cinq familles illustres du Royaume. Personnes puissantes, censées protéger les faibles et surtout garder les frontières humaines contre un mal au pouvoir écrasant. Du moins sur le papier car dans les faits, la situation est différente à bien des égards.

Le bestiaire est tout ce qu’il y a de plus standard, du gobelin et du kobold entre autres, l’auteur ne cherche pas à dépayser le lecteur mais le conduit en terrain connu, ce qui explique peut-être le manque de passages descriptifs. C’est une remarque toute personnelle mais faute de descriptions développées, j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire, à concevoir le cadre du récit. Le quadrillage de la ville est rapidement donné mais c’est terriblement frustrant pour une lectrice comme moi qui a besoin d’une histoire bien en chair, pour visualiser les lieux où évoluent les protagonistes. C’est un choix de l’auteur qui lui permet d’aller à l’essentiel, sans fioriture donc si vous n’aimez pas les longues descriptions vous allez être enchantés.

L’histoire est bâtie sur de courts chapitres, cela offre une narration dynamique et efficace mais par moments, cela manque de fluidité dans les enchainements d’évènements. Les phases d’action sont plutôt bien construites. Elles ne trainent pas en longueur mais manquent peut-être un peu d’intensité, sauf un affrontement qui se termine en apothéose fracassante. Je craignais que la gestion des diverses compétences hache les duels mais ce n’est pas le cas, ces dernières s’insèrent parfaitement dans le récit.

Dans sa postface Ichika Isshiki indique qu’il souhaitait écrire une histoire qui prend sans cesse de l’envergure. Après la lecture de ce volume, je pense que l’objectif est tenu et ce n’est pas fini. Au de-là de la capacité du personnage principal, j’y reviendrai, le récit s’étoffe de multiples intrigues, notamment autour du contient de Gallia et clairement, cela donne envie de découvrir la suite.

Celui qui apporte tout son sel à l’histoire, c’est le jeune Fate Graphite, considéré comme un moins que rien à cause de sa compétence Gloutonnerie qui le condamne à une faim perpétuelle et qui a été mis au ban de la société. Réduit à rester au plus bas de l’échelle humaine, il subit son existence et subsiste misérablement. Jusqu’à ce que sa compétence révèle tout son potentiel et c’est le début d’une résurrection dont le prix devient de plus en plus lourd à payer.

Malgré son existence, Fate a conservé son bon cœur et fait souvent preuve de générosité mais il a aussi ses faiblesses, liées principalement à son faible niveau. J’ai réellement apprécié découvrir sa compétence qui devient monstrueuse, surtout lorsqu’il passe dans un certain état. L’auteur a vraiment travaillé ce point et c’est très plaisant à suivre. Le personnage ne se voit pas comme un héros, il tente comme il peut de maîtriser sa capacité et pour se faire il est épaulé par une arme dont le nom fait sourire, car elle lui ressemble sur de nombreux aspects. C’est un binôme étrange que nous observons évoluer et je suis impatiente de voir jusqu’où ils peuvent aller. L’élément très important dans la vie du jeune homme est incarné par Roxy Hart. J’ai toujours du mal avec les personnages féminins dans les LN car leur description est souvent horripilante et bien, fait appréciable, Roxy se révèle agréable à suivre, malgré quelques menus détails (oui, il faut bien que je chipote). C’est une jeune femme forte qui est condamné à incarner véritablement le rôle le plus noble du statut de saint chevalier. Naturellement, on perçoit un attachement certain, entre les deux jeunes gens, du côté de Fate c’est un respect exacerbé qui tend vers l’adoration et pour Roxy et bien grâce au chapitre bonus, nous comprenons qu’elle doit beaucoup au jeune homme. Ils se nourrissent l’un l’autre, ce qui leur permet d’avancer et d’aller à la rencontre des épreuves et elles s’annoncent nombreuses. Fate a fatalement choisit un chemin semé d’embuches et il aura fort à faire. Il est regrettable que les antagonistes soient des stéréotypes du genre mais bon, le lecteur aime détester certains personnages. J’aurais préféré un peu plus de nuances (je chipote, encore).

Les illustrations réalisées par Fame font le travail mais j’aurais apprécié plus de détails. Comme le récit, elles vont à l’essentiel et présentent les divers personnages en gros plan sur fond blanc ou noir. Je retiens surtout celle du chapitre 8 qui est réellement marquante. L’illustration en couleurs sur page double est très sympa aussi.

L’édition est bonne. Le volume est légèrement plus petit que le format LN proposé par les éditions Kurokawa donc la prise en main est agréable. Nous avons droit à quatre premières pages en couleurs dont la première reprend le visuel de couverture. Le choix de la police pour les compétences est pertinent. La traduction, signée Yukio Reuter, est correcte, même si certaines formulations font un peu forcées.

J’ajoute, si parmi vous, certaines et certains lisent en écoutant de la musique, je vous conseille pour cette lecture, d’écouter l’ost de Tales from Earthsea, composé par Tamiya Terashima. Il est disponible sur Spotify.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Mahô.

Tome 2 par Beldaran

Berserk of Gluttony LN T2

Une dizaine de mois après la sortie du premier tome, nous avons retrouvé Fate fin février, alors qu’il se dirige vers le continent de Gallia, afin d’épauler son amie Roxy Hart, envoyée sur la ligne de front. J’avais apprécié la lecture du premier volume et, force est de constater, que ce tome se lit vite et bien, même si j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire.

Fate a pris la direction de Gallia avec sa super épée, Greed, sa compétence gloutonne et une bourse bien pleine. Le tome retrace son périple jusqu’au territoire des monstres donc pas de Roxy à l’horizon puisqu’en fait, c’est elle qui le suit. C’est un élément logique car elle se déplace avec des troupes importantes alors que Fate est seul.

La construction est identique à celle du tome 1 en s’appuyant sur des chapitres courts, point agréable et entrainant qui rend l’arrêt de la lecture difficile. Néanmoins, le développement de l’histoire s’appuie sur de grosses ficelles, notamment une certaine rencontre mais j’y reviendrai.

Comme je l’écrivais, j’ai eu du mal à accrocher au début du voyage de Fate. La première étape de son périple est personnelle, elle le ramène dans son village natal. C’est l’occasion de rappeler le fonctionnement particulièrement injuste de ce monde puisque c’est la compétence qui définit la place de l’être dans la société. Fate pardonne plus ou moins mais comme il acquiert de nouvelles capacités, ce n’est pas dérangeant. De plus, l’auteur en profite pour explorer son univers qui manque toujours autant de description et cette absence n’est pas palier par les illustrations. Je regrette le manque de nuance du côté des villageois.

La deuxième étape du voyage de Fate voit le retour d’un personnage surpuissant entraperçu dans le premier tome, Myne. J’ai fait un rejet total du protagoniste, son caractère est absolument horripilant. L’auteur le fait correspondre à sa compétence particulière mais franchement.

Si je fais abstraction de son comportement, elle apporte une intrigue intéressante autour de la Gloutonnerie de Fate. Des suppositions étaient déjà possibles autour de la thématique des péchés capitaux mais elles se confirment et touchent également les armes. Les associations êtres vivants et armes s’annoncent attrayantes. Véritablement, ce point est intrigant car ces compétences singulières pèsent sur leur porteur. Ma curiosité a été titillée en ce qui concerne le prédécesseur de Fate. De plus, il semblerait que la Gloutonnerie tienne une place particulière parmi les porteurs de péchés.

Avant d’arriver à Gallia, un problème de charrette pousse le binôme à s’arrêter dans un village perdu et là paf, ils tombent sur un super Saint Chevalier qui offre une formation en trois jours express de bretteur au jeune homme. Le passage m’a fait sourire car c’est une énorme coïncidence mais bon, il faut bien que le petit se forme un peu car Greed n’est pas un très bon instructeur mais il n’est qu’une arme. La phase d’entrainement est moyennement palpitante, sauf qu’elle indique que la Gloutonnerie de Fate peut avoir une incidence sur celle des autres. Je râle mais le passage n’est pas significatif, seulement pour Fate. Il permet au Royaume de récupérer une place forte, importante dans la lutte contre les monstres.

Fate arrive enfin à Gallia mais doit s’acquitter de la dette qu’il a envers Myne. C’est le combat final du tome qui propulse la série de la fantasy à la science-fiction, d’une certaine façon. L’intérêt ne réside pas dans l’affrontement en lui-même mais dans ce qu’il révèle sur Gallia. Le continent semblait être très avance en terme technologique. Cela sent les humains qui ont bourdé et ont causé leur propre perte. Il faut voir si les monstres sont apparus suite à l’effondrement de Gallia. Il est évident que le sort des habitants de Gallia intrigue. Les humains du Royaume, peut-être leurs descendants, sont moins évolués, bien que les compétences des Saints Chevaliers compensent.

Le tome se clôt par une chapitre bonus sur Roxy, histoire d’écrire qu’elle est bien présente. Son chemin jusqu’à Gallia est expédié et se concentre sur sa rencontre avec un certain super Saint Chevalier qui va lui donner quelques tuyaux de combats. Roxy se positionne dans les pas de Fate. En revanche, alors qu’elle est une Saint Chevalier, tout le monde la nomme Demoiselle Roxy, point que j’ai trouvé aberrant mais c’est tout personnel. Dans le prochain volume elle devrait retrouver Fate.

En ce qui concerne les illustrations, le fait qu’elles ne soient pas harmonieusement réparties donne l’impression qu’il y en a moins. Je reconnais que leur intérêt est limité en première partie, surtout que nous avons droit à une Myne peu vêtue (classique et désespérant). FAME s’attache à mettre en scène les différentes formes de Greed et j’ai bien aimé la dernière. Les illustrations couleurs sont sympas, notamment la double page de Fate et Myne. L’autre met en scène Fate et le super Saint Chevalier qui ressemble fortement à Wilhelm de Re:Zero.

La narration du volume reste dynamique. J’ai eu plus de mal avec la première partie, même si je comprends sa nécessité dans la construction du personnage de Fate. La seconde s’est révélée plus intéressante par rapport aux questions qu’elle soulève sur les péchés capitaux et surtout sur la chute du continent de Gallia qui est à présent en proie aux monstres. Ma lecture fut donc inégale, tout en restant assez prenante pour me donner envie de connaître la suite des aventures de Fate.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Mahô.

  • Scénario
  • Dessin
3.5

En conclusion

Berserk of Gluttony propose un tome introductif prenant et convainquant. Je lirai la suite des péripéties de Fate avec plaisir.

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