Avis principal par Aela
Awa Koi est la nouveauté shôjo Panini de ce début d’été et marque le retour de Kanan Minami déjà largement éditée en France avec notamment Mariés mais pas trop, L’amour à tout prix, Honey X Honey ou encore Tsubaki Love. Awa Koi est donc la nouvelle série de Kanan Minami, elle est prébubliée dans le Sho-Comi depuis 2016 et compte actuellement 3 tomes au Japon. Alors, je vais être honnête dès le départ, je n’aime pas ce que propose Kanan Minami et quand il m’a été donné l’occasion de lire le premier tome d’Awa Koi, j’ai fait la grimace et je me suis demandée si j’arriverais au bout de ce premier tome. J’ai décidé de faire abstraction, de prendre du recul et tenter de lire Awa Koi comme si je ne connaissais pas l’œuvre de Kanan Minami, pas évident mais pas insurmontable non plus.
Il est temps maintenant d’entrer dans le vif du sujet en commençant par la couverture, le style de Kanan Minami est tout à fait reconnaissable et je trouve cette couverture très fraîche, sûrement les dizaines de bulles d’eau alors que les températures sont caniculaires au moment où j’écris ces mots (août 2018). La couverture ne laisse pas de doute concernant le thème, je vais me plonger dans une romance lycéenne. Je n’ai rien contre les romances lycéennes si elle sont bien pensées, est-ce que Kanan Minami va proposer autre chose que ce qu’elle propose habituellement ? Telle est la question…
Awa Koi raconte l’histoire de Yuka, jeune lycéenne de 16 ans, qui rêve d’avoir enfin un petit ami. Pas de surprise de ce côté-là, c’est classico-classique, surtout que la demoiselle ne se remet toujours pas du fait que son petit frère collégien ait, lui, une petite amie. Elle choisit alors de se lier d’amitié avec un trio de filles populaires dans l’espoir de faire des rencontres et de tomber sur le garçon idéal qui deviendrait son petit ami. Une héroïne classique jusqu’au bout des ongles. Une lycéenne un peu maladroite, plutôt jolie, qui ne trouve pas forcément sa place car elle fréquente des personnes qui ne lui ressemblent pas du coup, elle paraît parfois un peu idiote dans ses réactions.
Lors d’un rendez-vous arrangé, elle va faire la rencontre de Kentarô Nanase, et c’est là que j’ai croisé fortement les doigts pour ne pas me retrouver face à un héros dont Kanan Minami a le secret, à savoir un héros imbu de sa personne, riche, idole du lycée à qui on n’a pas le droit de dire non. Au fur et à mesure que je tourne les pages, je suis plutôt rassurée… Nanase ne ressemble pas au héros habituel… Enfin, pas à première vue… Il m’a semblé en retrait par rapport à ses amis et je n’ai pas cette impression qu’il cherchait à attirer tous les regards vers lui, il semble cacher quelque chose et si au fil des pages sa situation est rapidement expliquée, je sens que tout n’a pas été dit et j’espère que Nanase va être un héros plus complexe que le héros mâle alpha dominateur que nous sert Kanan Minami de façon récurrente. Je croise les doigts pour que la mangaka ne retombe pas dans ses travers de héros à ascendance macho.
Du côté de l’histoire, pas vraiment de surprises, on retrouve toutes les recettes et évènements que l’on peut croiser dans une romance lycéenne, le rendez-vous arrangé, la scène du train bondé, le conseil des élèves, le groupe de filles populaires qui sont de grosses pimbêches, je pourrais nuancer sur ce dernier point… Je n’ai pas aimé la réaction des filles, elles reprochent à Yuka d’être fausse mais elles le sont aussi en l’acceptant dans leur groupe et en essayant de l’éjecter comme une malpropre sous prétexte qu’elle n’est pas comme elles. Nanase qui vole au secours de Yuka lorsque cette dernière se retrouve dans une position délicate, avec comme cerise sur le gâteau, c’est que sa bonne action se retourne contre lui. Le conseil des élèves est peu développé dans ce tome mais qu’il s’y cacherait un ou deux rivaux amoureux ne serait guère étonnant. Je pense que ce point sera développé dans les tomes ultérieurs. J’ai aimé l’absence de certaines scènes dans ce premier tome, je pense notamment au baiser forcé et plus si affinité et plus ou moins forcé. C’est, avec le caractère du héros, le plus gros reproche que je fais à Kanan Minami, c’est de proposer ce genre de scène avec une héroïne soumise. J’ai toujours trouvé que ce genre de scène desservait un manga et n’apportait absolument rien à l’histoire. Pour Awa Koi, l’histoire est somme toute classique mais pas désagréable à lire. Et le titre gagne un peu de corps sans ces scènes. Une vraie bonne surprise me concernant. Je ne pensais pas écrire ça mais je suis curieuse de voir comment Kanan Minami va faire évoluer son histoire dans le tome 2, surtout au vu de la dernière page.
Pas de surprise côté dessin, le trait de Kanan Minami est facilement reconnaissable. Je pourrais lui reprocher d’avoir des personnages principaux qui se ressemblent tous. Après, c’est propre et net… Par contre, je crois que je vais créer un groupe qui va militer contre l’utilisation des trames à carreaux pour les uniformes scolaires ^_^’
Un premier tome d’une romance scolaire classique dont j’ai trouvé la lecture plaisante. Il plaira sans nul doute aux aficionados de Kanan Minami et de romances scolaires.
Fiche réalisée grâce au service presse de Panini Manga
Tome 2 - Aela
Après un tome 1 plutôt surprenant quand on connaît l’œuvre de Kanan Minami, j’étais plutôt curieuse de lire le tome 2 et de voir quelle direction allait prendre le scénario et l’évolution des personnages. Vais-je garder ma bonne impression ? Ou bien Kanan Minami va-t’elle retomber dans ses travers ? Telles sont les grandes questions ? La suite de cette chronique n’est pas garantie sans spoiler, vous êtes prévenus ;)
Yuka a fait sa déclaration à Kentarô et elle le regrette aussitôt et elle lui demande de tout oublier, et c’est là que le lecteur devra faire attention au propos de Kentarô car ils ne sont pas si innocents que cela. Dès le premier tome, je me doutais que Kentarô cachait quelque chose d’important et je ne me suis pas trompée. Par contre, je regrette la manière dont la mangaka amène cela dans son récit. Je trouve l’idée sympa mais pour le moment, je la trouve mal utilisée. Mais je donne un bon point à Kanan Minami car cela donne de la profondeur à Kentarô, il y a encore des détails qui peuvent me chiffonner un peu mais dans l’ensemble je suis réellement surprise de ce personnage. Il est très loin d’être détestable et tête à claque, bien au contraire. Comme quoi, mettre un peu de finesse de psychologie dans son récit tire ce dernier irrémédiablement vers le haut.
Je reviens maintenant sur la façon complètement abrupte dont est amené ce petit twist scénaristique. Kentarô avoue de but en blanc qu’il lui arrive de perdre la mémoire, pas une petite perte du genre « où ai-je mis mes lunettes ? » mais du genre à oublier son entourage. Et réponse de Yuka : « Ah, je vois... » Oh wait, what ?!!? Le garçon que tu aimes te dit ça comme ça sur le banc d’une gare et rien… Alors oui, je conçois parfaitement qu’elle ne sait pas quoi dire ni comment réagir mais, je sais pas moi, elle aurait pu poser quelques questions sur comment surviennent les pertes de mémoires et si ça fait longtemps qu’il les subit… Enfin, voilà, quoi, c’est pour moi un élément central du récit et cela se termine en 4 pages par un baiser… Je note que pour une fois, ce n’est pas un baiser forcé… Du coup, je sors le Champomy, c’est la première fois que je lis un Kanan Minami où il n’y a pas de baiser forcé dans les 2 premiers tomes, j’espère ne pas reboucher ma bouteille après la lecture du tome 3 ^_^’
Yuka et Kentarô entament donc leur relation de couple et se promettent de rentrer par la Road Couple le lendemain soir mais c’est sans compter sur l’élément perturbateur qui va faire une entrée en scène fracassante. Et cet élément perturbateur porte le doux nom de Suzuha… Et elle déboule sans prévenir pendant la fête et cause un petit choc émotionnel… Et voilà, comment à peine en couple, Kentarô oublie tout de sa relation avec Yuka. J’ai eu de la peine pour Yuka, elle n’est pas forcément très futée, je pourrais parfois la trouver attachiante mais elle est tenace… Elle cherche à comprendre le pourquoi du comment, quitte à mentir, mais elle veut savoir ce qu’il s’est déroulé dans le passé de Kentarô. Elle dévoile un pan de son caractère assez inattendu, elle se montre un poil égoïste, mais elle le fait pour protéger Kentarô. J’ai aimé sa réaction, elle est spontanée et elle montre à quel point elle est attaché à Kentarô. J’espère que nous n’entendrons plus parler de Suzuha dans la suite et qu’elle aura compris la leçon.
La seconde partie du tome est beaucoup classique et axée sur la vie au lycée. J’aime beaucoup la dynamique du conseil des élèves, cela donne beaucoup de fraîcheur au récit. Je lis une romance scolaire, la mangaka utilise tous les codes donc, pas vraiment de surprises. Néanmoins, j’ai apprécié de voir Yuka ne pas désespérer et continuer à faire des efforts pour que Kentarô tombe de nouveau amoureux d’elle. Je pourrais trouver que Kentarô retombe trop rapidement sous son charme mais j’aime à penser que s’il est tombé amoureux une première, il peut retomber amoureux une seconde fois.
Un tome 2 tout aussi surprenant que le premier, de temps à autre inégal et à la narration parfois peu maîtrisée. Mais je reste tout aussi surprise à la lecture de ce second que je l’ai été à la lecture du premier tome. Awa Koi est certes une romance lycéenne avec ses défauts mais à mille lieux de ce qu’a pu proposer Kanan Minami auparavant. La fin du tome 2 laisse entrevoir une romance entre Kagaya, membre elle aussi membre du conseil, et un de ses profs. Je ne suis pas trop fan de ce genre de développement mais je reste curieuse de voir comment cela va influencer le récit. Je garde donc, pour le moment, ma bonne impression sur Awa Koi et je suis curieuse de lire le tome 3.
Chronique réalisée grâce au service presse de Panini Manga.
En conclusion
Pour les amatrices de Kanan Minami et de romance scolaire.