Avis principal par Beldaran
A la fin du mois de mai, les jeunes éditions Mangetsu se sont lancées avec un titre sportif, toujours en cours de publication au Japon avec 24 volumes, Ao Ashi – Playmaker. C’est également à la fin du mois de mai que l’éditeur japonais, Shôgakukan, a annoncé une adaptation en série animée pour l’année prochaine. Les mangas de sport fonctionnent sur courant alternatif dans notre contrée, cela semble donc toujours être un pari pour les éditeurs. Mangetsu a choisi de publier simultanément les deux premiers tomes de la série de Yûgo Kobayashi et c’est un excellent choix. Je regrette d’ailleurs de ne pas avoir le troisième volume sous la main. Vous l’aurez compris, j’ai passé un très bon moment de lecture en compagnie d’Aoi Ashito et j’aurais souhaité poursuivre l’aventure, surtout que nous restons sur un petit suspense, certes moins intense que la dernière page du tome 1 mais, tout de même.
L’histoire nous plonge directement sur le terrain avec la coupe inter collèges du département d’Ehime. C’est l’occasion de rencontrer Aoi Ashito qui monopolise le ballon, apparaît assez sanguin et sûr de lui. Le protagoniste pourrait rebuter mais pourtant, j’ai l’ai trouvé immédiatement attachant. Son avenir se joue après le match, lors de sa rencontre avec Tatsuya Fukuda qui s’avère être l’entraineur U18 du Tokyo City Esperion. Il y a deux éléments qui accrochent d’emblée, le rythme de la narration, particulièrement dynamique et l’aspect réaliste du récit. Le héros ne se démarque pas tant que cela finalement, tant au niveau physique que technique, sa qualité est ailleurs et elle transparaît déjà dans ces deux premiers volumes. Il y a également un aspect humain qui est très intéressant à suivre.
Pour la partie réaliste, nous est rapidement exposée, la structure de formation des jeunes et le fait que très peu d’entres eux arriveront à un niveau pro car c’est un milieu très difficile où il y a finalement peu d’élus. Les différents clins d’œil au monde footballistique sont également plaisants, même si quelques notes explicatives n’auraient pas été de trop.
Le premier tome lance Aoi dans les tests de détection du club de Tokyo, grâce à l’appui de son grand-frère. D’ailleurs, sa famille est un véritable soutien et l’encourage à poursuivre son rêve. Le jeune garçon prend conscience de ses limites et de ses lacunes. Cela permet à d’autres personnages de percer.
Le deuxième tome est entièrement dévolu à la dernière épreuve, un match de haute volée contre la section U18. Les aspirants ne se connaissent pas et vont devoir développer de la cohésion et un esprit collectif alors que techniquement ils sont tous adversaires. C’est là, que le personnage d’Aoi est intéressant et démontre toute sa force. Il n’a qu’un objectif, jouer et marquer. Sa passion dévorante devrait toucher quelques joueurs. La construction du match est réellement intense et propose quelques surprises dont une de taille. Il est toujours plaisant de découvrir quelques tactiques également comme le jeu à la nantaise. Avec ce volume, Yûgo Kobayashi démontre son talent de tacticien dans la chorégraphie d’un match, en gérant l’intensité, du beau jeu et surtout la logique est respectée face à la force des U18. C’est vraiment encourageant pour la suite. En revanche, je regrette le comportement excessif, voire caricatural d’Akutsu. Sa vision du football pouvait se confronter à celle d’Aoi, sans sombrer dans la violence facile. Hormis le lycéen, deux autres collégiens se démarquent, le malin Ôtomo et le brillant Tachibana, tous deux boostés par l’énergie d’Aoi.
La fin du tome nous laisse sur le suspense concernant la sélection ou non d’Aoi mais une chose est sûre, l’envie de poursuivre l’aventure est bien là.
De manière générale, ce qu’on attend d’une œuvre sportive, c’est être embarqué par son rythme et surtout il s’agit de vibrer à la lecture. C’est chose réussie pour Ao Ashi grâce à ses graphismes, nerveux et ultra dynamiques lors des phases d’action. Il y a des angles de vue très pertinents et la mise en scène est bigrement efficace. L’auteur nous offre de très belles pleines pages. Le design des personnages est bien marqué et ils sont expressifs. En bref, le dessin est aussi emballant que l’histoire.
En ce qui concerne l’édition, pour un premier titre, elle est vraiment bonne. La qualité d’impression est top. Néanmoins, la couverture est aussi souple que les pages et ce n’est pas agréable car l’ouvrage n’a aucune tenue. C’est le seul bémol car après la qualité est là. La traduction, signée Anaïs Koechlin, est excellente.
En conclusion
En deux volumes, Ao Ashi pose des bases solides pour un récit énergique qui s’annonce particulièrement prometteur et palpitant. Je suis conquise.
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