About a love song

Avis principal par Beldaran

Hiroko Natsuno est connue en France pour deux titres parus aux éditions Hana, Souci d’amour (2019) et A 25:00 à Akasaka (2023, toujours en cours). Un de ses derniers boy’s love a été publié en avril dernier mais cette fois-ci aux éditions Taifu, About a love song. L’histoire a tellement bien marché au Japon qu’une suite devrait paraître sous peu.

Je craignais, avec l’age gap beaucoup plus important qu’annoncé, que la lecture soit dérangeante mais finalement c’est un point plutôt bien traité.

Tout part d’une supérette où travaillent Mizuki, chanteur guitariste au sein d’un groupe qui se laisse porter par la vie et Seto, jeune, très jeune étudiant (et plus j’y pense plus je me dis qu’il aurait pu être légèrement plus âgé). Il est le rayon de soleil de Mizuki qui profite de son aura rafraichissante. Ses amis du groupe le mettent en garde, ils le connaissent bien. Ils le connaissent trop bien et un soir de pluie, patatra puis révélation, choc sur l’âge de Seto et re patatra. C’est un électrochoc qui pousse Mizuki à se comporter en adulte. Il ne touche plus Seto et se pose en personne responsable, tout en protégeant le garçon.

Nous observons cette relation prendre racine et se développer en douceur avec un Seto amoureux et un Mizuki qui reste inflexible malgré des sentiments perceptibles. Mais au-delà de cet aspect, c’est l’importance que leur rencontre revêt pour leur futur. Pour Mizuki la musique est tout et pourtant, il limite ses efforts au strict minimum. Il est l’incarnation de l’indolence.  Son groupe connaît un petit succès mais il manque un truc et le truc c’est Seto qui le lui donne, en se questionnant sur son avenir. Ils se poussent mutuellement à aller de l’avant.

La narration est bien rythmée et baigne dans une ambiance mélancolique. Les dernières pages sont douces et se suffisent à elle-même. Par conséquent, je ne vois pas l’intérêt d’un second volume, tellement celui-ci est bien construit, tout en prenant le temps de présenter les états d’âme de chacun.

Les personnages sont touchants avec une bascule vers le milieu du récit des points de vue. Mizuki ouvre le bal. Il est angoissé par ce qu’il a fait et fait tout pour ne pas recommencer. Il s’impose des limites (et heureusement d’ailleurs), même si on perçoit bien l’évolution de ses sentiments. Seto est particulièrement émouvant. Il est amoureux. Il ne contrôle pas ses sentiments et ne comprend pas pourquoi Mizuki le repousse. En bref, ils sont très agréables à suivre.

J’ai vraiment apprécié les dessins de Hiroko Natsuno et notamment son travail sur les regards. Le découpage est plutôt classique mais il y a de belles idées de mise en scène. A noter qu’il n’y a pas de scène érotique.

L’édition est dans les standards de l’éditeur : un papier souple, très légèrement transparent et une qualité d’impression correcte. La traduction, signée Nicolas Pujol, est soignée.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Taifu Comics.