Avis principal par Beldaran
Le planning des sorties de début d’année ayant été quelque peu chamboulé à cause du coronavirus, les éditions Kana ont publié au mois de juin, à quelques jours d’intervalle, les deux premiers volumes de la courte série, 5 minutes forward. Le manga est signé par un auteur, connu en France, Hiroshi Fukuda grâce au titre mort-né chez nous, plus ou moins publié par les éditions Delcourt/Tonkam, Jinbe Evolution. Je ne suis pas une adepte de ce type de récit mais j’ai bien accroché à la lecture des deux premiers tomes.
L’histoire démarre assez rapidement et le rythme va crescendo. Le premier volume pose le cadre rapidement dans le quartier d’Ikebukuro à Tokyo avec un trio de lycéens, composé de jumeaux Yamato, né 5 minutes avant son frère Yûto et leur amie Michiru. Ce qui s’annonçait comme une chronique lycéenne légère bascule dans l’horreur avec l’apparition de bouddhas meurtriers. L’humanité possède un avantage. En effet, Yamato a obtenu un mystérieux bracelet par le biais d’un énigmatique voyant qui l’a propulsé dans le futur, enfin un futur très très proche. Il n’a que 5 minutes d’avance sur l’invasion. Ultimus Veritas Tempus !
A partir de cet instant l’horreur s’installe rapidement. C’est un carnage, le quartier est décimé et les humains tombent autour des jumeaux. En ce qui concerne le réveil des bouddhas sanguinaires, une piste semble être donnée par le biais d’un personnage qui réalise un acte anodin de prime abord. L’histoire ne nous laisse pas le temps de nous appesantir sur l’élément et nous entraine à vitesse grand V plus loin dans l’horreur. L’action est au rendez-vous pour une narration menée tambour battant. C’est efficace et prenant, l’auteur livre un premier tome qui fait le travail et qui s’achève sur une lueur d’espoir, cristallisée autour d’un mystérieux personnage.
La construction du volume 2 est plutôt classique mais cela reste toujours aussi emballant à suivre. L’homme apparu dans la dernière page du tome précédent apporte avec lui un moyen de lutter efficacement contre les bouddhas, l’odd genius. L’arme est originale et offre de nouvelles possibilités. L’auteur élimine la phase entrainement de manière judicieuse quoiqu’un peu cliché mais au moins le rythme ne faiblit pas. De nouvelles révélations sont apportées et si elles ne sont pas fameuses pour les héros, de nouveaux éléments viennent perturber le futur annoncé donc ouvrir de nouvelles perspectives. Le groupe formé de survivants par à l’assaut d’un grand bouddha. La localisation de l’affrontement fait monter la tension. L’atmosphère se fait de plus en plus oppressante, surtout que le journal de Michiru contiendrait des informations aussi tragiques que capitales pour la survie de l’équipe. L’action est plus présente et offre des affrontements variés. Naturellement, la dernière page nous laisse sur un moment dramatique et d’angoisse.
Avec ces deux premiers tomes, l’auteur maîtrise parfaitement son récit en proposant une histoire qui défile à un rythme soutenu, tout en apportant des révélations et tout en renforçant l’énigme autour de ces bouddhas meurtriers.
La galerie de personnages s’étoffe avec le tome 2 mais les protagonistes principaux sont les jumeaux et Michiru. Cette dernière est une jeune fille posée qui lit énormément. Du côté des jumeaux, Yamato est fier de son petit frère qui réussit tout ce qu’il entreprend. Il semble s’effacer volontairement et avoir développé un léger complexe d’infériorité. Il possède un sacré nez, à voir si cela sera exploité plus tard. Nous percevons son frère jumeau, Yûto à travers ses yeux. Yûto c’est l’adolescent cool, doué en sport, fort pour les études et qui a du succès auprès des filles mais qui conserve une forte admiration pour son frère ainé. C’est un duo qui fonctionne bien.
C’est un plaisir de retrouver le trait si particulier de l’auteur. Le design des personnages est très sympa et que dire de celui des bouddhas qui est absolument terrifiant. Ils en imposent avec leurs chaînes. La mise en scène est claire et particulièrement dynamique. En revanche, il y a de nombreuses scènes violentes et sanglantes qui réservent la série à un public averti.
L’édition est tout à fait correcte, dans les standards de l’éditeur. La traduction, signée, Frédéric Malet, est franchement emballante.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Kana.
En conclusion
5 Minutes Forward s’offre une entrée en matière réellement convaincante, grâce à un récit très bien rythmé et prenant.
User Review
0 (0 votes)