Aujourd’hui, un invité s’incruste sur le site pour proposer un duel entre deux éditions d’un « même » ouvrage. Nous accueillons donc Sanschiffre et son avis ci-après.
Avec beaucoup de retard (5-6 mois), je vous propose un article pour voir s’affronter différentes éditions ou séries. Et comme je squatte totalement Bulle Shôjo, je vais rester dans le thème du nom du site en commençant par un tournoi entre les versions de The Art of Sun-Ken Rock, l’artbook made in Doki-Doki sur la série Sun-Ken Rock.
L’avantage d’un tel choix d’œuvre, c’est que peu importe ma conclusion, Doki-Doki pourra se réconforter de sa défaite avec sa victoire.
Sur le ring, les quatre versions de l’artbook : l’édition simple sortie en 2015 (en arrêt de commercialisation), l’édition deluxe sortie en 2023 et les deux éditions deluxe limitées sorties elles aussi en 2023. Elles s’affronteront sur divers critères totalement arbitraires, choisis par mes soins pour faire gagner l’édition que j’ai envie (ou celle pour laquelle j’ai reçu le plus gros pot-de-vin*).
* Aucun paiement n’a été reçu, j’ai acheté comme un gros fan-boy** les deux versions de l’artbook.
** J’aurais pu dire pigeon, mais vu que j’ai résisté aux éditions deluxe limitées et qu’il y a une réelle différence entre les versions, on va se contenter de fan-boy.
Les couvertures / dos
Le point positif de l’édition simple est l’illustration inédite en couverture réalisée pour cet artbook. Les points négatifs sont le choix du jaune pour le texte et le vide sur le haut de l’illustration. Ces problèmes me sautent encore plus aux yeux depuis la sortie de l’édition deluxe, qui opte pour un texte écrit en argenté et des illustrations qui occupent toute la première de couverture. Je rajouterais un merci à l’équipe Doki-Doki pour avoir mis une version monochrome de leur logo sur la version deluxe.
Même constat pour le dos : logo monochrome, texte en argent, blanc ou noir selon la version deluxe au lieu de jaune, ce qui fait que ma préférence va pour l’édition deluxe. Le gain en épaisseur permet aussi de mieux faire ressortir l’image. Si je devais chipoter le dos de l’édition deluxe, j’aurais peut-être mis le Boichi horizontalement sous l’image pour faire écho au texte horizontal en bas du dos.
Second bon point à l’équipe Doki-Doki pour avoir fait un dos « transparent » sur l’édition deluxe non exclusive, qui nous permet d’avoir l’illustration de couverture en continu jusqu’à la quatrième de couverture.
Sur ce point, c’est plus une défaite de l’édition simple qu’une victoire d’une des éditions deluxe, même si ma préférence va à la version limitée n°2.
Le prix
| Edition Simple | Edition Deluxe | Edition Deluxe Limitée n°1 |
Edition Deluxe Limitée n°2 |
|
| Neuf | 20€ | 30€ | 40€ | 40€ |
| Occasion | ~20€ | ~20€ | ~40€ | ~40€ |
C’est un « bouuuuuh » direct pour les éditions limitées : +10 € pour une couverture alternative, ça reste en travers de la gorge. Pour ceux qui chipotent en disant que ces 10 € incluent un ex-libris, je répondrais qu’il y avait trois modèles, un différent dans chacune des trois boutiques partenaires, pour seulement deux versions exclusives. Cela signifie qu’on se retrouve forcément avec une version en double si on veut la collection complète des ex-libris, ce qui augmente mon aversion pour ces versions deluxe.
Bien que l’édition simple soit 10 € moins chère que l’édition deluxe, la différence de format fait que, pour moi, les deux éditions se valent niveau prix. De plus, vu qu’elle reste trouvable d’occasion à un prix raisonnable, elle ne se retrouve pas hors jeu face à l’édition deluxe.
Le format
À partir de ce point, les différentes versions de l’édition deluxe sont identiques.
L’édition deluxe compte 80 pages de plus, possède des pages plus grandes et une couverture rigide. Victoire écrasante de l’édition deluxe sur ce point.
« Illustration Design »
Présente dans les deux versions, cette partie détaille les étapes de la création de l’illustration de couverture de la version de 2015.
Avec une mise en page plus compacte, la version deluxe permet de faire tenir cette partie en 3 pages au lieu de 4. Cette page gagnée permet d’y mettre l’illustration finale et d’apprécier le processus en entier sans avoir à refermer le livre, contrairement à l’édition simple.
Point négatif sur cette partie, présent dans toutes les versions : le sens de lecture. On doit lire les pages de droite à gauche, mais le contenu de chaque page se lit de gauche à droite (cf. image). C’est quelque chose que je trouve très désagréable. Soit je dois tout lire de gauche à droite, soit je dois tout lire de droite à gauche, mais en aucun cas un mix des deux. D’autant plus que la partie interview, dont je vais parler juste après, est bien en lecture complète de droite à gauche.
« Boichi Special Interview »
Présente elle aussi dans les deux versions (heureusement), la plus grosse différence est la mise en page. Comme pour la partie précédente, la version deluxe possède une version plus compacte, nous faisant passer l’interview de 12 à 8 pages.
Par comparaison, cette mise en page compacte est vraiment un plus. Je n’ai pas le sentiment de bourrage, mais plutôt une impression de sur-espacement dans l’édition simple.
Les sketchs
Appelée « bonus » dans la version deluxe pour une raison qui m’échappe, cette section consiste à voir l’évolution du sketch à la version finale en passant par l’encrage.
Il y a deux grosses différences entre la version simple et les versions deluxe. La première est le sens des images. Dans la version simple, la lecture commence au sketch pour finir à la version couleur, tandis que dans les deluxe, c’est l’inverse. La seconde est encore la mise en page plus compacte dans la deluxe. Dans la version simple, il faut une à deux pages pour avoir toutes les étapes, avec généralement la version couleur en grand format sur une seule page. En version compacte, on voit 3 à 4 étapes complètes par double page.
Encore une fois, j’ai une préférence pour la version compacte, pour le simple fait que dans l’édition simple, pour un des sketchs, la version finale en couleur se trouve en double page sur les pages suivantes, nous obligeant à faire des aller-retours pour comparer l’évolution. Dans l’édition deluxe, je regrette seulement qu’une des illustrations ne soit pas présente en grand format dans les autres pages de l’artbook.
Pour ceux qui aiment les chiffres, il y a 13 sketchs dans la version simple contre 16 dans la version deluxe avec seulement 5,5 en commun. Oui, le 0,5 c’est parce que ce ne sont pas exactement les mêmes dans les deux versions.
Les illustrations
Le plat principal d’un artbook, ce sont les images, et c’est là que se trouve la plus grosse différence entre la version simple et la version deluxe.
En termes d’organisation, la version simple opte pour une séparation entre les dessins couleur et noir et blanc, tandis que la version deluxe propose une découpe par personnage ou par arc. Si vous êtes maniaques, c’est un avantage pour la version simple, car vous n’aurez pas à vous demander si le découpage a un sens. En effet, les illustrations de personnages proviennent forcément d’un arc, et les illustrations dans la partie arc contiennent parfois un seul personnage, qui aurait dû être rangé dans la catégorie personnage.
Le découpage par arc/personnage permet de faire de l’édition deluxe un mini Guide Book et aussi de mettre en avant certaines illustrations qui n’auraient pas eu leur place sans un petit rappel.
Et encore une fois, pour ceux qui aiment les chiffres : environ 75 illustrations dans l’édition simple contre environ 120 dans l’édition deluxe en fonction de si vous comptez les petites cases par-ci par-là. Une grosse majorité est en commun (65), dont une quinzaine en format plus grand ou mieux centré dans la version deluxe et 7-8 en plus grand ou sans texte dans la version classique.
Hors catégorie
Quelques points à signaler, mais que je ne savais pas trop où ranger. J’en parlerais donc ici et ne les prendrais pas en compte dans le score final de chaque version.
Le petit mot de fin de Boichi, présent sur le rabat de la jaquette de l’édition simple, a disparu dans cette version deluxe, mais on y gagne une nouvelle interview de Boichi et de Takehiro Sumi, son responsable éditorial, ainsi qu’une préface et une postface d’Arnaud Pluméri, directeur éditorial de Doki-Doki.
Cependant, à part pour la dernière interview, aucune date n’est indiquée, ce qui rend difficile, sans comparer les deux ouvrages, de savoir ce qui provient de la version 2015 ou de la version 2023.
Conclusion
| Edition Simple | Edition Deluxe | Edition Deluxe Limitée n°1 |
Edition Deluxe Limitée n°2 |
|
| Couverture | -1 | – | – | +0,5 |
| Prix | +1 | +1 | -1 | -1 |
| Format | – | +1 | ||
| « Illustration Design » | -0,2 | +0,8 | ||
| « Boichi Special Interview » | – | +1 | ||
| Sketchs | +0,1 | +0,9 | ||
| Illustrations | +0,1 | +0,9 | ||
| Total | 0 | +5,6 | +3,6 | +4,1 |
Comme je l’avais prévu et grâce à ma parfaite manipulation des catégories, c’est l’édition deluxe qui l’emporte.
Plus sérieusement, le choix entre les éditions deluxe dépend de votre budget, de vos préférences en matière de couverture, et de votre volonté de soutenir ou non ce type d’édition limitée.
Entre l’édition deluxe et la version simple, c’est un peu plus compliqué. Si vous cherchez un bel objet pour enrichir votre collection, alors clairement la version deluxe est celle qu’il vous faut. En revanche, si vous voulez profiter de tout le contenu disponible, sachant que chaque édition comporte des exclusivités, il vous faudra acquérir les deux.
Maintenant, si vous voulez un nouveau duel de la part de Sanschiffre, il ne reste plus qu’à espérer qu’il se motive et que je lui redonne accès au site 😈.
