La Valeur de ma Vie par Aela
La Valeur de ma Vie est le premier titre de la nouvelle collection Oneshot Shôjo des éditions Akata. Ce one-shot paru en 2011 au Japon est le premier manga de Yoshimi Tôda à paraître en France.
L’écriture de cette chronique s’est révélée délicate pour moi car je n’ai pas aimé ce one-shot. Il n’est pas mauvais, loin de là, il y des qualités dans sa narration mais je pense que mon vécu n’a pas aidé à aborder ce manga de manière objective… Ma famille a été touchée par un drame lorsque j’étais adolescente qui a laissé un énorme vide et je crois qu’inconsciemment, je me suis projetée plus que de raison… Je n’ai pas envie de m’étaler plus longuement sur cet épisode car, de base, je n’en parle pas, je voulais tout de même expliquer un peu la raison pour laquelle le récit ne m’a ni touché ni parlé. Mais, je le répète, mon avis n’est que mon ressenti et cela n’enlève en rien les qualités de narration et graphique du manga ;)
La valeur de ma vie raconte l’histoire de Yuri Daidô, une adolescente qui fait sa rentrée au lycée et contrairement à ses camarades, elle a une année de retard suite à une hospitalisation causée par un accident de moto dont elle était passagère. Dès le départ, on sent l’héroïne meurtrie, par qui ? Par quoi ? Le lecteur l’apprendra dans la suite de l’histoire… On sent l’héroïne dans un chemin de repentance, elle veut changer, oublier la Yuri qu’elle était au collège pour devenir une personne droite, respectable et sérieuse soit une personne aux antipodes de la « voyou » qu’elle était… Mais peut-on changer de façon aussi radicale ? Et surtout pourquoi ? Dès les premiers jours, elle tente de se faire des amies mais sa rencontre avec Chio va un peu mettre un coup d’arrêt à sa bonne volonté de s’intégrer et de rentrer dans la norme. Face à ce garçon, elle laisse facilement paraître son agacement et son énervement au point de faire peur à ses nouvelles amies. Le lecteur découvre rapidement que Yuri veut prouver « la valeur de sa vie » pendant ses 3 années de lycée.
Est alors introduit, l’autre personnage central de l’histoire et il s’agit de Hokujo. Grâce à de savants flashbacks, nous pouvons découvrir ce qu’il s’est passé entre les deux filles… Une est victime et l’autre est « coupable », j’utilise les guillemets car à aucun moment je n’ai réussi à considérer Yuri comme une coupable. Je n’ai eu aucune empathie pour Hokujo alors qu’il s’agit de la victime (et que je me situe aussi de ce côté dans mon vécu perso), je n’ai pas réussi à m’attacher à elle et même pire, je l’ai même trouvé intérieurement laide. Alors oui, elle a perdu « quelque chose » mais j’ai trouvé qu’elle restait trop bloquée là-dessus sans penser à ce qu’elle aurait pu perdre. J’ai trouvé qu’elle restait enfermée dans sa rancœur envers Yuri qui est devenue la coupable idéale sans vraiment voir au-delà. Elles sont devenues amies à l’hôpital et se sont fréquentées un petit moment avant que Hokujo n’apprenne la vérité et demande à Yuri de prouver la valeur de sa vie… Là, j’ai juste envie de dire que la vie n’a pas de valeur ou de prix, elle est juste précieuse… A la limite, on pourrait reprocher à Yuri ne pas avoir cherché à savoir qui était la troisième personne impliquée dans l’accident. Mais je ne suis pas convaincue par la demande de Hokujo envers Yuri pour qu’elle lui donne son pardon. Sûrement, parce que je suis de celles qui considère que le pardon ne doit pas avoir de conditions, on peut mettre du temps à pardonner mais avec le temps, on arrive à pardonner…
De mon point de vue, ce manga qui évoque la culpabilité, le pardon et l’amitié ne va pas forcément dans le sens que je me fais de ces valeurs… Probablement, une question d’éducation, de vécu et de nombreuses remises en question de ma part…
L’art du one-shot n’est pas aisé et Yoshimi Tôda s’en sort bien au niveau de sa narration, elle est fluide et le tout est appuyé par un dessin propre et net. Je n’ai pas adhéré à ce premier one-shot de ce nouveau label, ou alors je suis complètement passée à côté, mais cela ne m’empêche d’avoir hâte de découvrir le prochain titre. Rendez-vous au mois de Septembre ;)
Chronique réalisée grâce au service presse Akata
Avis de Maccha
Je dois dire que j'ai un avis un peu mitigé sur ce titre. Globalement, le titre m'a plu malgré certains points qui auraient pu être mieux aborder. On peut quand même dire que pour un premier one-shot, la mangaka s'en sort bien.
J'ai apprécié le personnage de Yuri qui dans un premier temps essaie d'avoir une vie "normale" de lycéenne dans "le droit chemin" pour se faire racheter en prouvant la valeur de sa vie et avoir la conscience tranquille. Cependant dès le premier jour sa véritable nature fait surface devant Chio, un voyou du lycée, et grâce aux rencontres qu'elle fait, elle comprend sa véritable erreur. L'autre personnage important est Kazuha, la fille auprès de laquelle Yuri essaie de se faire pardonner. J'ai eu du mal avec ce personnage. Je peux comprendre qu'elle ressent de la rancune envers Yuri alors qu'elle n'y est pas vraiment pour quelque chose dans ce qui s'est passé, mais ce sont surtout ses commentaires plutôt méchants envers celle-ci qui m'ont interpellée, c'est surprenant de la part de quelqu'un d'apparence aussi gentille. On dirait que c'est sa véritable nature. Enfin, un autre personnage que j'ai bien apprécié est Chio, qui est plutôt drôle et mignon et ajoute un peu de romance dans le shôjo.
Au niveau des graphismes, je trouve la couverture très belle, avec des nuances de violet qui donnent une ambiance mélancolique. C'est d'ailleurs la couverture qui m'a donné envie de lire le titre. Malheureusement, je n'ai pas autant apprécié les dessins qui sont parfois un peu brouillons et j'ai eu du mal avec certains visages au niveau des proportions. J'ai aussi eu un peu du mal avec les flashbacks au début en ne comprenant pas lequel des personnages est Yuri et lequel est Kazuha, mais c'est probablement fait délibérément par la mangaka.
Malgré ses petits défauts et maladresses, je dirais que La Valeur de ma vie est un shôjo sympathique sur l'amitié, la culpabilité, le pardon, l'affrontement de la réalité et le désir de changer.
En conclusion
Un one-shot très agréable à lire et qui va au bout des choses. Le nouveau label d’Akata commence donc avec un titre convaincant et j’ai hâte de découvrir les suivants.
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