Le mois de janvier est la saison des bilans. Ladybird (Bilan 2024 de ladybird3000) a lancé celle de l’équipe et vous l’a indiqué, pas de podcast cette année. Par conséquent vous ne subirez pas mon accent chantant, salé, parce que j’avais pas mal de trucs à dire. Fatalement (heureusement ?), vous échappez également à nos redoutables digressions, notre marque de fabrique.
L’année 2024 a été marquée par un peu plus de sorties shôjo avec des sorties de qualité.
En réfléchissant à mon bilan, il en est ressorti que mes lectures s’orientaient plus vers le shôjosei et en même temps, vu le nombre de publications et le prix des mangas, des choix sont à faire. Mon top aurait été différent si j’avais pu lire plus de nouveautés. J’en ai acheté certaines pour les soutenir mais le temps a filé sans pouvoir les lire. A noter qu’à côté des nouveautés, les éditeurs ont proposé de nouvelles éditions d’anciennes séries, à l’image de Nodame Cantabile chez Pika.
Comme tous les ans le choix fut cornélien : isoler seulement trois titres, pas facile, facile. Le hasard a voulu qu’ils soient tous les trois parus au mois de janvier, chez trois éditeurs différents.
Se hisse à la troisième place, la revisite brillante de Dracula de Bram Stocker par SAKAMOTO Shinichi, #DRCL dont trois volumes sont disponibles aux éditions Ki-oon. L’auteur était présent à Angoulême et une expérience immersive autour de la série était proposée dans une chapelle, c’était génial. L’histoire est intrigante, poisseuse et perturbante. Tous les personnages cachent quelque chose. Les graphismes sont superbes avec des mises en scène très théâtrales mais qui fonctionnent merveilleusement bien.
Résumé : À la fin du XIXe siècle, un vaisseau russe embarque d’étranges caisses remplies d’une terre à l’odeur pestilentielle. La traversée des océans est un calvaire pour l’équipage : disparitions et morts suspectes s’enchaînent. Certains parlent d’un fantôme… Quand le bateau parvient enfin à destination en Angleterre, il a tout d’une épave flottante. Alors que la police portuaire se lance à la recherche de survivants, elle tombe sur une énorme créature mi-homme mi-loup, qui disparaît comme par magie…
Quelques instants plus tard, dans le cimetière de la ville, quatre élèves du prestigieux établissement Whitby assistent à une scène terrifiante : un de leurs camarades est capturé par une bête ténébreuse ! Seule Mina Murray, l’unique fille de l’établissement, a le courage de voler à son secours, mais il est déjà trop tard…
En deuxième position, se trouve un one-shot publié par les éditions Imho qui nous permettent de découvrir le travail de Machiko Kyô avec Cocon. L’œuvre nous dévoile les horreurs de la guerre par les yeux de jeunes filles enrôlées comme infirmière à Okinawa pendant la Seconde Guerre mondiale, inspiration libre de l’histoire de l’escadron Himeyuri. C’est poignant et les dessins doux offrent un contour flou au récit, comme si, pour ces jeunes filles, le cauchemar qu’elles ont vécu demeurait impalpable, telle une bulle d’horreur, hors du temps. Ce fut une lecture percutante.
Résumé : Cocon dépeint la lutte pour la survie d’un groupe directement inspiré de l’escadron Himeyuri composé de jeunes filles enrôlées comme infirmières à Okinawa pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces jeunes filles voient leur quotidien d’écolières, déjà chamboulé par la guerre, complètement anéanti lorsque leur travail en tant qu’infirmières commence. L’histoire est centrée sur le personnage de San, entre l’horreur de son quotidien et l’apaisement que lui procurent ses souvenirs des jours de paix relative.
Tout en haut du podium, une grande autrice qui est venue à Angoulême, que je n’ai pas pu rencontrer mais l’exposition sur son œuvre était incroyable et grâce aux éditions Akata, nombre de ses titres ont été et seront publiés en France, oui cette phrase est trop longue, faites place à HAGIO Moto avec Barbara.
J’ai dévoré le premier volume, sans pouvoir le lâcher, pour le relire à la sortie du deuxième et dernier tome. C’est brillant. L’autrice nous balade habilement au cœur d’une intrigue protéiforme pour un résultat intelligent et bigrement captivant. Tous les personnages sont liés de manière inattendue mais tout fait sens. L’autrice ne nous perd jamais grâce à un maniement de la narration, limpide, à l’image du dessin, pour nous offrir une histoire complexe entre rêve et réalité.
Résumé :Cela fait sept ans que, depuis un certain évènement, la jeune Aoba est plongée dans un profond sommeil et qu’elle vit dans un monde de rêves. Tokio Wataraï est un guide des rêves, et en tant que tel, il est se voit attribuer la mission de pénétrer dans l’esprit de l’adolescente. Dans ses songes, elle est encore enfant et mène une vie parfaite, dans un cadre idyllique, sur l’île de Barbara… Mais cette île ressemble étonnamment à une création de Kiriya, son propre fils, dont il n’a plus de nouvelles. En enquêtant sur le coma de la jeune fille, Wataraï pourrait bien être obligé de se confronter à sa famille, à ses regrets et à son passé…
Pas loin du trio de tête, apparaissent de belles découvertes faites cette année et dont Ladybird a déjà touché quelque mots comme L’Amour est au menu (Akata) que j’adore de plus en plus, dans ce qu’il révèle du rapport de la société à la nourriture mais aussi The Blue Flowers and the ceramic forest (Mangetsu) qui marque le retour de l’autrice KODAMA Yuki pour une romance tout en finesse.
La bonne surprise, totalement inattendue, que j’ai acheté au pif, Le Professeur qui lisait des histoires d’amour, un webtoon de ANGRAM, publié dans le label KFactory des éditions Dupuis et quand je dis publié c’est un bien grand mot, le tome 1 est paru au mois d’avril 2024 et enfin le 2 est annoncé pour la semaine prochaine. C’est une tranche-de-vie captivante et intrigante mais avec un tome par an.
L’arrivée de la collection Le Renard Doré des éditions Rue de Sèvres nous a offert de très chouettes titres pour petits et grands. Je n’ai pas tout lu mais pour le moment, j’apprécie La Forêt magique de Hoshigahara.
Les éditions Panini nous ont régalé cette année, avec Laughing Under the Clouds en début d’année, Momo’s Medical History au milieu et un final en apothéose avec Asakiyumemishi – Le Dit du Genji.
Je clôturerai cette partie par YAMASHITA Tomoko, une mangaka que j’ai découverte grâce aux éditions Kana avec l’excellent titre, Entre les lignes qui s’est terminé l’année dernière. Les éditions naBan ont repris le flambeau pour la diffusion de l’œuvre de l’autrice puisque nous avons eu le one-shot HER – Portraits de femmes et en février prochain sortira L’éveil de Hibari. D’ailleurs, l’éditeur a proposé de chouettes séries, L’Aigle écarlate et le Yéti ou encore Magic Nail Art.
S’il y a eu de l’allant du côté des éditeurs dans les sorties shojosei avec des titres attendus, nous avons eu droit à des mauvaises nouvelles : la disparition par la petite porte des éditions Noeve et de leur chouette catalogue, dont Natsume Ono/basso qui aura fait une entrée et une sortie en même temps. Elle appartient au même titre que TAMURA Yumi aux autrices maudites chez nous. Je regretterai aussi chez l’éditeur les petites pépites de SF dont je ne connaîtrai jamais la fin.
Autre coup dur et cette fois-ci, du côté des light novel dont ce n’est pas la grande forme, l’arrêt brutal de l’éditeur, LaNovel éditions. C’était un des rares éditeurs à proposer une poignée de titres à destination du public féminin : Ascendance of a Bookworm – La Petite Faiseuse de Livres ou encore I’m in Love with the Villainess. Je n’y connais pas grand-chose mais le marché du light novel qui coule/rame, y gagnerait peut-être à s’adresser aussi au lectorat féminin, le grand oublié du médium. Pour ma part, hormis une poignée de saga, dont une partie était chez LaNovel, je ne me retrouve pas dans la publication française, surtout quand je vois que le seul titre à destination du lectorat féminin, The Saint’s Magic Power is Omnipotent – L’EXTRAordinaire Apothicaire (dont le manga marche bien aux éditions Delcourt/Tonkam) n’est resté qu’au format numérique. C’est frustrant. L’arrivée du roman My Happy Marriage peut faire office de test mais je ne doute pas de son succès. En espérant que les éditions Vega soignent la publication comme les éditions Lumen l’ont fait avec Les Carnets de l’apothicaire.
Point rapide animation et autant l’éliminer immédiatement, j’ai raté Look Back au cinéma, grosse déception mais c’est comme ça.
En ce qui concerne les séries animées, j’en ai commencé un certain nombre que j’ai abandonné en cours de route. Néanmoins, je retiens les adaptations de shôjosei alors toujours aussi peu nombreuses mais une est sortie du lot par la qualité de sa réalisation, A Sign of Affection. Superbe surprise. La version de A Condition Called Love à suivre également. Je n’ai pas encore terminé Nina du Royaume aux Étoiles mais j’ai du mal. En revanche, merveilleuse nouvelle, la saison 7 Du Pacte des yokai a poussé Crunchyroll a proposé les premières saisons et c’est un bonheur à découvrir.
Mon coup de cœur animés, revient à l’excellent Gloutons et Dragons dont le 14e et dernier tome sortira ce mois-ci aux éditions Casterman/Sakka.
D’après les premières annonces, les éditions naBan sont à soutenir avec le retour de Keiko Takemiya dans leur catalogue et son œuvre emblématique, Kaze to Ki no Uta. Akata comme toujours promet de la belle série, avec du Moto Hagio à gogo, entre autres. Et après, vive les futures bonnes surprises et autres découvertes. Qu’attendez-vous de l’année 2025 ?
Je passe le relais à Maccha (Bilan 2024 de Maccha) !