Avis principal par Beldaran
La Cité Saturne est la troisième œuvre de la mangaka publiée en France et c’est également la plus longue. J’étais passée totalement à côté lors de sa sortie et je ne regrette pas de m’être plongée dans le quotidien si particulier de ses laveurs de carreaux pas comme les autres.
Les premières pages nous plongent rapidement dans un futur plus ou moins proche où l’humanité a quitté la terre pour se retrancher dans un vaste anneau qui la ceinture. On ne sait pas ce qui a provoqué cette migration vers l’espace mais la Terre est devenue une zone protégée. On devine que certains y retournent en mission de « surveillance » et d’analyse mais ce n’est finalement pas le propos à proprement parler du récit.
Par le biais des différents personnages nous découvrons le fonctionnement de cette structure particulière. L’anneau est découpé en trois espaces distincts reliés par des ascenseurs et des escaliers. Un espace inférieur où vit la population, la moins fortunée, éclairée à la lumière artificielle. Un espace intermédiaire qui centralise toutes les infrastructures qui permettent à l’anneau de fonctionner et où la population peut entrevoir la lumière naturelle. Et enfin l’espace supérieur, dédié aux personnes aisées et dont l’accès est particulièrement réglementé.
Le rythme est très lent, déroulant une narration qui se veut très contemplative mais qui nous permet de nous immerger dans ce drôle d’univers. Univers qui apparaît au fil des pages vraiment bien construit, avec une touche réaliste. J’ai apprécié découvrir le fonctionnement interne de l’anneau mais également le fait, que l’histoire me pousse à m’interroger sur certaines choses. Il convient également de noter, que l’humour est présent, bien dosé et toujours bien placé.
Nous découvrons le métier, fascinant, dangereux et si important de laveur de vitre grâce à Mitsu, fraîchement diplômé qui suit les traces de son père, décédé quelques années auparavant. Le personnage est attachant. J’ai suivi avec plaisir ses différentes réflexions qui le poussent à grandir et surtout à considérer d’un autre œil son père et son métier. Il fait équipe avec Jin, un vieux de la vieille qui maîtrise totalement son sujet qui peut s’avérer borné et irascible mais qui a bon fond. C’est toute une galerie de personnages qui gravitent autour de Mitsu et qui nous livrent peu à peu le fonctionnement de ce monde, par le biais de tâches précises.
Qui dit œuvre atypique, dit graphismes qui le sont tout autant. La mangaka nous offre des personnages aux traits ronds et au visage peu expressif. Les décors sont bien travaillés avec des doubles pages très jolies, notamment les visuels sur la Terre.
En conclusion
La Cité Saturne propose un premier tome très intéressant avec des personnages attachants et un univers particulier mais bien construit. J’ai passé un très bon moment de lecture.
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