Avis principal par Maccha
Après les deux séries First Job, New Life et New Love, New Life, les éditions Kana continuent à nous faire découvrir l’univers de Yoko Nemu qui me plait particulièrement. On retrouve une femme active comme héroïne mais cette fois le milieu de travail n’est pas le sujet principal, d’ailleurs elle ne reste pas longtemps dans l’entreprise où elle est. Il s’agit plutôt des déboires d’une femme qui pensait avoir tout ce qu’elle souhaitait et qui essaie de remonter la pente après un coup dur.
Le tome s’ouvre sur une scène de rupture où on suit en parallèle la soirée des retrouvailles de l’héroïne avec ses copines de lycée où elle était encore heureuse d’être devenue l’adulte qu’elle avait imaginée, alors qu’elle est maintenant face à un homme dans une ambiance sombre et une atmosphère nerveuse. Entre les regards et les gestes, j’ai trouvé cette mise en scène bien réussie. A 29 ans, Haruko travaille dans une bonne entreprise et va se marier avec l’homme qu’elle aime. Elle pensait donc être enfin « à la ligne d’arrivée » et d’avoir accompli tout ce qu’elle souhaitait, et a donc l’impression de tomber dans un trou lorsque son fiancé la quitte car il est tombé amoureux d’une autre… Alors qu’elle se sent au fond du trou, elle retrouve Asano, un des amis du lycée qu’elle a rencontré lors de la soirée, qui la console alors qu’elle pleure à chaudes larmes. Malgré le soutien de sa famille et de son amie et patronne Yone, elle ne supporte pas le sentiment d’échec et le regard de son entourage. La situation est d’autant plus compliquée qu’elle travaille dans le même étage que son ex et la petite amie de celui-ci, et les nouvelles se répandent au bureau. Et c’est encore Asano qui lui propose une échappatoire tentante, en l’invitant à travailler avec lui dans son restaurant brésilien à Tokyo. Une proposition qu’elle va accepter malgré les craintes de son entourage et elle va donc à Tokyo en laissant tout derrière. Cependant malgré l’éloignement, elle doit s’occuper tout le temps l’esprit pour ne plus penser à son chagrin et elle finit par trouver un confort physique dans les bras d’Asano qui l’apaise. Alors qu’elle commence à prendre des nouvelles habitudes, la vie lui réserve d’autres mésaventures…
Même si elle peut sembler prendre de mauvaises décisions ou de fuir la réalité, on a de l’empathie pour Haruko. Je trouve qu’on peut la comprendre, vu son chagrin et les occasions tentantes qui lui sont présentées, et je trouve dure les remarques de certains personnages, comme sa stricte collègue Kaneko qui manque terriblement de sympathie. A la fin du premier tome, elle se trouve dans une situation presque tragicomique et j’ai vraiment eu du mal pour elle. Alors qu’elle pensait avoir touché le fond, elle se retrouve encore au plus bas, on sent toute sa détresse et l’inconnue qui lui vient en aide parait comme une ange.
Que ce soit la scène de début ou l’image métaphorique sur les pensées négatives qui tombent, la mangaka propose de jolies mises en scènes. Elle semble mieux maitriser son trait également par rapport à ses deux séries précédentes, qui avaient également du charme. Le récit est aussi plus mature avec des scènes érotiques osées et l’ambiance est plus grave, même si on rit par moments. Cela aurait pu être une comédie où on suit les déboires et les maladresses d’une femme à la Bridget Jones mais le ton est doux-amer dès le début.
On ne sait pas à quoi s’attendre, le récit est plutôt surprenant malgré quelques indices et on a envie qu’elle remonte la pente, qu’elle ne tombe pas dans d’autres « trous » et qu’elle reprenne sa vie en main.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Kana.
Tome 2 par Maccha
Haruko passe la nuit dans un café Internet. Sans son argent, ni son portable, elle ne sait pas comment récupérer ses affaires et Maneko ne l'aide pas. Cette dernière est vraiment un personnage antipathique, elle n'est pas méchante mais n'a aucune empathie. Haruko rappelle la jeune fille qui l'a aidée, Ayumu, une jeune femme qui aime le divertissement et a beaucoup d'imagination. Avec sa troupe "Opossum", ils organisent une opération pour récupérer les affaires de Haruko qu'ils renomment "Taro". C'est un groupe de drôles de personnages qui aime s'amuser, énergique et festif même s'ils ne gagnent pas leur vie avec leur passion. Une collocation sympathique de courte durée débute pour Haruko chez Ayumu.
Malgré ce qui s'est passé, Haruko se sent reconnaissante envers Asano et s'en veut d'avoir fait vivre à une autre femme ce qu'elle a elle-même vécu. Elle continue à fuir et hésite à redevenir Haruko, tentée de rester en tant que Taro. Dans le groupe, seul Maki se méfie de Haruko, cette inconnue qui débarque dans la vie d'Ayumu mais dès qu'il apprend pour son chagrin d'amour qui a tout déclenché, il est compréhensif contrairement aux autres personnes qui trouvent cette raison débile. C'est un personnage sincère et spontané et épris d'Ayumu. On voit aussi que cette dernière peut être blessante. Alors que notre héroïne semble avoir un nouveau départ pour elle, elle fait face à une nouvelle mésaventure. Est-ce un message pour qu'elle rentre chez elle ? Pendant ce temps, on sent venir un rapprochement dangereux qui risque encore de mal finir pour notre personnage...
Haruko peut paraître puérile avec sa tendance à fuir la réalité mais je trouve compréhensible sa volonté de tout aplanir pour tout construire à nouveau. Cependant j'ai l'impression que la mangaka aime malmener son héroïne et je me demande si elle veut montrer que sa décision de partir est la mauvaise.
Critique rédigée grâce au service de presse des éditions Kana.
Tome 3 par Maccha
Econduit par Ayumu, Maki pleure dans les bras de Haruko. Ils se sentent pitoyables mais sont contents de pouvoir compter sur quelqu'un d'autres. Alors qu'elle était décidée de rentrer chez elle, Haruko finit par rester encore et par habiter chez lui en travaillant dans le même bar. Les deux personnages s'entendent bien et se rapprochent de plus en plus. Ils se ressemblent un peu, Maki étant censé être également comme il se doit et succéder à son père, et comme Haruko il envie la passion de la troupe pour leurs rêves. Et bien sûr, ils finissent par se consoler avec leur corps alors qu'elle sait que ce n'est pas vraiment une bonne idée...
Pendant ce temps, Ayumu doit écrire une partie du scénario pour la pièce de la troupe. Elle est particulièrement intéressée par le duo Maki et Haruko et on est tenté de penser qu'elle est peut-être jalouse. On comprend son intention le jour de la pièce. J'avoue être déçue alors qu'elle apparaissait comme un ange dans le premier tome. Elle n'est pas méchante mais ne comprend pas la réalité des choses ; elle trouve tout excitant et amusant sans voir qu'elle blesse les autres. Elle est jeune et Haruko le comprend. On a une belle scène de confrontation et le sourire amer et compréhensif de Haruko à la fin est touchant. Kaneko est aussi de retour et est toujours aussi sympa (non, je n'aime pas ce personnage...).
Bien que j'aie de l'empathie pour Haruko depuis le début et que je comprenne qu'elle ait besoin du temps, il est temps qu'elle se secoue un peu et commence à réfléchir aux conséquences de ses actes sur les autres. La fin du tome montre notamment que ses choix ont encore abouti à quelque chose qu'elle ne s'y attendait pas mais aurait pu s'en douter. Il faudrait qu'elle se relève seule, qu'elle tienne sur ses propres jambes, et qu'elle arrête de faire les choses alors qu'elle sent qu'elle ne devrait pas faire. On sent que cela traîne dès le début du tome, elle décide de rentrer, puis non, puis change d'avis mais reste en se trouvant des prétextes... Je comprends qu'elle ait peur et que c'est difficile de rentrer avec un sentiment d'échec mais on dirait bien que plus elle reste plus les choses se compliquent. On a hâte de voir ce que le dernier tome nous réserve.
Critique rédigée grâce au service de presse des éditions Kana.
Tome 4 par Maccha
Devant la déclaration de Maki, Haruko est déboussolée. Le changement de cœur du jeune homme peut laisser un doute sur la sincérité de ses sentiments, que ce soit pour Ayumu ou pour Haruko, mais son explication est compréhensible. J'ai trouvé la scène sous la pluie bien belle et presque romantique, mais l'image de Kenta ternit cette impression. En tout cas, le parallèle entre les deux hommes montre bien la confusion dans les sentiments de Haruko. Cherchent-t-ils un substitut à leurs amours précédentes ou ont-ils commencé une nouvelle aventure trop vite ? Le scénario d'Ayumu qui l'avait blessée dans le dernier tome offre à Haruko un nouveau regard sur elle-même. Ayumu est égocentrique mais sincère, on n'arrive pas trop à lui en vouloir, et permet aussi à notre héroïne de trouver enfin le but de son arrivée dans cette ville. Quant à Maki, je l'ai trouvé attachant avec ses maladresses, liées aussi à sa jeunesse.
Après quelques derniers rebondissements, on arrive enfin à la fin de cette série qui est satisfaisante. J'aurais peut-être aimé voir une confrontation de Haruko avec Kenta, comme elle a pu s'exprimer avec Ayumu ou Maki, mais ce n'est sans doute pas essentiel.
J'aime toujours autant les images métaphoriques de la mangaka et sa façon de transmettre la psychologie de ses personnages. J'ai aimé suivre les aventures de Haruko; le chemin a été plein d'embûches mais amusant et elle est prête à affronter la suite.
Critique rédigée grâce au service de presse des éditions Kana.
Résumé
Une série qui nous donne envie de soutenir l’héroïne et de la voir remonter la pente.
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