Avis principal par Beldaran
Au début du mois de juillet, je découvrais le petit format des éditions du Lézard Noir avec le premier tome de la série courte, six volumes, Le Roi des Limbes. Il y a des titres dont vous savez, vous sentez que vous allez adorer la lecture, eh bien, ce fut le cas avec ce tome en découvrant le travail de Ai Tanaka qui nous offre un début de récit d’anticipation diablement prenant.
Nous sommes dans un futur proche où une épidémie redoutable, la maladie du sommeil, a semé la mort sur la planète avant d’être éradiquée. Adam, un soldat de l’US Navy se réveille sur un lit d’hôpital après avoir été grièvement blessé en mission. C’est par le biais de son rêve que nous intégrons l’histoire et le procédé est très bien trouvé. A ses côtés, nous découvrons que la maladie est réapparue, sous la forme d’un nouveau variant qui rend l’opération de soin délicate et quasi inefficace avec un coût élevé pour la santé du patient.
Adam est recruté afin de faire équipe avec le fameux roi des limbes dont le rôle fut déterminant lors de la première vague.
Ce volume, introductif, s’attache à nous présenter le monde actuel et la manière dont l’équilibre fragile, bascule en faveur de l’épidémie, face à des scientifiques désemparés mais pas désespérés et une population qui est maintenue dans l’ignorance par les autorités avec l’appui d’un service dédié de l’armée.
Le cadre, réaliste, proposé par l’autrice s’émaille de mystères qui s’articulent essentiellement autour de l’ancienne épidémie dont les informations données sont lacunaires. La narration est entrainante, piquant notre curiosité, pour en découvrir plus sur cet univers si proche du nôtre et surtout pour suivre le binôme désaccordé que forme Adam et Winter, le fameux roi des limbes.
Adam est l’incarnation de la force dont on devine un passé compliqué mais il veille sur ses sœurs et frères. Sa blessure le contraint à passer sur un autre champ de bataille, celui de l’esprit, des rêves, avec un coéquipier taciturne qui semble totalement détaché du monde qui l’entoure. La mise en place du duo permet de comprendre le rôle que les deux hommes jouent dans la lutte contre la maladie du sommeil qui entraine le malade dans un rêve sans fin jusqu’au décès quatre mois après. Le duo plonge dans l’esprit du malade mais la marche à suivre reste floue car la maladie a changé mais Winter est la clé. Une clé usée par la vie et par l’épidémie passée qui a éclaté sa famille.
Fatalement, le tome s’arrête au moment où Winter s’apprête a utilisé ses capacités. La suite, s’il-vous-plait.
Les planches sont assez dépouillées mais les décors sont détaillés quand cela est nécessaire. Le style épuré de l’autrice fait des merveilles grâce à un découpage pertinent et réellement accrocheur. Le trait est fin et soigné.
L’édition est excellente. Le papier est épais mais reste souple. La qualité d’impression est bonne. J’ai été surprise par la fin abrupte du volume qui ne contient pas de page blanche finale. La traduction, signée Yohan Leclerc, est parfaite.
En conclusion
Le roi des limbes nous promet un récit d’anticipation immersif et captivant, entre rêve et réalité.
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