Tome 3 par Beldaran
Cette chronique débutera par un petit (long, vous me connaissez) intermède qui rebondira sur le léger tremblement qui a agité les réseaux sociaux dernièrement. Pour lire seulement la chronique, attaquez après le GRAOU. Oui, c’est une romance kaijuesque.
Il y a quelques jours, alors que je fondais sur mon ordinateur en écrivant cette chronique, les éditions Kana lançaient une FAQ sur leur compte instagram, de laquelle je n’ai retenu que Basara, oui ? non ? OOUUUIIII !!!
Dans les faits, c’est Sawako qui a déclenché le plus de réactions, avec une nouvelle fois des débats, plus ou moins pertinents que je résumerai grossièrement : le lectorat shôjo, c’est sa faute si les titres ne marchent pas, les éditeurs ne font pas de pubs… Cela a tapé sur la romance (classique) et sur le lectorat shôjo dont les membres sont des fémino-romantico-hysterico-pailletto-shojoiste. A noter également que le titre Nana est redevenu un seinen parce que les thèmes Sérieux-là !
Bref, dans ce marasme, certains shôjo qui ne se vendent pas ont été mentionnés dont Kaijû Girl Carameliser…
- C’est long non ? Et puis, c’est qui cette Sawako ? Tu la connais Kuroe ?
- Mooiiii ? Non… En même temps, je, je parle peu auxaux autres.
- Prêtresse d’Harugon redresse-toi !
Oh, tout doux, j’ai bientôt fini. Sawako est un titre pré-publié dans le Margaret un magazine shôjo alors que vous, bien qu’évoluant dans un shôjo, vous appartenez au Comic Alive (seinen) qui s’adresse à un lectorat essentiellement masculin. On a le magazine de prépublication qu’on mérite.
- Elle nous insulte ?
- Haruggoonnnnn !!!
AAAAHHHH !
Ahem. Je reprends. Un autre débat est revenu : késako le shôjo ? Alors est un shôjo, une série prépubliée dans un magazine shôjo et/ou un titre qui reprend les codes narratifs et l’esthétique shôjo. Oui, j’enfonce des portes ouvertes mais en ces temps caniculaires, vive les courants d’air.
Kaijû Girl Carameliser est un shôjo infiltré dans un magazine seinen qui a ramé à ses débuts au Japon : Aoki Spica l’explique très bien dans ses postfaces, notamment dans celle du tome 3 où elle indique que les ventes des premiers volumes étaient minables, le lectorat féminin n’était pas au rendez-vous (pas plus que le lectorat masculin mais ça n'a pas l’air de déranger grand monde) puis elle a publié le premier chapitre sur twitter et les shôjo girl ont rappliqué en force.
En conséquence, je trouve que c’est une série très intéressante aussi pour son parcours de publication. Il faudrait que son succès suive la même voie en France qu’au Japon.
Je conclurai cet intermède par une citation célèbre : shôjo outragé, shôjo martyrisé mais shôjo, quasi, presque, sûr, on y croit, youpi, Libéré !!!!!
GGRRAAAAAOOOOUUUUUUUU !
La fin du tome 2 nous laissait sur The scène pour notre petit couple et l’armée autour, parce que Kaiju Harugon toussa toussa. Eh bien, Aoki Spica balaie le suspense et les jours ont passé. Kuroe gère mal la situation car elle se transforme quasiment tous les soirs, ce qui ne semble pas vraiment déranger les autorités.
Ce volume propose de découvrir les transformations « humaines » que vit Kuroe suite à sa rencontre avec Arata. Elle doute, bien sûr, la jeune fille s’étant toujours tenu à l’écart pour se protéger, ce qui lui a valu le doux surnom de psychopathe mais elle franchit des étapes importantes. J’ai apprécié découvrir une facette mignonne de Arata, c’est léger mais cela lui donne plus de consistance et c’est chouette de le voir s’affirmer dans sa relation avec Kuroe. En conséquence, le premier chapitre est doux et choux.
Néanmoins, la majorité du tome s’articule autour d’une nouvelle camarade de classe de Kuroe, une fashionista, Raimu Kôko, dit Rairi : Méga Peace sur vous !
L’autrice lâche quelque peu notre petit couple pour aborder un élément primordial à l’adolescence, l’acceptation de soi et arriver à faire fi du regard des autres, destructeur, où le paraître est tout. Pour traiter ce mal-être, elle utilise le secret bien gardé de Rairi qui est une mine d’informations maquillage pour ses camarades, toujours dans la bienveillance, même si les fêlures sont toujours présentes.
Au collège, Rairi est tombée dans l’engrenage de se moquer d’elle-même pour être appréciée de ses camarades de classe et d’un garçon en particulier. La lycéenne est rattrapée par son passé mais Kuroe euh Harugon veille au grain. C’est un passage intéressant qui dévoile une Kuroe qui met de côté son manque de confiance en elle (la scène est drôle) et la solidarité féminine à la fin qui délivre un beau message.
La dernière page promet quelques remous pour la suite : Arata qu’est-ce que tu as fait ?!
Les dessins restent agréables : ça scintille, il y a des fleurs partout et des grands yeux qui brillent. Dans le dernier chapitre, les mises en scène sont très sympas et la double page est vraiment cool.
Le volume nous révèle une Kuroe toujours plus attachante qui assume ses transformations. La romance reste sur un bon p’tit rythme. Mon seul regret : l’intrigue Kaiju/autorités est mise de côté donc j’espère qu’elle sera abordée prochainement.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Ototo.
Tome 4 par Beldaran
Sorti au mois de juillet dernier, je me suis replongée dans la série avec le tome 4 qui exploite les conséquences de l’action d’Arata à la fin du volume précédent. En effet, le voici bombardé le Prince du Kaijû et harcelé par les médias. Le lycéen prend une décision, le temps que l’affaire se tasse, s’éloigner de Kuroe qui vit mal la situation. Comme il est naïf, il se fait avoir par la productrice de l’émission Ragots à gogo pour un passage à la télé, surtout qu’il croise une actrice qui a parfaitement identifié son côté candide et qui devrait en jouer par la suite.
Arata et Kuroe peinent à trouver des moments à deux et la situation réveille la jalousie de Kuroe. Ce nouveau sentiment entraine des évolutions dans sa transformation en Kaijû et la manière dont l’autrice matérialise ce point est intéressante. On a une pensée émue pour les habitants du quartier et les autorités semblent plus ou moins suivre l’affaire Harugon.
Par conséquent, l’histoire s’éloigne un peu du couple phare pour en dévoiler plus sur les origines de Kuroe et au passage sur Manatsu.
Cette dernière est le moteur du début de volume, toujours dans les bons coups absurdes. C’est n’importe quoi. Elle fait un usage singulier de sa fortune. Son échange surréaliste avec Arata est sympa et lui permet de prendre une décision qui rapproche Kuroe de ses origines.
La lycéenne embarque Kuroe et Rairi sur une île mystérieuse où un kaijû aurait bouloté tous les habitants. Leur mission, permettre à Manatsu de déclarer son amour à Harugon. La jeune fille se révèle touchante dans ce que dévoile sa passion dévorante pour le kaijû. Sans le savoir, elle a entrainé Kuroe sur un lieu capital de son passé, pour comprendre vraiment ce qu’elle est. Les indices laissés depuis le début font sens et même si on se doutait de la chose, le mystère que sa soulève, intrigue.
En fin de volume, apparaît un nouveau protagoniste qui s’intéresse à Kuroe et qui a compris sa nature grâce à un élément et qui se prend un autre élément dans les gencives. Ces intentions ne paraissent pas mauvaises et cela fait une personne en dehors du cercle famille de la jeune fille qui connaît son secret. Car oui, malgré tous les indices, Arata n’a toujours pas percuté.
Au final, nous obtenons un volume bien rythmé où l’autrice fait avancer ses intrigues et ses personnages au fil d’évènements plus ou moins importants.
Le ton reste léger et les yeux toujours aussi scintillants. Place à la suite !
En ce qui concerne l’édition, nous avons toujours droit à des pages couleurs en début de volume dont une illustration couleurs sur double page.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Ototo.
En conclusion
Les kaiju et la romance peuvent-ils faire bon ménage ? Dans tous les cas, le concept fonctionne bien et offre une histoire très sympa à suivre.
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