Avis principal par Maccha
C’est en juin 2021 qu’on a pu découvrir dans les salles obscures françaises le joli film d’animation Josée, le Tigre et les Poissons réalisé par Kotaro TAMURA et adapté depuis une nouvelle écrite par Seiko Tanabe publiée en 1984. Ayant bien aimé le film, j’ai voulu également lire le manga inspiré de ce dernier et j’ai pris beaucoup de plaisir à redécouvrir cette histoire avec le trait de Nao Emoto qu’on connaît en France avec la série Fragments d’elles chez les éditions Pika, et qui a également conçu les designs originaux des personnages pour le film.
Le manga contient deux tomes et prend place dans la collection Moon Light des éditions Delcourt/Tonkam. Il suit fidèlement l’histoire du film. Si ce dernier bénéficiait d’une bonne animation et une jolie bande sonore, le manga quant à lui bénéficie des dessins délicats et expressifs de Nao Emoto. Entre de belles scènes sous l’eau ou celles de rêverie, une certaine douceur se dégage des planches et des passages sans dialogues sont tout aussi expressifs grâce à un bon découpage. Les illustrations de Josée sont également bien intégrées, avec son trait bien en adéquation avec des illustrations de livres pour enfants.
Les deux tomes s’ouvrent sur des belles scènes sous-marines avec Tsuneo. C’est un jeune étudiant de 22 ans, passionné par le monde sous-marin et qui travaille dans un magasin de plongée. Un soir, il tombe sur Kumiko (ou plutôt c’est elle qui tombe littéralement sur lui qui la rattrape), une jeune fille handicapée qui se promenait avec sa grand-mère. Cette dernière propose à Tsuneo un job pour qu’il s’occupe de sa petite-fille. Tsuneo qui essaie d’économiser pour partir à l’étranger après l’université, accepte cette offre malgré le caractère un peu sauvage et capricieux de Kumiko. Petit à petit, ils apprennent à se connaître et s’apprécier, tout en évoluant.
On entre rapidement dans l’histoire et l’alchimie entre les deux est agréable à suivre. Leurs échanges verbaux sont drôles. Kumiko, qui se fait appeler Josée, du nom d’une héroïne d’un roman de Sagan, peut paraître capricieuse et têtue mais elle est mignonne et drôle malgré elle. Au début, elle joue avec la patience de Tsuneo avec des ordres absurdes. Ce dernier n’a pas l’air d’avoir de pitié pour elle et lui parle naturellement. Puis il découvre le talent de la jeune fille pour la peinture et son imagination débordante. En effet, Josée a une vie plutôt recluse avec sa grand-mère un peu surprotectrice qui a peur de la sortir entre le regard des autres et les dangers du monde extérieur. La lecture et la peinture lui permettent de rêver. Touché par sa volonté d’aller voir la mer, Tsuneo décide de l’aider et ainsi c’est la passion de la mer qui les rapproche. Intimidée face aux gens de dehors au début, petit à petit l’horizon de la jeune fille s’élargit. Son enthousiasme, notamment lors de leur première sortie fait sourire, c’est attendrissant. Contrairement à Tsuneo qui a des projets, elle n’avait jamais osé à se projeter dans le futur et commence à changer.
Cependant la bonne humeur qui domine le premier tome est perturbée par un événement triste de la fin. Josée doit faire face à un événement tragique et prendre des décisions pour sa vie. L’ambiance dans la première moitié du deuxième tome est totalement différente de celle du premier volume, triste et morose. Josée est regagnée par le pessimisme face au monde réel où tout lui semble hors de portée, inaccessible. Tsuneo qui essaie de la convaincre de ne pas renoncer, doit faire face lui-même à un retournement situation dramatique où il voit toutes ses certitudes envolées, et c’est au tour de la jeune fille de le pousser vers l’avant.
Ce qu’on peut reprocher au titre, c’est un peu la facilité des rebondissements dramatiques dans le deuxième tome mais ils permettent de pousser les personnages à prendre conscience et avancer. C’est agréable de voir la jeune fille gagner en confiance, devenir plus mature et autonome. C’est une belle histoire touchante avec un message positif.
Au niveau des personnages, le duo est attachant et est soutenu par des personnages secondaires sympathiques, entre la grand-mère bienveillante et perspicace, les collègues de Tsuneo, dont une qui a un faible pour lui, qui l’accompagnent dans ses moments difficiles, et l’amie que Josée se fait à la bibliothèque. Le sujet de l’handicap est traité avec justesse, en montrant des difficultés qu’on peut faire face mais restant toujours optimiste. On ne cherche pas à provoquer de la pitié mais plutôt montrer qu’on peut réaliser ses rêves malgré tout.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Delcourt/Tonkam que je remercie.
Résumé
Une belle histoire avec un message positif et une bonne alchimie entre les deux principaux personnages, le tout bénéficiant de jolis graphismes, à la fois doux et expressifs.
User Review
0 (0 votes)