La Locomotive de l’Innocence

La Locomotive de l’Innocence

Résumé :

Plongez dans l’univers fascinant, onirique et merveilleux de l’autrice Yoshimi Uchida (Liddell au clair de lune) grâce à cette collection d’histoires courtes en trois volumes. Découvrez de nouvelles facettes de cette autrice de génie tirant tant son influence des contes de fées que des romans anglais du XIXe siècle, entre autres. Une collection à la croisée des genres pour rêver et s’émerveiller. Source : Black Box

Avis principal par Beldaran

Après vous avoir présenté Le Vaisseau étoilé, je m’attaque au second recueil de Yoshimi Uchida proposé par les éditions Black Box en mai dernier, La Locomotive de l’Innocence. L’anthologie a été éditée en 1981 par les éditions Shûeisha et se compose de quatre histoires publiées dans le magazine Bouquet. L’autrice s’attaque à sa série la plus longue, Liddell au Clair de lune, un an après.

Depuis quelques jours, le one-shot est disponible sur la plateforme Mangas.io comme les deux autres titres de l’autrice. Je vous encourage vivement à y jeter un œil !

Il est difficile de dégager une thématique commune claire aux quatre récits, à l’inverse du Vaisseau étoilé. La notion de locomotive se retrouve vaguement dans tous tandis que l’innocence s’incarne dans le passage de l’enfance à l’âge adulte avec toutes les pertes mais aussi les joies que cela implique. Nous retrouvons la ville perdue de Galesburg, ville qui existe réellement dans l’Illinois et que l’autrice nous dévoile dans une postface toujours plus originale. La touche onirique est moins présente, on la retrouve dans le récit poignant La Bruine dorée de la Toussaint. Les autres histoires s’inscrivent dans la même veine que les romans américains de la deuxième moitié du XIXe siècle à l’image du titre, Les Quatre Filles du docteur March (Little Women) de Louisa May Alcott. Cela se ressent dans l’ambiance et dans la manière de présenter ces tranches de vie dans une ville de campagne où la légèreté côtoie la mélancolie.

Les deux premières histoires, La Locomotive de L’innocence et La Bruine dorée de la Toussaint, sont les plus courtes avec 36 pages chacune. Je n’ai pas vraiment accroché à la première, sûrement à cause du format que ne permet pas de développer les sentiments du personnage féminin que j’ai trouvé superficielle, même si je comprends ses motivations. L’intérêt réside dans la subsistance d’un journal dans une ville de campagne qui manque de scoops. J’ai adoré la deuxième. Yoshimi Uchida fait des merveilles avec les récits fantastiques subtilement horrifiques. L’histoire est émouvante et bien construite. C’est ma préférée du volume.

Le troisième récit, La couronne d’herbes du faune, nous entraine dans le quotidien d’une bande d’amis au début du XXe siècle. On suit leurs aventures avec plaisir. Le ton est joyeux, malgré les drames qui touchent certains membres du groupe. L’autrice présente les journées marquantes des adolescents avant qu’ils ne grandissent et que certains ne soient rattrapés par les évènements de la grande Histoire. Je ne m’attendais pas à la fin.

La quatrième et dernière histoire, Lunes et Étoiles de mai, est la plus longue du recueil avec ses 60 pages et s’articule autour d’un projet fou où dans le courant des années 1920 des concours sont organisés afin de réaliser en avion le trajet New-York/Paris sans escale. Naturellement, l’autrice n’oublie pas l’humain et aborde les conséquences de la première guerre mondiale avec les enfants des rues mais aussi un amour contrarié pour cause de différence sociale. C’est le récit le plus riche et développé où le rêve reste porteur et fait écho aux histoires du premier recueil.

La postface est super et se présente comme une gazette. Encore une fois, l’autrice apporte de nombreuses informations sur sa Galesburg.

Je suis toujours aussi fan des graphismes de Yoshimi Uchida. Les expressions des personnages sont soignées et j’adore leurs costumes. Le découpage est plus classique par rapport à l’autre recueil mais l’ensemble reste plaisant.

En ce qui concerne l’édition, c’est le même format que les autres œuvres de l’autrice. En revanche, l’impression des premières pages de chapitre est très sombre pour un rendu assez médiocre, heureusement le reste est correct mais cela gâche le trait de l’autrice. Les deux visuels de couverture ne correspondent pas à ceux japonais mais on le retrouve sur le rabat. Les illustrations sont jolies, même si celle de la quatrième de couverture n’a aucun rapport avec le recueil.

  • Scénario
  • Dessin
4

En conclusion

La Locomotive de L’innocence est un recueil qui permet de découvrir une autre facette du travail et de l’inspiration de Yoshimi Uchida. Un plaisir.

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