86 [Eighty Six]

Avis principal par Beldaran

Après la découverte de l’adaptation animée produite en 2021 et diffusée sur la plateforme Crunchyroll, puis celle de l’œuvre originale, le light novel publié par les éditions Mahô, je me lance dans l’adaptation manga proposée depuis le mois de mars, par les éditions Delcourt/Tonkam. Finalement, le manga dessiné par Motoki Yoshihara ne totalise que trois volumes car, la publication a été stoppée au Japon à cause de la santé de l’auteur. En France, le troisième et dernier tome est annoncé pour le mois de novembre. D’après le visuel de ce dernier, la quasi-totalité du volume 1 du light novel devrait être adapté, au prix de sacrées coupes dans l’histoire. C’est un point qui se ressent déjà dans le tome 1. Heureusement, le light novel est toujours en cours de publication chez nous et le deuxième volume est paru au mois d’août.

Si j’ai apprécié l’anime et le light novel, j’ai eu plus de mal avec le manga qui m’a laissé de marbre. Il n’est jamais arrivé à transmettre les émotions, en partie à cause du traitement des personnages.

Le volume adapte les deux premiers chapitres du light novel et fait office d’introduction à l’univers, tout en présentant les personnages mais, l’ensemble manque d’attrait. Le choix a été fait, de tout miser sur les scènes d’action à base de grosses mécaniques, les drones autonomes, et d’explosions pour un résultat plutôt brouillon et qui manque d’intensité. Il est évident que tout le roman ne peut pas être adapté mais avoir conservé le passage des membres féminins de l’unité Spearhead au bord de la rivière n’apporte rien. Enfin, cela aurait pu fonctionner si nous avions vu la camaraderie du groupe au préalable.

L’histoire est sombre et horrible. Nous découvrons la lumineuse République de San Magnolia en guerre contre l’Empire du Giad depuis neuf ans qui a déployé ses drones destructeurs sur l’ensemble du continent. La République inférieure au niveau technologique a discriminé et déchue de leur citoyenneté les Coloritas qui sont envoyés crever comme des chiens au front dans des boites de conserve, tout en ayant passé une partie de leur vie dans des camps de concentration. Ce fait absolument écœurant n’est pas bien traité, j’y reviens mais l’auteur a tout misé sur les scènes d’action ce qui fait, que malheureusement nous avons du mal à nous attacher aux personnages. De plus, les informations données sur l’univers sont minces, le strict minimum, notamment sur le système de Para-RAID ou encore sur la Légion. Connaissant déjà l’histoire je n’étais pas perdue mais je ne sais pas s’il est intéressant de découvrir l’œuvre via le manga. L’interlude est sympa.

En ce qui concerne les protagonistes vous avez toutes les infos si vous avez vu ou lu les autres médias car dans le manga c’est léger. Vladiléna Milizé jeune militaire idéaliste s’insurge contre la politique ségrégationniste développée par son pays. Elle essaie de lutter à sa manière, même si elle appartient à l’aristocratie. Seul son côté naïf est représenté. Pour l’unité Spearhead, ils sont très nombreux et ne sont absolument pas développés. Shin, le chef d’escadron est renfermé et a un objectif pour ses camarades disparus.

Les dessins reprennent les designs de Shirabii pour les personnages et de I-IV pour les mechas donc pas de surprise. Le trait de l’auteur est fin mais j’ai eu du mal avec le traitement des décors. Je n’ai pas trouvé les scènes d’action très lisibles.

L’édition est correcte avec un papier souple et sans transparence ainsi qu’une page couleurs. Il est agréable de constater que la traduction a été confiée à Yukio Reuter qui s’est également occupée de celle du light novel.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Delcourt/Tonkam.