Donne de la couleur à vos mangas
Dans la ville de Fuuto existe une agence de détectives particulière : l’agence Narumi, constituée de Shotaro et Philip. Tous deux enquêtent sans relâche sur les crimes commis par les » Dopants « , des humains transformés en monstres. Et lorsque la menace qu’ils affrontent est trop forte, ils forment, ensemble, le super-héros connu sous le nom de Kamen Rider W ! Source : Michel Lafon
En juillet dernier, un nouveau manga a rejoint la collection Kazoku des éditions Michel Lafon, Fuuto Pi. Le manga prend place dans l’univers tokusatsu des Kamen Rider et plus particulièrement, la vingtième saga de la franchise, Kamen Rider W/Double. Si vous souhaitez vous faire une idée, deux épisodes sont disponibles sur la chaîne Toei Tokusatsu World Official. Dans les faits, il s’agit de la suite de la série télé puisque l’on retrouve les mêmes personnages, dans la même ville mais face à une nouvelle menace. Il n’est pas nécessaire d’avoir vu le feuilleton, même si on sent que certains liens entre les protagonistes ou encore leurs capacités nous échappent. Je pense que le titre s’adresse principalement aux fans de Kamen Rider et à un public masculin vu les plans « poitrine dénudée » réguliers. A noter, qu’une adaptation animée est en cours de diffusion sur la plateforme Crunchyroll.
Nous découvrons la ville aux multiples moulins, Fuuto, en suivant les pas du détective Shotaro de l’agence Narumi, au fil de ses enquêtes. La mission des trois membres de l’agence, est de résoudre des problèmes divers et variés. Celui concernant la sorcière permet de présenter l’univers où des humains, qualifiés de Dopants, ont acquis des compétences particulières grâce à des memory, artefacts technologiques.
L’ensemble est bien rythmé, avec son lot de surprises et de phases d’action. Cependant, ces dernières ne m’ont pas franchement convaincu. Ce Rider possède une tenue à deux couleurs avec différentes transformations mais en noir et blanc, c’est compliqué. La fin du tome un ne surprend pas mais il fait son boulot d’introduction en étant dynamique.
Le déroulé du deuxième volume est plus convenu mais présente l’antagoniste, classe mais qui reste un grand méchant donc il fait des tests de grand méchant sur des dopants. Néanmoins, l’intrigue sur l’autre ville est prenante et donne envie de découvrir la suite.
Curieusement, j’ai préféré la dernière histoire avec le chat qui est assez mélancolique, même si grâce à l’équipe des détectives, il y a de l’humour.
Mais, et le Kamen rider dans tout ça ?! Eh bien, il est composé de deux hommes, Shotaro le détective un peu lourdingue et le mystérieux Philip. Il est le plus intéressant mais comme son cas a été traité dans la série télé, je ne sais pas si nous aurons droit à un résumé sur sa capacité singulière. D’ailleurs, il semblerait que Tokime, la mystérieuse jeune femme, suive la même construction que le Philip de la série, donc à voir. Le Kamen Rider W, prononcé Double, porte bien son nom puisque les deux hommes fusionnent et possèdent diverses transformations. C’est le genre de truc qui fonctionne bien en série mais qui pour le moment passe totalement à côté dans le manga. Naturellement, les deux partenaires se complètent parfaitement. Tokime est le personnage féminin type des œuvres qui s’adressent à un public masculin donc je n’ai pas grand-chose à rajouter. Si ce n’est, qu’elle garde un rôle important pour la trame principale.
Les graphismes sont simples. Les scènes d’action sont parfois brouillonnes et manque d’impact, effet renforcé par la mise en scène qui reste classique. Shotaro sans son chapeau, c’est quelque chose.
En ce qui concerne l’édition, c’est correct. Certaines bulles sont coupées et il y a quelques couacs d’impression, mais le papier est épais. La traduction de Fabrice Buon fait son office. Il est sympa que les couleurs sur le dos des ouvrages suivent celles du titre, mais la différence de taille du logo entre les deux tomes me laisse perplexe.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Michel Lafon.
Parfois, il suffit d’un tome pour vous confirmer que la série n’est pas faites pour vous. J’avais prévu de m’arrêter après le deuxième volume mais comme j’ai reçu le troisième, je vous le présente. Sachez que sa lecture a confirmé mon désintérêt pour le manga qui s’adresse clairement à un public (masculin) qui connaît le tokusatsu Kamen Rider W.
C’est un arc complet, Dans la Tempête, qui occupe l’intégralité du tome. Shotaro et Philip sont perdus dans les montagnes suite à une tempête de neige et atterrissent dans un manoir isolé où se tient une mystérieuse réception avec huit personnes masquées. Le motif de la fête est assez surréaliste et le pourquoi du comment est bien sûr lié aux Gaia Memories.
Je pense que le scénariste, Riku Sanji, confond dynamisme et précipitation. La narration est chaotique avec les évènements qui s’enchainent sans fluidité. L’aspect crime en lieu clôt est toujours intéressant, quand c’est bien fait. Ici, l’ambiance n’a pas le temps de prendre et pourtant, il y avait matière à entretenir la tension et balader la lectrice et le lecteur. Eh bien non.
De fait, je me suis rapidement désintéressée de la conclusion.
Les scènes d’action sont brouillonnes à souhait avec des enchaînements brutaux. Les actions sont peu lisibles et pourtant, il y a de la transformation à gogo dont une qui est rigolote. D’ailleurs, les différents modes de Kamen Rider W sont difficilement identifiables en noir et blanc, sauf l’ultime transformation qui change totalement le design du Rider.
Bon, la résolution du problème est ce qu’elle est mais, lors des derniers échanges nous sont jetées des informations sur le passé de Philip comme ça, c’est cadeau. De plus, le lien est fait entre l’organisation de supers méchants, Museum, de la série mère et une partie des évènements actuels. C’est sympa pour les fans mais pour les autres moins, bien que cela introduise les High Dopants. Ces êtres devraient avoir un rôle important à jouer par la suite, surtout que Tokime réagit à l’annonce.
Dans les dernières pages, l’antagoniste, Aurora, se révèle à Kamen Rider et insiste sur l’Autre ville, découverte grâce à Tokime.
Ce long arc permet la poursuite de l’installation de l’univers, en renforçant son intrigue autour des high dopants et de l’Autre ville. Cependant, le traitement du récit n’arrive pas à m’emballer et je n’accroche pas plus que cela aux personnages.
Si vous avez attaqué la version animée sur la plateforme Crunchyroll, cet arc correspond aux épisodes 7-9.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Michel Lafon.
En conclusion
Fuuto Pi permet l’arrivée d’un nouveau Kamen Rider dans notre contrée ce qui est très bien. Pour ma part, la perplexité l’emporte donc je m’arrête ici mais, je ne peux que vous encourager à tenter l’aventure.
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