Boy meets Maria

Boy meets Maria

Résumé :

Depuis son enfance, Taiga est fasciné par les super héros. Le jour de sa rentrée au lycée, il a le coup de foudre pour celle qui sera assurément l’héroïne de sa vie : Maria, la madone du club de théâtre. Mais que se passerait-il si la belle n’en était pas une ? Source : Taifu Comics

Avis principal par Beldaran

Boy meets Maria est une des nouveautés du mois dernier des édition Taifu Comics. La couverture aux tons pastel cache un récit difficile qui aborde des thématiques variées autour de l’acceptation de soi et de l’orientation sexuelle. Si vous êtes sensible, il y a une scène très dure, une agression sexuelle sur mineur représentée de façon crue mais sans voyeurisme. C’est une lecture qui pousse à la réflexion, même si certains points sont abordés de manière superficielle à cause du format. Il aurait fallu un ou deux tomes supplémentaires pour traiter de manière pertinente les nombreux thèmes. Je précise qu’il s’agit de la seule et unique œuvre de la jeune autrice PEYO, décédée prématurément en 2020. J’ai découvert cette information après la lecture et cela a donné une autre force à l’histoire qui m’a happé du début à la fin.

L’histoire aurait pu être classique avec son cadre scolaire où deux lycéens se rencontrent grâce au club de théâtre. Le choix du théâtre n’est pas anodin et permet à l’autrice d’exploiter parfaitement les questions existentielles de ses personnages. Nous découvrons Arima alias Maria qui monte sur scène en robe et Taiga le farfelu, un peu lourd au début. Taiga bouscule maladroitement le quotidien d’Arima, le poussant encore plus loin dans ses retranchements. L’expressif lycéen est très agaçant, toujours dans l’exagération, bien que deux amis veillent sur lui, de loin. Ces deux personnages sont géniaux et heureusement qu’ils sont là car, ils apportent la touche de légèreté.

Avec Arima l’autrice aborde la dysphorie de genre mais je ne pense pas qu’il s’agisse de non-binarité. Car l’élément me semble lié à son premier traumatisme. L’autrice présente habilement, les changements des deux personnages, via leurs échanges notamment, avec un Taiga fonceur qui déborde de gentillesse. Son caractère s’explique par un drame de son enfance qui a totalement chamboulé sa vision de la figure héroïque qui explose en fin de volume pour révéler qui il est vraiment. Naturellement, la vie d’Arima est celle qui prend le plus aux tripes, avec ses traumatismes, sa solitude qui le ronge et avec Taiga qui apparaît comme une nouvelle force.

Un de leur dernier échange dans la salle de classe est particulièrement marquant où les deux laissent exploser leur faiblesse et leur solitude.

Le chapitre bonus est tout mignon et drôle grâce aux deux acolytes de Taiga.

Je l’ai déjà écrit mais les deux protagonistes permettent à PEYO d’aborder de nombreuses thématiques, comme les préjugés bien marqués dans le cadre scolaire ou encore les relations toxiques familiales. Néanmoins, certains points manquent de développement, comme entre Arima et sa mère ou le lien fragilisé entre Taiga et son père. D’ailleurs, il y a une grosse ficelle scénaristique qui m’a laissé perplexe.

Le dessin est beau. Le trait de l’autrice est soigné. Il y a de très bons choix dans les angles de vue qui sont variés et pertinents. La mise en scène est intelligente. L’expressivité des personnages est parfaitement travaillée.

L’édition est bonne. Le papier est souple et sans transparence, avec en bonus une page couleurs. La traduction, signée Isabelle Eloy, est impeccable.

Fiche réalisée grâce au service presse des éditions Taifu Comics.

  • Scénario
  • Dessin
4

En conclusion

Boy Meets Maria est une œuvre qui remue, qui questionne et qui sonne souvent juste. Une réussite.

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