Avis principal par Maccha
Déjà éditée plusieurs fois en France, je découvre cette célèbre série de CLAMP à l’occasion de la réédition des œuvres du quatuor de mangakas. Prépubliée entre 1997 et 1999 dans l’ancien magazine Amie des éditions Kôdansha, il s’agit d’un shôjo, bien qu’il soit placé dans la collection seinen de l’éditeur français, ce que je trouve dommage. Cela aurait permis de montrer la variété du genre qui ne se limite pas à des romances lycéennes ou des magical girls. Ici, les mangakas nous proposent un univers cyberpunk à l’ambiance sombre et mélancolique. Il s’agit d’une édition en deux tomes de la série qui en contient quatre à l’origine dans sa version simple. Les couvertures ont été retravaillées pour l’occasion, avec des illustrations de l’édition japonaise de 2008 et quelques pages en couleurs en début de volumes. L’édition est soignée avec de jolis motifs dorés sur les couvertures.
J’ai beaucoup aimé l’ambiance mélancolique et un peu mystérieuse du récit. On est dans un univers de science-fiction dystopique avec une technologie avancée mais aussi un peu de magie.
Dès les premières pages, on est dans l’ambiance mélancolique avec des paroles de chanson désespérées qui souhaitent le bonheur, et qui reviennent (un peu trop) souvent. Le découpage des pages est assez atypique et renforce l’ambiance poétique et mélancolique de l’histoire. Un découpage épuré avec des espaces vides, des mots par-ci par-là en guise de séparation de chapitres et du symbolisme.
Comme on en a l’habitude chez CLAMP, les costumes et le design des personnages sont soignés et sophistiqués avec des petits détails et des accessoires. Bien qu’on ait deux doubles volumes pour cette édition, les tomes ne sont pas épais (environ 245 pages chacun) et se lisent assez rapidement. Il vaut mieux s’attarder sur les dessins qui sont parfois plus parlants.
C’est donc un bon choix d’avoir regroupé les tomes en double volumes, d’autant que le premier tome contient ainsi toute l’histoire principale. On y suit Kazuhiko, un ancien agent, qui doit escorter une jeune fille, Suh, « une trèfle », avec le soutien de Gingetsu et de Ran. En route pour le parc féérique, le duo est poursuivi par une organisation et des militaires, Suh faisant partie d’un projet secret d’état. On a de l’action, du mystère, de la science-fiction et des personnages intrigants. Kazuhiko est connu pour être un agent doué, même s’il a causé des problèmes à l’armée quand il était en service. Malgré cela on lui confie la mission d’accompagner Suh, une jeune fille isolée qui ne connaît pas beaucoup le monde extérieur. On n’a pas l’âge exacte de celle-ci mais elle est considérée comme une enfant et malgré son âge elle est assez fataliste. Elle est particulièrement intéressée par la chanson d’une chanteuse nommée Oluha dont les paroles reviennent tout au long du tome. A travers leur voyage mouvementé, Kazuhiko découvre ce que sont les trèfles. La fin du premier tome est pleine de révélations entre le vrai but de ce voyage, ce que Suh voulait et ce pourquoi Kazuhiko a dû l’accompagner. La déclaration de Suh peut tomber un peu comme un cheveu dans la soupe à la première lecture mais quand on lit l’ensemble c’est cohérent et en fin de tome on est ému.
Le deuxième double volume est complémentaire et raconte des événements qui se sont déroulés avant l’histoire principale. On peut en effet s’arrêter après la lecture du premier volume mais le deuxième permet de mieux comprendre certaines choses, en plus d’en savoir plus sur les autres personnages et les autres trèfles. Ce tome est donc consacré au passé où Suh suit tout depuis sa cage et on voit un Kazuhiko amoureux, qui sans savoir était déjà lié aux trèfles et a une place importante dans la vie de certains. Il est plutôt secondaire dans ce tome et ce sont surtout les autres personnages qui sont mis en avant. Dans une première partie, on voit les choses que Suh a racontées dans le premier tome en plus de quelques nouvelles révélations. On découvre la vraie Oluha et le Kazuhiko de cette époque. Les événements de la deuxième partie est encore antérieurs à ceux de la première et nous permettent d’en savoir plus sur Gingetsu, un personnage d’apparence mystérieuse et cool, et de Ran. Il n’y a pas de combats dans ce tome mais toujours une ambiance mélancolique, triste et poétique avec des paroles de chansons.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Pika.
Résumé
Un beau shôjo particulier dans un univers cyberpunk et une ambiance sombre, poétique et mélancolique captivante.
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