Avis principal par Beldaran
En mars dernier la collection Genki des éditions nobi nobi! a accueilli un deuxième titre, après le très attendu Horimiya, la série courte historique, Blissful Land. Le manga, signé Ichimon Izumi, a été publié entre 2017 et 2019 aux éditions Kôdansha et totalise cinq volumes. Le propos de l’œuvre m’a immédiatement conquise, car je suis friande des récits historiques, à l’image de l’excellent Bride Stories publié aux éditions Ki-oon. D’ailleurs, les deux titres sont proches dans leur construction mais Blissful Land est nettement en-deçà, malgré une couverture emballante. De fait, la lecture de ce premier tome a été sympathique mais sans plus.
L’histoire nous entraine dans un petit village montagnard du Tibet au XVIIIe siècle, auprès d’une famille médecin, dans laquelle nous suivons plus particulièrement, le jeune fils de 13 ans, apprenti médecin, Kang Zhipa. Le premier chapitre nous permet de nous familiariser avec l’environnement et le caractère du jeune homme, travailleur qui plane un peu, trait marqué par l’arrivée de sa fiancée qui vient de loin. Comme écrit ci-dessus, nous sommes dans la même configuration que Bride Stories mais dans le cas présent, pour le moment, cela ne prend pas. Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages qui sont assez creux. Kang Zhipa est lisse dans son genre. C’est un gentil qui aime ses patients et qui a une véritable passion pour les plantes. De fait, il maîtrise peu les échanges avec la gent féminine. Sa fiancée Lati Moshi est assez en retrait. Elle ne sort de son image de jeune fille souriante que lorsqu’il est question de teinture et de tissage mais c’est léger, très léger. Cependant, l’ambiance qui se dégage du titre est mignonne et chaleureuse mais cela ne suffit pas à masquer une narration plan-plan.
L’auteur a fait des recherches et nous offre une immersion plaisante au cœur de cette culture tibétaine, avec les costumes, les différents mets et le développement des plantes médicinales. Le problème, j’ai eu le sentiment que ces éléments correspondaient au cahier des charges pour une tranche-de-vie historique. C’est bien mais cela reste en surface.
Il faut voir comment évoluera par la suite la relation entre les deux futurs mariés, avec des personnages qui gagnent en consistance. L’ajout de personnages secondaires plus travaillés seraient sûrement un plus, afin de donner plus d’allant au récit. Le titre n’est pas mauvais mais se repose sur ce qu’on attend d’une tranche-de-vie historique et n’offre pas grand-chose de plus pour le moment.
La couverture annonce des décors foisonnants et un dessin maîtrisé. Le résultat est en demi-teinte et la différence se sent dès les premières pages. Les paysages sont dépouillés, ce qui peut correspondre à un environnement montagnard. Ils tranchent avec les intérieurs plus détaillés. C’est sûrement voulu et cela fonctionne bien. J’ai apprécié les recherches sur les vêtements dont malheureusement on a vite fait le tour. En ce qui concerne les personnages, j’ai été agacée par un point, le traitement des yeux ronds qui revient très, trop régulièrement. D’ailleurs, leurs expressions sont limitées.
En ce qui concerne l’édition, elle est correcte. Nous avons droit à des pages couleurs. Le volume est très souple en main car la jaquette est fine mais ce n’est pas désagréable. La traduction, signée Yohan Leclerc, est agréable, malgré la présence de quelques coquilles, comme des inversions de mots.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions nobi nobi !.
En conclusion
Blissful Land propose une immersion sympathique dans le Tibet du XVIIIe siècle. A voir si la suite gagne en intérêt.
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