Avis principal par Beldaran
L’année dernière les éditions Boy’s Love nous ont permis de découvrir une nouvelle mangaka, HARU, avec la deuxième œuvre de sa carrière, la série courte, bouclée en deux volumes, Tokyo en avril… Le dernier tome sortira à la fin du mois de juillet.
C’est l’histoire d’un amour de jeunesse, fortement contrarié. 10 ans ont passé depuis que Kazuma et Ren se sont quittés mais dont le motif d’éloignement reste flou pour Kazuma. Le lecteur se trouve donc de son côté dans une première partie où défilent les images du passé afin d’éclairer la situation présente, puisque les deux hommes se trouvent à travailler dans la même entreprise. Le hasard faisant bien les choses.
De prime abord, nous sommes face à une tranche-de-vie romantique classique mais plus les pages tournent et plus une atmosphère dramatique prend le dessus. Cependant, avant d’arriver au point culminant, l’autrice nous balade dans cette entreprise tokyoite, prenant le temps de mettre en place le contexte et surtout pose lentement les jalons jusqu’à la séparation. Le lien entre les deux protagonistes se renoue et se renforce, malgré la distance que tente d’instaurer Ren, jusqu’à un soir très, trop alcoolisé. Le passage fait office de bascule dans l’histoire et nous découvrons le passé par le biais des yeux de Ren. Le procédé est pertinent car permet de mieux comprendre les personnages et de saisir qu’ils sont tous les deux persuadés de vivre un amour à sens unique. Les non-dits les ont conduits dans une impasse sordide où le drame va crescendo. J’avoue que ça fait tout de même beaucoup sur l’échelle du drame.
Tout au long du tome la narration ne faiblit pas, malgré quelques facilités dans la construction du récit. Ce tome présente la force d’un premier amour et sa persistance dans le temps. Les faits passés sont révélés, du moins pour le lecteur. A voir comment Ren va exposer l’ensemble à Kazuma.
La galerie de personnages est restreinte. Les secondaires sont à peine esquissés mais tiennent leurs rôles afin d’offrir un cadre à l’histoire. C’est finalement, Hidé qui occupe le plus de place de par sa connaissance des deux hommes au collège. Son but est d’indiquer aux lecteurs, qu’il s’est passé quelque chose mais c’est déjà pas mal. Kazuma et Ren sont touchants. Le premier est totalement largué que ce soit dans le passé ou le présent mais pourtant il prend l’initiative dans les deux cas. Ren est dévoré par la culpabilité. Son acte lui a fait tout perdre mais il a trouvé la force de rebondir. Maintenant, il faut voir comment leur relation va évoluer car certains non-dits persistent.
Les graphismes sont soignés. Le trait de l’autrice est fin, précis. En revanche, j’ai rejeté en bloc le design des personnages principaux, assez banal mais peu engageant. J’ai apprécié le travail sur leurs regards.
L’édition est bonne. La qualité d’impression est correcte et nous avons droit à des premières pages en couleurs. La traduction de Laurie Asin est agréable.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Boy’s Love.
En conclusion
Tokyo en avril… est une tranche-de-vie romantique plutôt originale dans sa construction et qui révèle quelques surprises.
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