Donne de la couleur à vos mangas
Kanada, Kusaba et Kuroki sont trois étudiants férus de montagne, mais surtout, les seuls membres du club d’alpinisme de leur université. Il va donc falloir trouver de nouveaux membres, même novices, sinon le club fermera. Heureusement, trois nouvelles recrues se présentent à eux pour découvrir ce sport en pleine nature. Source : Soleil Manga
Le mois dernier, les éditions Soleil nous ont proposé de prendre un grand bol d’air frais en direct des montagnes japonaises avec L’appel des montagnes. Le titre m’a immédiatement fait penser à la série Au Grand Air avec son objectif de découverte des grands espaces et de voyage qui fait du bien, surtout en cette période. C’est un premier tome introductif plus pédagogique que sentiers de randonnée mais nécessaire pour apprécier les volumes suivants.
Une nouvelle année commence à l’université de Santama et le club d’alpinisme est dans la panade mais ses membres semblent l’avoir oublié, accaparés par l’ascension du sommet de Yokotake. Pour survivre, le Club doit recruter, c’est le dernier jour pour cela et trois candidates potentielles se sont présentées. Vu leurs questions, elles n’ont pas vraiment compris où elles avaient mis les pieds. Pour leur expliquer de quoi il en retourne, les membres actuels, au nombre de trois, Setsuko Kuroki (alias la bourrine), Yoshido Kaneda et Tooru Kusaba, s’appuient sur la métaphore des RPG afin de présenter ces conquêtes de montagnes, avec l’équipement adéquat et la récompense ultime. La présentation se conclut sur une pose plutôt classe mais un brin gênante. Oui, c’est n’importe quoi mais quand on y réfléchit, la comparaison est pertinente. Ce premier tome est particulièrement didactique, on y apprend à réparer les vêtements et autres chaussures de randonnée et de fait la lecture peut sembler assez lourde par moment et frustrante d’une certaine façon. Malgré tout, nous avons droit à quelques phases de grimpette avec le trio expérimenté qui met en avant certains aspects de ce sport. Nous avons également droit à quelques explications sur certains alpinistes et quelques sommets japonais.
De fait, dans l’ensemble, malgré un côté explicatif dense, la lecture est intéressante, prenante et donne envie de parcourir les différents monts japonais, aux côtés des novices qui se révèlent attachantes. L’ambiance générale est particulièrement bienveillante, notamment grâce à quelques moments de partage et cela fait du bien.
Curieusement, pour le moment, les personnages sont assez en retrait et peu développés. Le trio d’anciens n’est pas vraiment travaillé, surtout les deux garçons, assez renfermés, même si le plus âgé finit par donner quelques conseils de manière assez sèche. La plus joyeuse c’est Kuroki, elle accueille les novices à bras ouverts et chaleureusement. Elle fait tout pour les mettre à l’aise. Du côté des trois potentielles recrues, aucune n’est sportive. Nous avons Satoko Irima la gameuse, Naomi Kagala littéraire, passionnée de récits de montagnes et Mana Nanbu, la réservée qui connaît déjà un léger changement au fil des pages et dont l’alpinisme pourrait l’aider à s’ouvrir un peu plus aux autres et à prendre confiance en elle. A voir, comment cette joyeuse troupe va évoluer en arpentant les sentiers de montagnes.
Les graphismes sont assez séduisants malgré quelques couacs de proportion. Les personnages ont une bonne bouille, mention spéciale à Kaneda. Les paysages sont réellement réussis. L’auteur s’appuie sur ses photographies donc les rendus sont convaincants. Les angles de vue lors des ascensions sont pertinents et immersifs. Visuellement, c’est réussi.
L’édition est très sympa et se place dans la même veine que le titre Dans le sens du vent – Nord, Nord-Ouest. L’impression est de bonne qualité. La traduction, signée Julie Gerriet, est emballante.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Soleil Manga.
Le tome étant sorti en octobre dernier, il était plus que temps que je retourne aux côtés des membres du club d’alpinisme de l’université de Santama.
Le premier volume s’était révélé fort agréable à parcourir. Il nous présentait les six protagonistes principaux ainsi que le matériel de base, nécessaire pour arpenter les sommets.
Mana, Satoko et Naomi, les débutantes, décident de répondre à l’appel de la montagne, équipées au petit bonheur la chance, en s’attaquant au Mont Oyama, parfaitement balisé et donc adapté aux novices.
Très rapidement, nous comprenons qu’elles abordent l’ascension du sommet tardivement mais elles découvrent les joies de l’effort et la découverte de superbes points de vue. C’est un chapitre très intéressant qui met l’accent sur le fait que la montagne ne pardonne aucune erreur, comme crapahuter sur ses sommets sans le bon équipement.
Les trois novices en font l’expérience mais heureusement sans gravité, si ce n’est un long sermon de leurs ainés, à l’aide de lampes frontales dans les yeux et de sérieuses courbatures. Faut chauffer les muscles avant de se lancer !
Les aînés du club, menés par l’énergique Kuroki, s’attaquent à l’escalade du rocher Byobu du Mont Hotakadake. C’est l’occasion pour l’auteur de nous dévoiler un autre aspect de l’alpinisme face à une paroi particulièrement abrupte où les trois étudiants grimpent dans les pas de leurs aînés et où certains pistons sont plutôt usagés. Lors de ce passage périlleux Tetsuo Utsugi arrive à installer une légère tension et nous percevons l’adrénaline qui traverse les personnages lors de la dernière partie.
La moitié du volume est dévolue à la transmission des connaissances (techniques et passion) de l’alpinisme des aînés aux novices. Cela passe notamment par la découverte de la montagne de cœur du club, Tanzawa. L’annonce par Kuroki est assez drôle car le trio de débutantes n’y est pas du tout et leurs pensées sont parties loin, très loin. Il est intéressant d’observer Kusaba, plus mis en avant, qui accompagne calmement les nouvelles recrues, en prodiguant de bons conseils. L’ascension de Tanzawa permet au trio de constater que leur entrainement paye et surtout qu’elles prennent du plaisir à grimper. Mana qui était la plus réservée, semble totalement épanouie. C’est un nouveau monde qui s’ouvre à elles.
Le dernier chapitre lance les hostilités pour une ascension d’envergure avec un bivouac. C’est donc l’apprentissage de nouveaux éléments, avec l’équipement adéquat, qu’il faudra porter.
Le prochain tome devrait être consacré à cette nouvelle expérience montagnarde.
J’ai trouvé que l’apparition des personnages était plus équilibrée dans ce tome. En revanche, les nombreuses informations techniques cassent légèrement le rythme et certains dialogues font forcés. Cependant, dans l’ensemble, cela reste une lecture rafraichissante, avec une atmosphère chaleureuse et surtout de superbes paysages. Je lirai la suite avec plaisir.
La montagne, ça nous gagne !
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Soleil Manga.
En conclusion
L’appel des montagnes ne nous entraine pas encore sur les hauteurs mais nous prépare avec intérêt à l’ascension. Le sujet est original. Je me laisserai tenter par la suite.
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