Avis principal par Maccha
Souvenez-vous de Creamy, merveilleuse Creamy ? La série animée de magical girl du Studio Pierrot diffusée dans les années 80 où on suivait Yû, une fillette de 10 ans, qui se transformait en une adolescente de 16 ans qui rencontrait le succès dans le monde du spectacle.
Mes souvenirs de la série sont assez vagues comme j’étais petite à cette époque mais en voyant la couverture de cette nouvelle série, je ne peux m’empêcher d’avoir un sentiment de nostalgie et c’est une belle occasion pour (re)découvrir l’histoire autrement. Dans l’ombre de Creamy reprend l’histoire du point de vue de Megumi Ayase, la rivale de Creamy. C’est donc en quelque sorte le point de vue de la « méchante » qu’on aurait détestée quand on est petit. Cependant, en grandissant on comprend mieux les autres personnages et la mangaka nous présente celle-ci sous une autre lumière.
Megumi est la vedette de Parthenon Productions depuis un certain temps et le directeur de l’agence sent qu’il est temps de renouveler et trouver une autre idole. Et il trouve cette aura magique qu’il cherche chez Creamy. Dès la première apparition de celle-ci, tout le monde est charmé et intrigué par cette mystérieuse jeune fille. Bien que Megumi soit une anti-héroïne avec son côté arrogant, on comprend sa frustration d’être mise de côté du jour au lendemain et qu’elle puisse être jalouse, alors qu’elle se donne à fond dans son travail. D’autant qu’elle semble avoir des sentiments pour ce directeur avec qui elle a partagé longtemps le même rêve et que ce dernier le traite assez rudement. En effet, j’ai trouvé ce personnage plus odieux que Megumi, malgré les touches d’humour, même s’il réagit peut-être ainsi pour la secouer. Elle paraît donc réaliste et humaine et on a de l’empathie pour elle. Sa persévérance est admirable, elle ne se laisse pas abattre et elle essaie de garder sa place dans un milieu ingrat. Quant à Creamy, elle apparait comme une poupée un peu perdue au début et c’est vrai que quand on ne connait pas son secret, son comportement peut paraître incompréhensible, voire agaçant. Elle se retrouve dans ce milieu malgré elle. C’est intéressant de la découvrir d’un point de vue externe, extérieur à un monde magique. En effet, ceux qui connaissent l’histoire d’origine auront le plaisir de retrouver les personnages de la série mais pour les nouveaux lecteurs, on les découvre autrement en même temps que Megumi.
L’histoire semble se déroulait à la même période que l’histoire d’origine, même si on n’a pas de date exacte. En tout cas, le milieu du show biz est similaire au milieu des idoles actuel, impitoyable et ingrat. Entre les différents chapitres, la mangaka nous montre de petits objets des années 80, qui seront des souvenirs pour certains et pour d’autres un aperçu de la pop culture de cette époque.
Les graphismes sont soignés et agréables. Le style de dessins rappelle l’anime, la mangaka s’étant appliquée pour respecter les dessins d’Akemi Takada, la character designer de la série anime d’origine, mais le trait est moderne, surtout par rapport aux dessins de Yûko Kitagawa qui a illustré le manga de trois tomes sorti pendant la diffusion de la série en 1983.
L’édition est de bonne qualité à part une ou deux fautes de frappes. Le côté brillant sur la couverture va bien avec le côté magique de l’histoire.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Kurokawa que je remercie.
Tome 2 par Maccha
Le supplice de Megumi continue ; L'ex-vedette de Parthenon Productions se trouve faire des jobs de seconde zone médiocres et enchaîne des mésaventures, pendant que Creamy est demandée et acclamée partout. Malgré ses frustrations, elle essaie de rester professionnelle pour le label et pour Shingo. On voit encore que le monde du showbiz est impitoyable avec les stars qui sont considérées comme des produits éphémères et aujourd'hui c'est Creamy qui est tendance. Megumi est tout de même assez lucide et admet la force de sa rivale même si cela lui pèse. Ses questionnements et ses pensées nous permettent de voir un personnage humain qui a ses faiblesses.
Ainsi lorsque le paparazzi Snake Joe qui lui a causé du tort par le passé lui propose de s'allier pour découvrir le secret de Creamy, sa première réaction montre que c'est un personnage qui a un sens moral. Mais les frustrations s'accumulent et la jalousie rend aveugle et en voyant Creamy avoir tout si facilement alors qu'elle a traversé tant d'épreuves, elle finit par céder à la tentation. Heureusement une apparition surnaturelle intervient avant qu'elle puisse faire quelque chose de regrettable. Cette apparition fantastique m'a d'abord surprise. En effet, en lisant la perspective de Megumi, j'avais l'impression de lire un manga plutôt réaliste sur une vedette qui perd sa place et j'avais presque oublié qu'on était dans une série magique. Cette apparition rappelle donc le côté fantastique et naïf de la série Creamy.
Ce tome permet d'en savoir plus sur le passé de Megumi et sa rencontre avec Tachibana. On voit que ce dernier se souvient aussi bien de cette époque que Megumi et qu'il était vraiment ébloui par le côté diamant brut de la jeune fille qui a bien évolué depuis. Le monde du spectacle était toujours rude et c'était un défi à gagner pour tous les deux. Le prochain tome devra raconter la suite de leur histoire et on comprendra peut-être mieux l'attitude de Tachibana envers elle.
Je suis curieuse de lire la suite de ces souvenirs et de voir si Megumi va se reprendre en main ou laisser la jalousie l'envahir de nouveau.
Critique rédigée grâce au service de presse des éditions Kurokawa que je remercie.
En conclusion
Une série qui permet de découvrir ou de redécouvrir l’histoire d’un des personnages emblématiques des années 80, selon le point de vue d’une antagoniste, avec une touche de modernité et des graphismes soignés.
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