Marriage to the Wolf

Avis principal par Beldaran

En fin d’année dernière, les éditions Boy’s Love IDP nous ont proposé de découvrir la première œuvre de Inui Hana avec le one-shot Marriage to the wolf. La couverture m’a attiré mais le résumé me laissait perplexe. Je ne regrette pas d’avoir tenté l’aventure car la lecture a réellement été plaisante malgré une scène plutôt malaisante.

L’intérêt majeur du titre réside dans son univers particulièrement travaillé que l’on découvre lentement au fil des décors ou des interactions entre les personnages. C’est la première fois que je suis plus intéressée par le contexte du récit que par les personnages. La construction de ce monde s’appuie sur un Japon traditionnel peut-être des XVIIIe – XIXe siècles, cela est perceptible dans le choix des costumes, des moyens de transport ou encore des bâtiments. La touche fantastique est apportée par les habitants, puisqu’ils ne sont pas humains mais anthropomorphes. Ainsi nous est présenté deux clans, le pauvre celui des lapins et le riche celui des loups. Pour sauver sa tribu de la famine Kaede accepte d’aller épouser Ren qui appartient à une famille puissante de la tribu des loups. C’est par le regard du jeune lapin que nous découvrons certains aspects du fonctionnement du clan des loups dont la prospérité semble liée à un type d’artisanat précis, lui-même rattaché à la famille de Ren.

Le point qui coince est la relation qui se met en place entre Kaede et Ren. Ce dernier est particulièrement froid avec le lapin et la fameuse préparation « kataika », n’aide pas à apprécier le personnage. Kaede subit ce rite, présenté comme nécessaire, mais garde le moral et fait tout pour s’intégrer. Il a du caractère et paraît assez optimiste, en même temps, il en besoin. Franchement, la relation entre les deux protagonistes m’a laissée de marbre. La sauce ne prend pas en dépit du retournement de situation qui vient expliquer le comportement si distant de Ren. Le procédé de réversion est très intéressant pour le développement de l’univers. Cependant, je pense que ce type de péripétie fonctionne mieux sur un format série car en one-shot, les réactions ne collent pas. Le traitement est vraiment expéditif et les changements de comportement des personnages trop rapide. Le rendu est vraiment superficiel et de fait le récit en pâti. C’est d’ailleurs lors de ce passage qu’il y a la fameuse scène qui m’a laissée perplexe.

La richesse de l’univers était totalement adaptée pour s’étendre sur plus d’un tome, cela aurait permis de rendre le personnage de Ren plus sympathique et sûrement de s’attacher aux personnages.

Les pages bonus en fin de tome sont très enrichissantes et apportent de nombreuses informations sur les différents personnages.

Du côté des graphismes, c’est du tout bon. Ils sont vraiment séduisants. Les décors et les costumes sont particulières soignés et participent à rendre l’ambiance particulière du titre. Les personnages sont très expressifs, surtout Kaede. J’ai été assez marquée par le traitement des yeux des protagonistes. Il y a d’excellents choix dans la mise en scène et de nombreux angles de vue.

L’édition est satisfaisante. La qualité d’impression est bonne. La traduction, signée Laurie Asin, est appréciable.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Boy’s Love IDP.