Drifting Dragons

Drifting Dragons

Résumé :

Autrefois, nombreux furent les aventuriers à se mettre en quête des dragons colossaux qui se dissimulaient dans les cieux… Aujourd’hui, le Quin Zaza est l’un des rares dirigeables dragonniers encore en activité. Chacun a ses raisons d’embarquer et de poursuivre les dragons qui sillonnent les mers de nuages : pour l’argent, pour fuir la vie terrestre ou pour les denrées que ces créatures offrent ! Mais à chaque voyage,c’est la vie de tout l’équipage qui est en danger, entre tempêtes effroyables, attaques de pirates de l’air ou traques de dragons hostiles… Source : Pika

Avis principal par Beldaran

Drifting Dragons était la nouveauté seinen des éditions Pika du mois de mars qui fut disponible une quinzaine de jours avant le confinement. Après, avoir vu quelques illustrations de l’auteur sur les réseaux sociaux, j’attendais le titre avec une certaine impatience. A noter également que l’adaptation animée du manga a été diffusée en avril sur Netflix.

L’histoire nous propulse à bord du Quin Zaza, un des derniers dirigeables à traquer les dragons dans les nuages. Pour l’instant, l’univers n’est pas réellement développé, si ce n’est que des dragons occupent les cieux. Ils sont chassés pour leur viande et finalement pour tout ce que les humains peuvent extraire. Le fait qu’ils soient chassés alors qu’ils ne sont pas vindicatifs et n’ont pas l’air de s’en prendre aux villes humaines, m’a fait tiquer au début. En effet, le parallèle avec la chasse à la baleine est vite fait. Il est, également, rare d’avoir des dragons mis en scène de cette façon dans une œuvre. La présence de dragons rangerait le récit dans la case fantasy mais l’équipement des dragonniers possède un petit côté steampunk très sympa donc nous sommes face à un savant mélange de genres.

L’histoire surprend dans sa construction car c’est une tranche-de-vie gastronomique qui s’offre à nous et pas un récit d’aventure pur jus. Il convient également d’ajouter qu’il n’y a pas de véritable fil conducteur, l’histoire se laisse porter au gré des nuages et des dragons. D’ailleurs le bestiaire est surprenant car si le dragon présent sur la couverture se rapproche de la représentation connue de ces êtres, il n’en est rien à l’intérieur. Taku Kuwabara propose des dessins audacieux pour présenter ces animaux imposants.

Les chapitres s’articulent de la même manière, un dragon apparaît, l’équipe le chasse, le dépèce, vend et mange ce qui ne peut-être vendu.  C’est simpliste, peut-être légèrement répétitif, mais permet de découvrir le quotidien des membres de l’équipage ainsi que le fonctionnement du dirigeable.

La narration est bien équilibrée, entre les scènes d’action, variées, et les moments plus tranche-de-vie. Entre les chapitres, l’auteur dévoile différentes recettes pour cuisiner du dragon, viande à remplacer par une plus conventionnelle si vous souhaitez les essayer.

Les personnages sont particulièrement nombreux mais ont le mérite d’apparaître par touche et certains sont déjà plus mis en avant que d’autres. Nous comprenons rapidement, qu’ils ont tous des raisons variées, pour s’être embarqués sur le Quin Zaza, fait qui implique de vivre en marge de la société et de poser rarement le pied à terre. L’équipage est majoritairement masculin ainsi la jeune et nouvelle recrue Takita apporte un vent de fraicheur sur le bâtiment. A travers ses yeux nous découvrons les réalités de la chasse et la vie sur le dirigeable. Elle est souvent collée à Mika, excellent chasseur mais qui ne pense qu’à se remplir la panse et qui pour le moment m’est franchement antipathique. A la différence, j’apprécie énormément Vanabelle, excellente chasseuse et très charismatique. Je suis impatiente d’en apprendre plus sur son passé et naturellement sur celui des autres membres.

En ce qui concerne les dessins, ils sont tout simplement magnifiques. Les décors sont particulièrement travaillés et fourmillent de détails. Les plans aériens sont superbes. Comme je l’ai déjà indiqué, le bestiaire est assez incroyable et s’annonce réellement riche. C’est un sans-faute.

L’édition est bonne. La qualité d’impression est franchement correcte. Le papier est souple mais sans transparence. La traduction, signée, Thibaud Desbief sonne juste.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Pika.

Tome 2 par Beldaran

Drifting Dragons T2

Le premier tome était purement introductif. Il nous a permis de nous familiariser avec le fonctionnement du dragonnier Quinn Zaza et de son équipage au fil des chapitres qui enchainaient de nombreuses chasses aux dragons ainsi que leur dégustation.

La construction du deuxième volume est totalement différente puisque son intégralité est consacrée à l’arrêt du Quinn Zaza dans la ville portuaire de Quon, habituée à accueillir de nombreux dragonniers qui se ravitaillent.

L’ouvrage s’ouvre sur la présentation des 19 membres d’équipage du Quinn Zaza, chacun ayant droit à une rapide description. Cela permet de situer tout le monde suivant son rôle sur le navire.

L’équipage est censé pouvoir enfin se reposer et profiter des bienfaits de la terre ferme mais les évènements en décident autrement.

Taku Kuwabara développe toute l’économie qui se cache derrière la chasse aux dragons, au-delà de l’aspect purement culinaire qui a encore la part belle dans ce volume. En effet, l’auteur continue de proposer différentes recettes dont certaines placées entre les chapitres sont plus détaillées. Même si le point gastronomie prend beaucoup de place, nous découvrons ce que produit l’ancienne tribu des Mille-Coupe, des tapisseries à partir de la peau de dragon tannée. Le procédé, minutieux, est présenté de manière précise. C’est un aspect culturel très intéressant à découvrir. A fil des pages, des détails sont glissés et enrichissent l’univers tout en livrant plus d’informations sur les personnages dont certains deviennent de plus en plus attachants, à l’image de Giraud qui connaît une révolution capillaire, entre autres.

Plus de la moitié du tome est dévolu à une crise pouvant anéantir la ville et posant un sacré dilemme à l’équipage du Quinn Zaza. C’est une longue phase d’action parfaitement bien rythmée et équilibrée où la tension monte à chaque page. Les membres du dragonnier révèlent leur talent de chasseurs de dragon, même cloués au sol. L’auteur nous offre encore une fois, un dragon hors des standards habituels. Il met en avant un aspect du titre qui continue de me mettre légèrement mal à l’aise, peut-être parce que je ne suis pas habituée à voir les dragons dans cette position.

Le Quinn Zaza repart pour de nouvelles aventures après des vacances qui ne furent pas de tout repos mais aussi après avoir noué de fortes amitiés.

L’histoire est essentiellement emballante grâce aux formidables planches de Taku Kuwabara qui nous entrainent dans son monde totalement immersif. Les pages fourmillent de détails, nous en prenons plein les mirettes, sur terre et dans les airs où nous ressentons le véritable souffle de l’aventure. Les graphismes sont de plus en plus incroyables.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Pika.

Tome 3 par Beldaran

Drifting Dragons T3

Après les péripéties de Quon l’équipage du Quin Zaza reprend le large en quête de dragons. L’aspect de chasse pur et dur me met toujours mal à l’aise mais la richesse de l’univers et les personnages hauts en couleur font que je me replonge dans le récit toujours avec plaisir.

Le volume est centré sur Takita qui trône fièrement en couverture et dont la chance est son seul point fort comme elle dit. De la chance, elle va en avoir énormément besoin.

Takita est la dernière à avoir rejoint l’équipage. Les premières pages démontrent qu’elle s’est bien intégrée, qu’elle est appréciée, même en s’emballant pour rien avec une petite aventure rigolote. Le traitement est intéressant car lorsque l’histoire bascule de manière dramatique, l’impact est plus marquant.

Le tome se déroule quasi intégralement au sol avec une Takita qui va découvrir un village, de nouvelles coutumes et peut-être une amie en la chasseuse qu’est Aschera. Takita se révèle courageuse et vaillante face à l’adversité, quelque peu maladroite dans ses actions mais toujours touchante. C’est au pied du Mont Kin qu’elle a trouvé refuge et en apprend un peu plus sur les dragons, en partie grâce à son petit compagnon d’infortune.

Taku Kuwabara profite du village pour enrichir son univers, en nous éloignant brièvement des cieux et des dragonniers.

Le récit alterne temps au sol et réactions de l’équipage, qui démontrent la place importante qu’occupe Takita à présent, notamment auprès de Mika et de Vannie. Cette dernière est toujours aussi terriblement classe mais laisse entrevoir quelques fêlures et j’espère que nous apprendrons plus sur elle dans les prochains tomes.

La construction du volume est intéressante car la tension monte crescendo, grâce à de nombreuses péripéties qui nous tiennent en haleine, pour un final digne d’un grand feu d’artifice avec une surenchère de dragons dans tous les sens et de tous formats. L’auteur se fait plaisir sur le bestiaire et nous sommes ici très, très loin des standards habituels dans la représentation de ces créatures mythiques.

Alors que les membres du Quin Zaza relâchent la pression, la toute dernière page la fait remonter en flèche. Il est tout bonnement scandaleux de terminer le tome sur une scène pareille.

L’histoire est toujours émaillée de différentes recettes de cuisine dont les détails de réalisation sont indiqués entre les chapitres.

Les dessins restent magnifiques avec de superbes double-pages qui renforcent l’aspect immersif. Le découpage est simple mais bigrement efficace car nous permet de profiter pleinement des graphismes.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Pika.

Tome 4 par Beldaran

Drifting Dragons T4

Nous avions laissé le Quin Zaza en fâcheuse posture mais qui grâce à la dextérité de Crocco limite la casse. Cependant, le vaisseau est cloué au sol. Cet élément permet à Taku Kuwabara d’interroger la ou les raisons des différents membres d’équipage d’être au bord du Quin Zaza. Divers profils apparaissent, dévoilant des chemins de vie multiples et permettant de s’attacher de plus en plus aux différents personnages. Ces interrogations sont exacerbées à cause du propriétaire du navire qui a percuté le Quin Zaza, Bruno Massinga.

De prime abord, le protagoniste apparaît comme incroyablement désagréable, hautain et d’une incroyable arrogance, sûrement hérité de son statut dans la société. Il est à la tête d’un puissant navire de recherches qui possèdent toutes les commodités, ce qui fait particulièrement plaisir à certains membres du Quin Zaza qui vont en profiter sans vergogne.

Bruno apporte un nouveau point de vue sur les dragons. Là où les dragonniers ne les perçoivent que comme des proies/marchandises ou de la nourriture en ce qui concerne Mika, le chercheur les étudie. Il essaie de comprendre leur mode de vie et surtout tente de les préserver.

Alors que les deux points de vue, chercheur versus dragonniers, semblent inconciliables, un appel officiel à l’extermination d’un dragon s’en prenant à des navires marchands, est publié.

Jusqu’à cet élément qui apporte de la tension au récit, nous suivons les événements par le regard faussement impassible de Vannie. Celle qui apparaît comme une chasseuse détachée mais redoutable a été ébranlée par les mésaventures de Takita. Elle s’est attachée à la nouvelle recrue qui partage sa chambre et ses actions sont dictées par ce sentiment. D’ailleurs, cela donne des échanges assez surréalistes au sujet de crème fraiche. Je n’en écris pas plus.

Le personnage est donc de plus en plus attachant, tout en restant fortement mystérieux. Nous ne saisissons pas les éléments qui l’ont conduite à exercer sur le Quin Zaza mais ses questionnements éclairent les raisons d’autres membres de l’équipage. C’est sous son regard que Gaga est propulsé sur le devant de la scène, celui dont nous avons découvert les talents au tome précédent. Ce dernier se trouve dans la ligne de mire de Bruno et devra faire un choix.

La dernière partie du volume mobilise une certaine partie de l’équipage du Quin Zaza sur le navire de recherches de Bruno pour s’occuper du dévoreur de vaisseaux. Ces pages forment une belle synthèse de ce qui a été présenté en début de tome. Les connaissances acquises par Bruno sur la compréhension de ces êtres se révèlent capitales. L’affrontement est intense, dramatiquement beau et le final d’une grande tristesse. Taku Kuwabara aime bien terminer ses volumes sur des touches dramatiques. C’est le cas ici, une nouvelle fois.

Je me répète depuis maintenant 3 volumes mais les graphismes sont incroyables. Le trait est détaillé et toujours aussi soigné. C’est un plaisir pour les yeux et assurément la force du titre. Les pleines pages sont superbes mais la palme revient à celle de Bruno avec le dévoreur. Magnifique.

La série devient de plus en plus agréable à parcourir, notamment grâce à l’enrichissement de l’univers et l’apport d’une nouvelle vision sur les dragons qui ne sont pas perçus uniquement comme de la marchandise. C’est une grande aventure.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Pika.

Tome 5 par Beldaran

Drifting Dragons T5

Nous avions abandonné le récit sur un moment de tension, suite à un superbe affrontement sur le navire de Bruno. L’histoire reprend en s’attardant sur les conséquences de l’affrontement qui permet à tout ce beau monde d’y trouver son compte. L’équipage du Quin Zaza rafle une sacrée prime, capitale pour payer les réparations tandis que Bruno découvre les dragons d’une autre manière, celle de Mika. Les deux points de vue qui semblaient inconciliables, évoluent vers une meilleure compréhension de l’autre autour d’un bon gueuleton. Ce premier chapitre mêle habilement détente bien méritée et flashback autour de Vannie qui a été blessée lors du combat. L’auteur ne dévoile que l’arrivée de la jeune femme sur le dragonnier mais avec assez d’indices pour obtenir une vision d’ensemble.

La suite du tome lance un nouvel arc autour d’une vieille connaissance de Mika, Cujo qui lui a enseigné la façon de tuer un dragon, à l’ancienne, tout en protégeant la viande. D’ailleurs, ils sont à l’honneur sur la couverture.

La partie tranche-de-vie l’emporte sur l’action, démontrant que l’histoire se laisse porter par ses personnages, chose que j’apprécie particulièrement.

C’est l’occasion pour Takita de découvrir une des plus grandes mégalopoles de cet univers, Harley. L’auteur soigne son monde avec de multiples détails et démontre que s'il maîtrise parfaitement les décors célestes, il est très à l’aise avec les paysages citadins. Grâce aux membres de l’équipage qui se sont éparpillés dans les rues, nous visitons la cité. Il est fort agréable d’observer les membres qui étaient plutôt en retrait jusqu’à présent et de noter les liens qui les unissent. Harley est une ville grouillante de vie où il faut avoir le nez creux pour dénicher le bon restau que peut même vous conduire à retrouver une vieille connaissance. C’est le cas de Mika dont un pan du passé est révélé, permettant de mieux cerner ce personnage, assez déroutant dans son rapport aux dragons.

Ce retour dans le passé met en lumière l’évolution de la chasse qui se tourne vers le rendement et l’abattage en masse grâce aux nouvelles technologies. Cujo est un protagoniste assez dur qui a des principes auxquels il ne déroge pas ce qui lui a causé et lui cause toujours, pas mal de problèmes.

Le flashback devrait se poursuivre dans le tome 6, surtout après la révélation du Kraken. Certains éléments laissent penser que le retour au temps présent devrait être mouvementé, l’odorat de Mika étant toujours aussi pointu et efficace pour détecter les dragons.

Les graphismes sont magnifiques et toujours aussi immersifs. Il y a, une nouvelle fois, des pleines pages incroyables, celle qui conclu le tome est superbement terrifiante.

Taku Kuwabara nous propose un volume plus posé qui fait la part belle au développement de l’univers. Il prend également le temps d’étoffer ses personnages. C’est toujours un plaisir de lecture.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Pika.

  • Scénario
  • Dessin
4

En conclusion

Drifting Dragons nous entraine au gré des nuages au cœur d’un récit contemplatif saupoudré de quelques moments d’action. L’ambiance est séduisante. Je lirai la suite avec plaisir.

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