Sorcière en Formation

Avis principal par Beldaran

Les éditions Soleil Manga ont célébré l’halloween 2019 avec la sortie du premier tome d’une série courte, bouclée en 5 volumes, Sorcière en formation. C’est l’occasion de découvrir un duo de mangakas, avec Sako Aizawa au scénario et Hama au dessin. Naturellement, vu l’histoire, difficile de ne pas penser à Kiki la petite sorcière, roman signé Eiko Kadono qui fut publié en France aux éditions Ynnis l’année dernière et surtout qui fut adapté avec brio par Miyazaki Hayao au cinéma en 1989. Il y a d’ailleurs dans les premières pages un petit clin d’œil à cette œuvre. Dans l’ensemble la lecture fut sympathique. C’est mignon. C’est une lecture qui convient parfaitement à de jeunes lecteurs. Dans le même registre, je trouve Flying Witch beaucoup plus intéressant.

Neko Tamashiro est une jeune citadine qui quitte le domicile familial durant 1 an afin de parfaire sa formation de sorcière. Le problème c’est qu’à la campagne, la sorcellerie on ne voit pas ça d’un bon œil et puis franchement une sorcière au XXIe siècle, à quoi ça sert ? C’est autour de cette thématique que l’auteur déploie son récit au ton léger. Cette interrogation permet à Sako Aizawa de développer des situations cocasses, à l’image du démon et du GPS. Cependant, la magie n’est pas vraiment présente dans ce premier volume. En effet, l’histoire par le biais de nombreuses situations et d’échanges entre les personnages, met en avant l’idée que pour atteindre son objectif, il faut faire des efforts et toutes sortes de formules sur la construction de soi et de son avenir. Ces thèmes sont martelés avec plus ou moins de finesse tous les chapitres. Je conçois que Neko soit en pleine quête et réflexion sur son avenir mais j’ai peur que le récit devienne lassant à la longue. Pour le moment ce n’est pas le cas, car malgré le déroulement classique de l’histoire, la narration est réellement dynamique et joyeuse. On suit avec plaisir les déboires de la jeune sorcière qui enchaine les bourdes mais qui se lie d’amitié avec des personnes qui vont l’aider à s’installer dans cette nouvelle ville et à trouver ses marques.

Neko Tamashiro est une citadine pur jus, grande gaffeuse, adolescente un peu paumée et surtout sorcière en devenir. Même si, pour ce dernier point, ce n’est pas gagné mais elle y travaille. C’est une grande rêveuse qui réalise qu’elle ne sait pas faire grand-chose, hormis foncer tête baissée vers les ennuis. C’est une tornade. Ses deux nouvelles amies, stéréotypes du genre, vont tenter de la canaliser et surtout de l’aider. Kitsuka, c’est la gentille qui se coupe en quatre pour rendre service. Elle a un rêve et son histoire est touchante. Elle conduit Neko jusqu’à Yayoi, la beauté froide qui cache un grand cœur. Bref, nous avons là un trio détonnant qui devrait offrir des aventures sympathiques.

Les dessins sont plaisants, malgré quelques couacs sur les proportions des personnages. Ils sont rattrapés par l’aspect très expressif des protagonistes.

L’édition est correcte. Elle propose une première page en couleurs. Le papier est souple sans transparence. La traduction, signée Julie Gerriet, est assurément dans le ton.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Soleil Manga.