Avis principal par Beldaran
Voilà bien longtemps que je n’avais pas lu de shôjo et je dois écrire que j’ai passé un très bon moment de lecture avec ce premier tome qui fut particulièrement rafraichissant. Je découvre la collection Shôjo Feel Good avec ce titre, terminé en 10 volumes au Japon qui porte décidément bien son nom. Il fait du bien au moral.
Junko Ike propose un récit qui joue avec les stéréotypes et nous offre un duo où la lycéenne Mei Sengoku (très bon choix de nom) est forte voire virile alors que le lycéen Shirô Fuji est plutôt efféminé et surtout il est doué en cuisine et vous recoud un bouton plus vite que son ombre. Suite à la déclaration de ce dernier, les deux jeunes gens se rapprochent ou du moins passent de plus en plus de temps ensemble. Il est intéressant de voir la manière dont ils sont perçus par leur entourage qui ne correspond absolument pas à ce qu’ils sont. Leur manière d’être fait qu’ils n’entrent pas dans les cases programmées par la société. On prend donc plaisir à les observer évoluer dans le milieu scolaire mais aussi à l’extérieur. L’autrice s’amuse et joue avec les codes ainsi des situations plutôt classiques dans une romance lycéenne prennent des tournures cocasses. La narration est très bien rythmée et l’arrivée de l’ours/Nanao dans la seconde partie du tome vient dynamiser l’ensemble. On pourrait reprocher à ce nouveau personnage de se pointer comme un cheveu sur la soupe et surtout de bénéficier d’une mise en scène facile mais le passage est tellement improbable (comme toutes ses interventions en fait) et le protagoniste tellement à l’ouest que cela ne m’a pas dérangé. Cela rajoute une touche d’humour qui ne dénote pas.
Derrière son ton léger et humoristique, le récit soulève des interrogations pertinentes autour des stéréotypes de genre. Je regrette de ne pas avoir le deuxième volume sous la main.
L’histoire est attractive grâce aux interactions qui se développent entre Mei et Shirô. Ils sont touchants et attendrissants. Shirô en se déclarant a bousculé les certitudes de la capitaine de kendo avec son leitmotiv, la force avant tout. Elle est redoutable avec un shinai ou autre bâton dans les mains. Avec la pratique du kendo, elle suit la voie de sa famille. Elle rend service à tout le monde, au point de s’oublier au passage. Voilà pourquoi la présence de Shirô vient ébranler ses convictions. Ses pensées sont agréables à suivre. Shirô est obstiné et ne lâchera pas l’affaire surtout qu’il voit Mei telle qu’elle est vraiment. Il fait des efforts malgré son physique de gringalet. Cet élément nous offre une dernière scène très drôle. Sa passion par la couture et autres s’explique par le fait qu’il a grandi dans un milieu essentiellement féminin. L’arrivée de Nanao, le beau gosse, vient mettre le bazar, surtout par rapport à un choix bien précis qui concerne le duo, ahah.
Les graphismes sont très sympas. Le trait est fin et soigné. Les personnages sont expressifs. Les dessins collent parfaitement à l’histoire.
L’édition est correcte avec une bonne qualité d’impression. La traduction, signée Claire Olivier, est particulièrement convaincante.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Akata.
En conclusion
My Fair Honey Boy nous offre une comédie romantique rafraichissante qui joue de manière intelligente avec les stéréotypes de genre. C’est une lecture qui fait du bien.
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