Avis principal par Beldaran
Le mois dernier les éditions Ofelbe nous ont ramené au cœur d’Aincrad, la célèbre et mortelle forteresse volante, aux côtés de Kirito et Asuna. Reki Kawahara décide en 2012 de reprendre le premier arc de sa saga, SAO, en proposant une sorte de reboot sous le nom de Sword Art Online Progressive (SAOP). L’auteur avait déjà expliqué, longuement le pourquoi de l’aspect très expéditif du premier arc qui était très frustrant à la lecture. Ainsi, là où le premier volume expédiait 2 ans en 4 chapitres, cette nouvelle version aborde seulement les 38 premiers jours. Le tome est découpé en deux parties qui correspondent aux deux premiers étages, sachant qu’il y a 100 paliers, cela promet d’être long.
Je pense qu’il faut connaître un minimum l’histoire générale de l’arc pour ne pas être perdu car l’auteur aborde très rapidement les nouvelles règles de ce jeu devenu mortel et donne le sentiment que le lecteur a déjà des bases. D’ailleurs certains éléments changent par rapport à la première version, notamment la rencontre, dès le début entre Kirito et Asuna. Je pensais qu’Asuna serait plus mise en avant dans la construction du récit, ce qui est le cas pour la première partie du tome 1 où un chapitre sur deux, c’est la vision d’Asuna qui est proposée. Il est très intéressant de découvrir ses premiers pas de novice mais c’est une débutante particulièrement douée. Ensuite, c’est Kirito, à la première personne du singulier, qui reprend les commandes. Le procédé rend la lecture très agréable. Cependant, cet aspect disparaît totalement dans la seconde partie du tome où nous restons dans la tête da Kirito. J’ai trouvé cela vraiment dommage.
L’auteur prend le temps de poser son univers, d’en dévoiler le fonctionnement. Il expose les caractéristiques des différents niveaux et nous permet d’appréhender au mieux la faune et la flore mais pas seulement. Même si le corps des joueurs, bloqués dans le jeu, a été transporté à l’hôpital dans le monde réel et est donc alimenté, ils ressentent la faim et le sommeil. Par conséquent, ils sont obligés de garder un rythme et surtout de trouver des combines pour manger des choses qui ont bon goût. Kirito connaît les bons restaus.
La première partie permet de comprendre l’enjeu, primordial pour les joueurs, arriver au 100e palier afin de terminer le jeu et sortir de là, vivant. Elle met également en scène de nombreux personnages, comme notre duo de choc mais aussi l’attachante et redoutable informatrice, Argo ou encore Agil. Le combat contre le premier boss est bien construit et révèle son lot de surprises mais c’est celui du second niveau qui est le plus impressionnant et tout en tension.
La seconde partie est plus longue et réellement prenante. Elle s’organise autour de la prise du second donjon mais aussi d’une arnaque qui met sur le devant de la scène la psychologie des personnages, avec les limites morales des joueurs et les conséquences dramatiques que peuvent avoir certains actes. C’est un élément bien traité qui devrait prendre de l’ampleur par la suite. L’aspect enquête apporte de la variété dans l’élaboration de l’histoire et permet d’en apprendre plus sur les systèmes de jeu (les équipements, le menu ou encore les catégories que peuvent choisir les joueurs).
C’est donc un premier tome très intéressant à parcourir qui démontre que ce premier arc a décidément beaucoup de potentiel. Je suis donc impatiente de découvrir la suite.
En ce qui concerne l’écriture, elle est vraiment très simple. Cela se lit vite. Il y a de nombreuses répétitions, notamment de certaines formules. Je pense qu’à force de pencher la tête, Kirito doit avoir un torticolis. C’est assez agaçant à lire. Même remarque, pour certaines pensées du jeune homme vis-à-vis des personnages féminins. Oui, il a 14 ans mais bon, un peu de subtilité ne serait pas de trop. Nous retrouvons abec au dessin et il y a des illustrations plus pertinentes que d’autres, notamment en ce qui concerne Asuna.
Pour l’édition, un beau bébé de plus de 400 pages, nous sommes dans les standards de l’éditeur avec des pages couleurs en début de volume. En revanche, il y a quelques coquilles et des mots manquants.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Ofelbe.
Tome 2 par Beldaran
C’est sur le fil de l’annonce du second confinement que s’est glissé ce volume que j’étais impatiente de parcourir. A noter également que le premier arc sera adapté en film animation, produit par le studio A-1 Pictures et diffusé dans le courant de l’année 2021.
Reki Kawahara semble définitivement avoir abandonné l’idée d’aborder son histoire avec le point de vue d’Asuna, ce qui est vraiment dommage. En revanche, il est évident que l’auteur se fait plaisir en replongeant et développant l’arc Aincrad, en dévoilant de nouveaux concepts. Le problème il s’emballe et le final se trouve particulièrement rushé.
Mais revenons au début où nous retrouvons notre duo de choc, Kirito et Asuna grimpant l’escalier menant au troisième étage, constitué d’une gigantesque forêt enveloppée d’un inquiétant brouillard. Les évènements du troisième étage occupent la totalité du volume. Cette fois-ci le boss final du labyrinthe n’est pas l’objectif primordial du récit. En effet, l’auteur s’attarde sur une Quête qui occupera le binôme jusqu’au neuvième étage. Pour l’effectuer Kirito et Asuna se rangent aux côtés de l’elfe noire Kizmel qui trône d’ailleurs sur la couverture aux côtés de l’épéiste. C’est l’occasion pour Kirito de tester les différences avec la version bêta et même si elles sont légères, il y en a, notamment certains points du campement des elfes noirs et surtout, en ce qui concerne la nature même de Kizmel qui n’est censée être qu’une simple PNJ. L’auteur aborde de nombreux détails au sujet des VRMMO où face à la situation extrême dans laquelle se trouve les joueurs, par moments les sentiments peuvent prendre le pas sur la logique. Chose qui semblait totalement impossible pour un joueur confirmé comme Kirito.
La quête des elfes est la colonne vertébrale du récit et permet d’enrichir de nombreuses intrigues annexes. En discutant avec Kizmel, Kirito tente d’approfondir ses connaissances sur la création de ce monde qui est devenu celui de milliers de joueurs par la force des choses. Ainsi, nous découvrons pourquoi la forteresse d’Aincrad possède cette forme particulière mais beaucoup de questions demeurent.
Si l’ambiance générale est plutôt légère malgré la situation, l’auteur distille une tension qui monte crescendo notamment dans les dernières pages avec l’apparition d’un nouveau personnage animé de noirs desseins. L’importante phase d’action du tome se met en place en fin de volume et c’est un combat au sommet. Sa construction nous apparaît de manière hachée par rapport à la mise en place des attaques mais les personnages sont dans un jeu après tout. Malgré cela, l’auteur arrive à proposer un affrontement dynamique et l’échange entre les deux protagonistes soulèvent de multiples interrogations, tant sur le jeu lui-même que sur les motivations du sombre personnage.
A côté de l’ensemble de ces éléments, l’auteur n’oublie pas l’aspect physiologique des humains bloqués dans le jeu. En effet, même s’ils n’ont pas véritablement besoin de manger ou de dormir, afin de reposer leur cerveau qui fait fonctionner le Nerve Gear, des temps de repos, même brefs sont nécessaires. Cela leur permet aussi de garder une certaine notion du temps, même si ce fait les interpelle également, le temps s’écoule-t-il à la même vitesse que dans le monde réel ?
Il y a certaines scènes agaçantes entre Kirito et les personnages féminins que l’auteur enrobe avec le Code harcèlement, mis en place par les développeurs pour empêcher tous comportements déplacés envers les PNJ et les joueurs. Ce fait revient trop souvent à mon goût.
Le duo Kirito/Asuna est à l’honneur et fonctionne parfaitement, même si j’aimerais comprendre plus la jeune fille et que Kirito arrête de pencher la tête.
La postface est sympa car l’auteur revient sur la naissance de Progressive mais je me suis fait spoiler un élément de l’arc Underworld de la série mère.
Les illustrations signées Abec sont moins intéressantes que dans le premier tome, n’apportant pas grand-chose.
En ce qui concerne l’édition, ce sont les mêmes remarques que pour le premier tome jusqu’aux coquilles qui apparaissent par bloc.
L’exploration de la forteresse volante se poursuit et cette fois-ci Reki Kawahara choisit de mettre l’accent sur une quête annexe, reléguant le combat contre le boss final à un bref paragraphe. Le procédé est pertinent car permet de varier la construction du récit en découvrant les étages. Je suis toujours aussi impatiente de lire la suite.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Ofelbe.
Tome 3 par Beldaran
A la fin du mois d’août, les éditions Ofelbe nous ont invité à retourner au cœur de la forteresse de l’Aincrad, aux côtés d’Asuna et Kirito, faisant face à la porte du quatrième étage.
Cette fois-ci, le décor est totalement différent de la version beta. Les landes désertiques ont laissé place à un paysage aquatique, fait de canaux tortueux.
Comme pour le tome précédent, le combat contre le boss final est expédié très rapidement. On sent que Reki Kawahara prend beaucoup de plaisir à décrire ces différents étages, reléguant la conquête au second plan, ce qui rend la lecture immersive et très plaisante. La structure du lieu, les activités et la nourriture de la ville principale, évoquent Venise. J’ai vraiment apprécié me promener à ce niveau avec les personnages.
Le fil conducteur, qui se découvre à chaque coup de rame, est lié à la quête, entamée à l’étage inférieur et, donc aux elfes noirs.
Kirito doit reprendre ses marques dans un paysage totalement inédit qui conserve malgré tout quelques éléments proches de la version beta. Dans le tome précédent, le combat des elfes a soulevé des interrogations concernant la structure même d’Aincrad. Kirito avance des hypothèses qui entrainent d’autres questions autour des PNJ, Kizmel est-elle unique ou une erreur du système ? Il y a donc un certain mystère autour du développement de l’intelligence artificielle, incarnée par la chevalière elfe noire qui apparaît libre de ses mouvements.
L’auteur développe la mythologie des elfes qui devrait peser sur la suite des aventures du duo. D’ailleurs, nous avons droit, dans les dernières pages, à une bataille navale en gondoles, assez intense, bien rythmée qui se termine par une intervention surprenante mais bienvenue car elle a des répercussions importantes pour les joueurs.
Le volume est bien équilibré. Il nous permet de prendre nos marques. La tension s’installe tranquillement, plus passe les quêtes, même si de nombreux éléments sont prévisibles mais il est sympa de voir comment Kirito emboite les pièces pour arriver à la solution.
Le tome est également intéressant car il approfondit un peu plus la psychologie des personnages. Ces derniers ont pris le temps de se projeter et réalise que même s’ils deviennent de plus en plus efficaces pour venir à bout des étages, il reste un long chemin à parcourir. Ils se questionnent sur leur force et les raisons qui les ont poussés à rejoindre les joueurs de première ligne qui se battent pour sortir vivants de ce cauchemar. Une certaine faiblesse transparaît mais ils ne peuvent pas se laisser abattre.
Le point négatif ou du moins le truc qui m’a horripilé, sont les discussions de collégiens d’Asuna et Kirito, notamment les réactions et pensées de ce dernier vis-à-vis de sa camarade. Je peux comprendre qu’il y en ait quelques-unes mais là c’est trop. Je trouve que Reki Kawahara gère mal cet aspect de ses protagonistes ce qui est dommageable pour leur développement, surtout qu’ils sont attachants.
La postface de l’auteur est pertinente car indique qu’il aimerait accélérer un peu son histoire et la conquête des étages et je suis d’accord. Avec le tome 4 nous attaquerons seulement le cinquième étage donc oui, j’espère qu’il va passer à la vitesse supérieure, même si pour le moment on ne ressent pas de lassitude car le récit est bien varié et le travail sur les personnages est intéressant. L’auteur explique également pourquoi il expédie les boss de fin ce qui est parfaitement logique, surtout que dans ce volume il a misé sur des affrontements orignaux, sur les gondoles.
Les illustrations dessinées par Abec sont plus ou moins pertinentes mais plus intéressantes que celles du tome précédent. Le dessinateur semble faire une fixette sur les scènes de bain.
L’édition est dans la même veine que les volumes précédents avec de chouettes illustrations couleurs en début de tome. En revanche, les quelques termes « techniques » qui nécessitent une note de bas de page m’ont laissée dubitative. Je suppose qu’ils étaient présents dans la version japonaise.
L’aventure mortelle de Kirito et Asuna se suit toujours avec plaisir. L’univers intrigue toujours plus et je suis impatiente de lire la suite qui devrait arriver pour le premier trimestre 2022.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Ofelbe.
Tome 4 par Beldaran
A la fin du mois d’octobre dernier, les éditions Ofelbe ont publié le volume 4, soit plus d’un an après le précédent. La publication annuelle de SAO Progressive est confirmée. Lire ce volume en 2022-2023 est particulier car cela correspond au temps du récit. En effet, en fin de tome, les aventuriers de ce jeu mortel célèbrent l’arrivée de la nouvelle année : 2023.
Nous retrouvons notre fine équipe au cinquième étage, en pleine leçon de combat en un contre un. Asuna et Kirito restent au cœur du récit et se dévoilent un peu plus, tant dans leur ressenti par rapport à leur situation que par leurs sentiments respectifs.
Par le changement de point de vue, le volume est coupé en deux. J’ai apprécié retrouver la vision de Asuna, cela nous permet de mieux cerner son fonctionnement et d’observer Kirito depuis l’extérieur.
Ils évoluent dans un environnement fait de ruines labyrinthiques. Le tome débute de manière légère par une chasse aux reliques qui permet de découvrir certaines spécificités de l’étage. Une quête annexe donne des sueurs froides, beaucoup de sueurs froides à Asuna. L’idée est de mettre en avant qu’ils se font confiance et qu’Asuna devient de plus en plus forte grâce à l’expérience de Kirito. Fait, particulièrement marqué lorsque l’escrimeuse se trouve seule, dans une situation difficile. D’ailleurs, je me demande si l’auteur ne commence pas à préparer le terrain en ce qui concerne leur séparation, puisqu’on sait qu’Asuna rejoindra le groupe de conquête et Kirito poursuivra sa route en solitaire.
Finalement, le récit fait la part belle aux liens tissés entre les différents aventuriers. C’est intéressant à observer et cela allège l’aspect mortel de l’histoire.
Fatalement, nous n’échappons pas à la scène de bain entre Asuna et Argo (je me demande si ce type de scène n’est pas dans le cahier des charges). Je râle mais l’auteur utilise le passage pour nous en apprendre plus sur les compétences d’Argo donc il n’est pas totalement inutile.
Le gros morceau du tome concerne la machination pour faire tomber les groupes de conquêtes l’ALA et les DKB, ainsi Morte revient sur le devant de la scène, teasant la future guilde des Laughing Coffin aux intentions mortifères. C’est l’intrigue principale du tome, qui apporte la touche de tension.
Kirito prend les commandes, du volume puisque le récit repasse à la première personne, de son point de vue et de la situation en montant à la hâte un group de conquête pour aller latter le boss de l’étage, Fuscus The Vacant Colossus qui porte bien son nom. Nous retrouvons d’anciens compagnons de conquête de Kirito et découvrons de nouvelles têtes qui serviront très probablement de base à l’alliance future.
Cela faisait longtemps que Reki Kawahara n’avait pas pris le temps de nous présenter un combat de fin d’étage aussi détaillé et c’est très prenant, avec de belles idées. Il détaille parfaitement le lancement de l’affrontement, gérant bien l’atmosphère pesante et terrible de la bataille. Cependant, il est dommage que la fin manque de panache. Le coup final est expéditif.
La séquence reste pertinente car nous montre Kirito dans une position qu’il n’avait jamais occupée, celle du leader. Autant, il possède de nombreuses connaissances et d’expériences mais, diriger un groupe, c’est une autre paire de manche, surtout dans ce jeu mortel.
La fin du tome est différente de celles proposées jusqu’à présent et fait remonter la tension mais on ne la fait pas au p’tit Kiri !
Je crois que c’est la première fois que les illustrations ne servent à rien. Elles sont trop sombres mais je ne sais pas si c’est un problème d’impression. Seules deux sont claires : celle avec Asuna aux yeux brillants et Ô surprise, celle au bain… Finalement, les plus pertinentes restent celles en couleurs du début de tome.
Rien de particulier à préciser sur l’édition qui reste identique à ce que l’éditeur propose. En revanche, j’ai eu un gros problème avec la traduction qui a rendu ma lecture poussive : la concordance des temps. Le fait d’utiliser dans la même phrase le passé simple et l’imparfait est très agaçant. Tout comme le fait d’alterner une phrase à l’imparfait et une phrase au passé simple avec zéro logique.
Dans ce volume Reki Kawahara met, légèrement, de côté son univers, pour faire la part belle à ses personnages. Il explore les liens qui se tissent entre les aventuriers, notamment entre Asuna et Kirito et pose les bases de futures transformations notamment pour les groupes de conquête et la guilde des Laughing Coffin.
Chronique réalisée grâce au service des éditions Ofelbe.
En conclusion
SAOP nous permet de revenir aux origines de la saga à succès. Il est vraiment plaisant de replonger au cœur de l’Aincrad et de redécouvrir les personnages. Vivement la suite !
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