Kamuya Ride

Kamuya Ride

Résumé :

Japon, vers l’an 400. Le Royaume s’embrase. La révolte gronde chez les chefs de clans locaux, opposés aux maîtres du pays, la dynastie Yamato. Pour réprimer la rébellion, une armée est envoyée par le Roi avec à sa tête son propre fils, Yamato Takeru. Cependant, les troupes comme le prince subissent une lourde défaite dans leur périple vers l’Ouest. Le jeune homme ne doit son salut qu’à l’intervention d’un étrange combattant, Kamuya Ride, qui s’attaque à ce qui semble être la source de la dissidence : d’anciennes divinités soudain revenues des limbes. Yamato Takeru découvre que derrière les complots, se cachent les Dieux des différentes provinces du Japon, endormis depuis le début du règne des Hommes. C’est donc l’équilibre du Royaume tout entier qui est menacé. Source : Vega

Avis principal par Beldaran

Après Jabberwocky publié aux éditions Glénat (dont j’espère toujours avoir la suite), Area 51 et Grateful Dead chez Casterman, Masato Hisa revient en France avec une de ses dernières séries toujours en cours, Kamuya Ride. Je suis terriblement heureuse de retrouver le trait de l’auteur, d’autant plus qu’il a choisi comme cadre à son histoire la période antique japonaise, époque particulièrement riche et intéressante mais laissée quelque peu dans l’ombre de la période féodale, notamment.

Le récit se développe en pleine période Kofun (250-538) dont le nom dérive des grands tumuli, en forme de trou de serrure, érigés par les seigneurs locaux. L’île de Kyushu en compte de nombreux vestiges encore aujourd’hui dont certains ont été transformés en sanctuaire. Le royaume Yamato y est puissant et son peuple s’est approprié le territoire des populations locales. Cependant, Masato Hisa, même s’il s’appuie sur des figures historiques ayant existé, adapte certains éléments comme le scellement des kami par les Yamato.

Le récit est plutôt simple pour le moment, une personne réveille les kami pour marquer la révolte contre Yamato tandis qu’un autre les scelle. Cependant, l’univers dépeint est vraiment détaillé. L’auteur a fait des recherches et cela se sent. Par exemple, les haniwa (statues en argile) utilisées par un des personnages ont été retrouvées lors des fouilles archéologiques concernant les tertres. Ainsi, les connaissances de la période viennent nourrir le récit et surtout en deviennent des éléments piliers. Il est vraiment captivant d’observer la manière dont Masato Hisa les a détournés. Différents Kami font leur apparition dans le volume et vu leur nombre, de multiples possibilités s’offrent à l’auteur pour proposer des divinités variées.

Malgré une histoire simple, certains mystères planent autour de la fameuse entité qui a totalement transformé l’île, le personnage qui joue avec les kami et d’autres aspects.

Finalement, les trois personnages les plus importants sont présentés de façon originale dès le premier chapitre, le hasard n’existe pas. Comme à son habitude, l’auteur nous propose un duo détonant, l’énigmatique Monko et le prince en quête de hauts faits, Takeru Yamato. Le binôme fonctionne plutôt bien, avec un Monko qui fait office de mentor. L’existence de ce dernier soulève de nombreuses hypothèses, notamment grâce à ses capacités qui lui permettent de se transformer en Kamuya Ride (version Kamen Rider chasseur de dieux, très classe). D’ailleurs certains éléments de la transformation évoquent les kofun. C’est vraiment sympa. Takeru Yamato est un jeune prince qui découvre la vie en quelque sorte. Il doit faire ses preuves. Il doute. Il est impatient mais il a bon cœur. A voir comment leur relation va évoluer, surtout qu’ils sont rejoints par un sacré personnage qui vient encore une fois alimenter les spéculations sur cet univers.

Les graphismes sont toujours aussi particuliers mais plus lisibles que sur les titres précédents. C’est un des atouts de l’histoire. Cependant, je regrette la sagesse de la mise en scène qui manque de créativité. Le découpage reste classique alors que l’auteur nous a habitué à autre chose. Je reconnais, je chipote mais j’espère plus d’extravagance par la suite. En revanche, je réalise qu’il fait une fixette sur les tentacules.

L’édition est très agréable avec un papier souple mais sans transparence, ce qui est préférable vu les choix graphiques de l’auteur. Les notes de bas de pages viennent apporter des précisions bienvenues.

  • Scénario
  • Dessin
3.8

En conclusion

C’est toujours un plaisir de se plonger dans une nouvelle œuvre de Masato Hisa. L’ensemble est original et captivant que demander de plus !

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