Avis principal par Beldaran
Derrière ce titre à rallonge, se cache le second roman paru dans la collection Young Novel des éditions Akata. La lecture fut prenante. Je n’ai pas pu lâcher le tome avant la dernière page. En revanche, il convient d’avoir le moral lorsque vous le lisez/lirez car une profonde mélancolie déborde des pages.
Le résumé et le titre plante rapidement le décor, nous allons suivre le jeune japonais Kusunoki qui a vendu son espérance de vie contre de l’argent et n’a conservé que quelques mois. Ce point rapproche le roman du genre de la science-fiction mais n’est pas réellement développé. Sorte de légende urbaine qui se confirme dans les faits mais dont on ne se sait pas comment ça fonctionne vraiment. En même temps, le propos du livre n’est pas là puisque le récit nous offre une réflexion sur l’existence et surtout sur ce que nous voulons/pouvons en faire. Il n’y a rien de moralisateur dans la démarche, chaque lecteur suivant sa vision des choses, formulera ses propres questions. Cependant, d’après la postface de l’auteur, son propos n’était pas d’aborder la valeur de l’existence. Ces deux pages sont d’ailleurs très éclairantes.
Revenons à l’histoire. Kusunoki est à un moment charnière de sa vie : que veut-il faire du temps qui lui reste ? Le développement de cette tranche-de-vie est assez linéaire sans énorme retournement de situation mais dévoile quelques surprises qui entretiennent le plaisir de lecture. De ce point de vue, le final se révèle plutôt surprenant.
La narration est immersive car se déploie à la première personne du singulier. Ce choix et la façon dont est construit le récit s’explique vers la fin de roman. Cela éclaire de nombreux points.
Kusunoki est un personnage agaçant de prime abord. Enfant plus intelligent que ses camarades, il s’est isolé avec une « amie » et le pacte qu’ils ont passé tous les deux, a scellé la suite de son existence. Le jeune homme est enfermé dans un cercle vicieux et se contente de nourrir son malheur, en flattant son ego. Cependant, au fil des pages il change, il fait des erreurs, il grandit et développe une passion originale. Son évolution est réellement intéressante à suivre.
En ce qui concerne l’édition, il faut saluer le choix de la couverture, liée à la première illustration couleurs, du tome qui est particulièrement pertinent et qui prend tout son sens à la fin de l’ouvrage. En revanche, chose surprenante, il manque de nombreux mots dans le texte. Le sens n’est pas altéré mais cela m’a fait sortir de ma lecture à chaque fois. A noter, également, un style d’écriture qui est assez inégal.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Akata.
En conclusion
Pour trois jours de bonheur, j’ai vendu le reste de ma vie est un roman qui se lit vite et bien. Il propose des réflexions intéressantes. Ce fut une excellente découverte.
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