Introduction
Katsushika Hokusai (葛飾 北斎) est un peintre, graveur et auteur d’écrits populaires japonais. Il est reconnu comme étant l’un des plus grands peintres d’ukiyo-e, mouvement artistique japonais de l’époque d’Edo (1603-1868) comprenant une peinture populaire et narrative originale, et surtout les estampes japonaises gravées sur bois. Son oeuvre incarne la spiritualité et l’âme de son pays, notamment ses estampes de paysages, synthèse remarquable entre les principes traditionnels de l’art japonais et les influences occidentales. Son oeuvre influença de grands artistes européens comme Gauguin, Vincent van Gogh, Claude Monet ou Alfred Sisley.
Parmi ses oeuvres les plus connues, on retrouve Les Trente-six vues du mont Fuji (1831-1833) qui compte en réalité quarante-six estampes, dont La Grande Vague de Kanagawa (1831).
Biographie
Katsushika Hokusai naît en 1760 à Edo, dans une zone rurale encore connue sous le nom de Katsushika. Petit, il est adopté par un fabricant de miroirs à la cour du shogun. Dès son plus jeune âge, il manifeste des aptitudes pour le dessin et de la curiosité pour la peinture. A l’adolescence, il fait son apprentissage dans un atelier de xylographie, s’entraînant à graver lui-même des planches. A 18 ans, il intègre l’atelier d’estampes d’ukiyo-e du maître Katsukawa Shunshô. C’est ici que commence son travail d’artisan du dessin et de l’estampe aux revenus modestes. Il produit notamment une série de portraits très réussis sous le nom de Katsukawa Shunrô.
A la mort du maître Shunshô, il connait une période de grande pauvreté. Il poursuit cependant son apprentissage des techniques de différentes écoles et découvre aussi la perspective issue de l’art occidental.
En 1795, il illustre sous le nom de Sôri le recueil poétique Kyôka Edo no Murasaki qui lui vaut son premier succès. De 1796 à 1799 il produit de nombreux albums et estampes en feuilles séparées, appelées surimono. C’est aussi à cette période qu’il utilise pour la première fois le nom de Hokusai et se donne en 1800 le surnom de Gakyôjin Hokusai, « le Fou de dessin ».
Tout au long de sa vie, il parcourt le pays et change perpétuellement de nom et de signature selon l’évolution de son travail et de son style. Il utilisera ainsi les noms de Tatsumata, Raishin, Tokitarô, Kakô, Fusenkô, Gakyôjin Hokusai ou encore Iitsu.
Entre 1814 et 1834, il publie les Hokusai Manga (« Carnets de croquis par Hokusai ») en douze volumes, composés de recueils de ses innombrables carnets de croquis et d’études originales. En 1831, il publie la fameuse série d’estampes Fugaku Sanjurokkei (ou « Trente-six vues du mont Fuji») et en 1834 la série Fugaku Hyakkei (« Cent Vues du Mont Fuji »). Il travaille ensuite sur une série appelée Hyakunin Isshu Uba ga Etoki (« Cent poèmes expliqués par la nourrice »). Cette série est en partie détruite lors d’un incendie.
Hokusai décède en 1849 et est inhumé au temple Seikyô-ji à Asakusa. Il eut cinq enfants de ses deux femmes : deux garçons et trois filles, dont la plus jeune, Sakae, plus connue sous le nom d’Ōi ou O-Ei, fut également peintre.
Les Trente-six vues du mont Fuji
Les Trente-six vues du Mont Fuji (冨嶽三十六景, Fugaku-sanjūrokkei) sont une série d’estampes réalisées par Hokusai, éditée entre 1831 et 1833. Malgré son nom, cette série comporte en fait quarante-six planches.
Elles représentent le mont Fuji sous différents angles et saisons. Cette série marque l’intégration dans les thèmes de la tradition japonaise des modes de représentation occidentaux, notamment la perspective de la peinture occidentale. C’est une des premières séries entièrement consacrées au paysage, et en grand format, ce qui a révolutionné la peinture de l’époque. Les estampes illustrent le rapport entre l’homme et la nature.
Les Trente-six vues du Mont Fuji ont connu un grand succès notamment grâce à la qualité plastique des estampes avec l’utilisation du bleu de Prusse, un pigment importé de Hollande depuis 1820. Les artistes appréciaient l’utilisation de cette couleur d’origine synthétique qui risquait moins de perdre son éclat avec le temps et qui leur offrait de nombreuses ressources à tirer de ce seul bleu.
Cette série a également été une source d’inspiration très importante pour les peintres occidentaux du XIXe siècle, comme Vincent van Gogh, Édouard Manet, Degas ou Claude Monet. Henri Rivière s’en est inspiré pour réaliser ses Trente-six vues de la tour Eiffel. La première estampe de la série, La Grande Vague de Kanagawa est considérée comme étant la plus célèbre estampe japonaise, et a influencé probablement certaines œuvres majeures de la peinture, de la musique avec La Mer de Claude Debussy, ou de la littérature.
Sources : Wikipédia – Le Grand Palais – Artliste – BnF Expositions